Correction lecture linéaire n°1 : « Le Soleil », Baudelaire
Analyse sectorielle : Correction lecture linéaire n°1 : « Le Soleil », Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Adelounou • 25 Février 2021 • Analyse sectorielle • 917 Mots (4 Pages) • 1 464 Vues
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Correction lecture linéaire n°1 : « Le Soleil » Baudelaire
- Le soleil présenté comme un être en apparence violent … (v1 à 8)
- Ville et misère (v1 à 4)
- V 1 : termes péjoratifs « vieux » « pendent » « masure » : image dépréciative de la ville, insistance sur une forme de décrépitude. On comprend que le poète parle de la ville au travers du nom « faubourg » qui désigne la périphérie urbaine, marquée par une pauvreté au M-A.
- Rejet du mot « persiennes » qui est mis en valeur, lieu clos, caché. Paradoxe puisque le titre du poème crée un horizon d’attente différent pour le lecteur : nature, grandeur, beauté. + mots à la rimes « luxure » et « masure » qui accentuent cette image négative. Ville, est lieu du vice.
- Assonance en [r] au v3 : mise en avant sonore de la violence et de la cruauté du soleil + personnification.
- V4 : // de construction qui associe dans un même mouvement la nature (« champ » « blé ») et la ville (« ville » « toits »). Tout semble soumis au Soleil.
- Un poète solitaire et perdu (v5 à 8)
- V 5 : intervention directe de Baudelaire, ou du poète avec la 1e personne du sg + redoubler par l’adj « seul ». Métaphore de l’escrime, associe donc le métier de poète à une forme de lutte. Image dépréciative de la création poétique, la plume peut être assimilée au fleuret.
- V6 : métaphore animale avec le terme « flairant » qui met en avant le désœuvrement du poète, qui cherche de manière effrénée l’inspiration ce que souligne le pluriel « tous les coins » + difficulté de la création poétique avec la comparaison marquant une forme de chute (« les mots comme sur les pavés »).
- Mouvement de clôture à la fin de cette strophe avec la rime « pavé » « rêvé » qui rappelle la tension entre Spleen et Idéal. Disparition de la furor poétique, avec les images de blessure, participe présent : « heurtant », « trébuchant ».
- A l’issue de ce premier temps dans le poème, c’est une série d’images dépréciatives tant du poète que de la ville qui est présentée au lecteur. Celui-ci est d’autant plus dérouté que le soleil n’est finalement que très peu évoqué dans cette première strophe. Il est présenté de manière implicite comme le responsable de cette atmosphère pesante, voire écrasante.
- … mais qui est peu à peu présenté comme une entité protectrice (v9 à 20)
- Une divinisation du soleil ( v9 à 16)
- V 9 : métaphore du « père nourricier » (rèf religieuse et christique), qui marque une rupture nette et qui amène le poème vers un mouvement d’élévation.
- V10 : tout semble concerné par la bonté de l’astre solaire avec les groupes nominaux pluriels « les vers » « les roses ». On observe une antanaclase sur le mot « vers » qui apparait comme une touche d’humour. En effet, le doute sur le sens du mot associe les vers du poète au lombric…
- V11 : l’élévation se poursuit avec l’image du « ciel », lieu de liberté et de grandeur qui s’oppose aux persiennes de la strophe 1. L’homme est pris dans sa double dimension de sentiment avec le nom « souci » et de raison avec la métonymie « cerveau ». Le champ lex de la nature « miel » « rose » « ciel » « champ » rappelle ici une évocation romantique et positive de celle-ci.
- Image positive se poursuit par le champ lex du bonheur « rajeunit » « gais » « doux » « immortel ». L’homme est lui aussi concerné par la bonté du Soleil. Encore une fois image christique puisqu’il est présenté comme thaumaturge (périphrase « porteurs de béquille ») et vivifiant avec les infinitifs « croître » « murîr » et « fleurir » qui symbolisent la vie.
- l’analogie avec le poète (v17 à 20)
- dernière strophe apparait comme une sorte de morale, de conclusion, un peu comme dans les fables (beaucoup plus courtes puisque quatrain vs huitain).
- L’analogie finale entre poète et soleil avec le comparatif « ainsi que », réunit l’opposition entre spleen et idéal. C’est donc bien le poète qui crée l’alchimie et qui peut réunir les opposés. Glorification du poète.
- V17 : présent de vérité générale qui définit ainsi clairement le rôle du poète et qui synthétise parfaitement le projet baudelairien (cf « tu m’as donné ta boue, et j’en ai fait de l’or »).
- On retrouve également un autre thème baudelairien qui est un topos du recueil avec le jeu à la rime sur les homophones « villes » et « viles ». La ville est donc bien le lieu de la laideur, et du vice pour Baudelaire. C’est donc au poète et à ses vers de réenchanter cet univers et de le rendre beau.
- Le poète est représenté comme un être supérieur avec la métaphore du « roi », et seul avec la répétition de la préposition « sans » qui marque cette forme d’exclusion.
- Mais à la manière du soleil c’est un dieu bienfaisant et dont les bontés concernent l’humanité entière avec le // de construction final qui joue sur les oppositions entre « hôpitaux » et « palais ». Ce dernier mot à la rime, rappelle les « masures » du v1 et marque bien l’évolution des images tout au long du poème.
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