Analyse de situation libérale

Julia Berjoan C2

Analyse de situation

J’ai effectué mon deuxième stage avec une infirmière libérale à Saint-Aunes. Durant mon stage j’ai pu voir de nombreux soins mais également un relationnel totalement différent du milieu hospitalier. Une infirmière libérale rentre dans l’intimité du patient, elle rentre dans une terre inconnue, qu’elle doit respecter et aussi doit s’adapter à tous les milieux et situations qu’elle rencontre.

Je vais donc vous parler dans cette analyse d’une situation rencontré pendant mon stage, plus précisément d’un refus de soin d’une personne âgée.

Description de la situation

Mme D, âgée de 82ans est suivie depuis maintenant 7ans par une infirmière à domicile. L’infirmière passe deux fois par jour, une fois le matin vers 10h pour la douche, l’habillage et pour donner les médicaments du matin et la deuxième fois le soir vers 18h pour préparer les médicaments du soir et de la nuit. Mme D est accompagnée d’assistantes de vie à temps plein, de jour comme de nuit. C’est une dame qui demande beaucoup d’attention, elle ne supporte pas être seule. Elle a des problèmes d’arthrose au niveau du genou droit, ce qui lui fais extrêmement mal lorsqu’elle se déplace. Mme D se déplace seule en déambulateur mais demande une présence derrière elle au cas où elle chuterai, elle est régulièrement dans la plainte, par peur et par douleur.

Depuis quelques jours on remarque que Mme D a des difficultés à respirer, elle est essoufflée au moindre effort.

Dans ses antécédents Mme D a eu un OAP (Œdème Aigu du Poumon), c’est une pathologie grave qui est provoquée par une insuffisance cardiaque, c’est une accumulation d’eau dans les poumons ce qui empêchent leur bon fonctionnement. Elle avait donc été transportée aux urgences et a fait un séjour à l’hôpital puis est rentrée chez elle. Mais son séjour à l’hôpital ne s’est pas bien passé, elle ne l’a pas bien vécu, donc il lui a laissé un mauvais souvenir.

La situation se passe un matin vers 10h, nous arrivons chez Mme D avec l’infirmière, lorsque nous arrivons elle se trouve généralement encore dans son lit et c’est à nous de la lever pour l’amener à la salle de bain pour lui faire la toilette. Ce matin là nous rentrons donc dans sa chambre, dès qu’elle nous entend rentrer dans la chambre, Mme D était déjà réveillée, elle nous dit tout de suite « Je vais pas bien, j’ai mal, je vais mourir ». Nous nous mettons donc à son chevet pour lui dire bonjour, et directement la rassurer sur son état en lui demandant où est ce qu’elle à mal, nous essayons de la

calmer car elle était très angoissée. Elle nous fait part du faite qu’elle a dû mal à respirer, qu’elle se sent partir. L’infirmière décide donc d’aller chercher le saturomètre, je lui prend donc la saturation et le résultat tombe, Mme D était à 79% de saturation (Norme se situe entre 98% et 100%). L’infirmière commence à réfléchir sur les solutions possibles pour la prise en charge de Mme D, elle appelle sa collègue infirmière liberale pour qu’elle la conseille sur la situation. Elle décide donc toutes les deux d’appeler le SAMU pour qu’ils prennent en charge Mme D. Pendant ce temps là Mme D n’arrêtait pas de crier en disant qu’elle avait du mal à respirer, qu’elle avait mal partout, qu’elle allait mourir. J’essayais tant bien que mal de la calmer mais elle était trop dans un état de stress et d’angoisse. Dés que l’infirmière lui a annoncé qu’elle aller être transportée à l’hôpital, Mme D lui a directement répondu qu’elle ne voulait surtout pas y aller. Du coup pendant une bonne dizaine de minute, l’infirmière a essayé de l’a raisonner, en lui disant qu’elle ne pouvait pas rester à la maison dans son état, qu’elle devait se faire hospitaliser. Mais Mme D n’a pas lâché l’affaire, elle ne voulait vraiment pas aller à l’hôpital.

L’infirmière a donc rappeler sa collègue pour lui expliquer la situation, elle lui a recommandé d’appeler la médecin traitante de la patiente pour trouver une solution. L’infirmière appelle donc la médecin traitante, elle lui prescrit des antibiotiques et de l’oxygène à domicile pour soigner la patiente à domicile.

La patiente a donc refusé le soin à l’hôpital mais nous avons finis par trouver une solution de secours, ce qui à permisse à la patiente de sa sentir mieux quelques jours plus tard grâce à l’oxygène et aux antibiotiques.

Remarques et questionnements:

Cette situation m’a beaucoup frustré et déstabilisé car cela nous a mise en difficulté. Je me sentais inutile et désemparée face à cette situation préoccupante, en tant qu’étudiante infirmière je n’avais aucune décision à prendre mais même lorsque je voulais rassurer Mme D cela n’avait aucun impact sur elle. Je me suis donc questionnée suite à ce refus de soin.

• Les patients ont-ils le droit de refuser un soin?
• Quelle est la bonne attitude à avoir face à un refus de soin?
• Faut-il avoir un consentement libre et éclairé avant d’effectuer chaque soin sur un patient?

Analyse:

Tout d’abord, je vais expliquer ce qu’est un refus de soin.

Un refus de soin c’est lorsque le patient avant un acte qu’un soignant veut lui inculquer refuse celui-ci. Cela peut arriver à chaque soignant même avec de l’expérience. Lorsque la situation se présente c’est au soignant de réagir comme il se doit et de surtout respecter le choix du patient qui est totalement dans ses droits.

Lorsque nous pratiquons un acte, nous devons en théorie demander au patient son consentement, consentir c'est « accepter que quelque chose se fasse, acquiescer, être d'accord ».  Mais c'est aussi un droit : celui d'exprimer sa volonté. Si nous laissons au patient le choix de consentir ou non notre acte, nous lui laissons aussi le choix de refuser le soin. Le consentement du patient est un droit qui est écrit dans plusieurs textes de loi comme la loi Kouchner du 4 Mars 2002 relative aux droits des patients et à la qualité du système de santé qui regroupe tous les droits de la personne hospitalisée et proclame son droit à être respecté et défendue. Cette loi a vraiment marqué un tournant dans le domaine de la santé. Le patient grâce à cette loi décide des choix thérapeutiques qui le concerne avec les soignants et les professionnels qui le prennent en charge.

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