Discours d'Anatole France
Commentaire de texte : Discours d'Anatole France. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Amine Khelifi • 18 Juin 2019 • Commentaire de texte • 1 219 Mots (5 Pages) • 609 Vues
Vous commenterez le discours d’Anatole France (texte C).
Certaines personnalités continuent de faire parler d'elles longtemps après leur mort grâce à l'immensité de leur œuvre (Molière, Hugo, Baudelaire). « Tous ses livres ne forment qu'un livre, livre vivant » disait Hugo à propos de Balzac en 1850 . La création littéraire préserve l’âme de l'auteur défunt mais c'est en rendant un hommage de la vie de ces gens-là que la répercussion auprès du peuple est plus fort. Il y a donc un enjeu de mémoire dans les textes du corpus. Dans cet extrait de l'éloge funèbre d'Emile Zola prononcé par Anatole France en 1902, l'auteur tente de sensibiliser son auditoire du génie de l'écrivain naturaliste. De ce fait, on peut qualifier ce texte de descriptif. France parle de la vie de Zola et offre une véritable description de sa personne. Quels sont les procédés engagés par l'auteur de ce discours pour persuader son auditoires du génie d'Emile Zola ? Pour se faire, le texte nous offre une rétrospection de la vie du romancier mais France use également de procédés argumentatifs pour convaincre son auditoire.
Pendant la rétrospection de la vie de Zola, France nous parle de son parcours littéraire. Anatole France connaissait bien Zola, il était « bon » l.22. L'adjectif utilisé par France laisse planer un doute pour celui qui l'écoute. En quoi Zola était « bon » ? La suite du discours donne des éléments de réponse « Il a peint[...]rude et vertueuse » l.23. Étant le précurseur et chef de file du naturalisme, c'est son parcours littéraire qui est complimenté. France ne cache pas sa fascination pour le romancier et son œuvre. Son discours est hyperbolisé avec l'adjectif « immense » dans la phrase « L’œuvre[...]est immense » l.7 . Partout dans le discours, l'orateur célèbre le génie littéraire de Zola par des adjectifs « puissant écrivain » l .16 ; des noms communs qui prennent de l'ampleur dans le discours « la grandeur » l.14 ; « moral » l.23. Enfin les verbes disposés en groupe binaire « On admirait[...]on blâmait » l.15 laisse le spectateur/lecteur indigné, admiratif de cette vie d'écrivain.
Se mêle une description de la personnalité de l'auteur de « L’Assommoir » dans ce discours. Zola « a peint le vice d'une main rude et vertueuse ». La main, symbole de l'écrivain est personnifiée. En réalité, c'est l'auteur qui est « rude et vertueux ». Son « pessimisme » l.24 est un défaut mais ce défaut « cache mal un optimisme réel ». France utilise une antithèse pour mettre en avant une qualité de l'auteur « obstiné » l.26. Enfin, le romancier est désigné comme « Démocrate » l.30 . Politiquement, France désigne un personnage honnête « il ne flatta jamais le peuple » l.30. Et à l'esprit combattif « il s'efforca de montrer » l.30 , « Il combattit » l.33. En effet, Zola a écrit des articles lors de révoltes ou d'injustices en se mettant du coté du peuple, de l'innocent (J'accuse ! En la faveur du capitaine Dreyfus).
Anatole France semble également affligé, ému par la mort de l'écrivain. Le champ lexical de la douleur est omniprésent « ma douleur et la leur » l .3 ; « plaintes et des lamentations » l.4 ; « mâles louanges » l.5 ; « on louait, on blâmait » l.15 ; « injustices » l.17. C'est une France indignée à la veille de la première guerre mondiale (le discours fut prononcé en 1902) qui vient de perdre un monument, un peintre des « vices humains » de la littérature française. Le passé simple « il était » l.23 et le passé composé « Il a peint » l.23 sont des temps qui décrivent une action passée. Ils accentuent la douleur de la perte de l'écrivain.
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