Qu’est-ce qu’un artiste ? Doit-on être engagé pour obtenir le statut d’artiste ? Si oui, y a-t-il une cause plus juste qu’une autre ?

Dissertation

L’homme depuis le début des temps utilise l’art pour s’exprimer. Que ce soit par le biais de peintures néolithiques, de sculptures, de gravures, il met l’art au profit de l’éducation, de l’expression de soi et du divin, il s’en sert aussi pour revendiquer, pour se battre, pour faire réfléchir. Avant d’entrer dans le vif du sujet posons-nous quelques questions qui me paraissent nécessaires. : Qu’est-ce qu’un artiste ? Doit-on être engagé pour obtenir le statut d’artiste ? Si oui, y a-t-il une cause plus juste qu’une autre ?  

Un cinéaste contemporain mondialement connu a tenu un discours qui m’a beaucoup questionné. Roy Andresson, a dit : « … en tant qu’artiste, il est nécessaire de secouer les idées préconçues, de remuer, d’accroître le sentiment de culpabilité dans le monde ». Donc selon lui, l’artiste aurait pour seule et unique mission de faire réfléchir, d’interpeller son prochain. Il aurait pour but de remettre en question tous les dogmes, toutes les idées prémâchées. De plus l’artiste devrait augmenter le sentiment de culpabilité de son prochain vis-à-vis du monde. On peut s’interroger sur le terme de culpabilité. La culpabilité en soi n’est pas l’objectif, mais le moteur de la volonté de changer. Si l’Homme se sent coupable, il réfléchit, et de cette réflexion peut naître l’action. Et si le travail de l’artiste ne serait de revendiquer, son rôle ne serait-il pas de nous divertir ?

Avant de plonger dans le sujet définissons ce qu’est un « artiste ». Selon le Larousse c’est : « une personne qui exerce professionnellement un des beaux-arts ou, à un niveau supérieur à celui de l’artisanat, un art appliqué ». Selon cette définition un « artiste » est donc une profession. Pour moi un artiste est un Homme qui a pour volonté de s’exprimer par le biais d’un médium quel qu’il soit, c’est quelqu’un qui cherche à exprimer une pensée qu’il lui est impossible de représenter autrement.

Pour exposer mon propos, dans un premier temps, j’ai choisi quelques « artistes », un grand artiste contemporain chinois Ai Weiwei, une femme d’exception Mona Hatoum et un célèbre mais inidentifiable graffeur Banksy. Tous trois ont en commun le fait d’avoir des revendications, le fait de vouloir faire réfléchir. Dans un deuxième temps, j’ai sélectionné deux autres « artistes » qui sont, selon moi, « neutres » dans le sens où ils n’ont pas pour but de « remuer les idées », ce sont des « artistes » qui ne créent pas pour dénoncer mais pour s’exprimer. J’ai choisi Pierre Soulage et Jaume Plensa

Prenons Ai Weiwei, artiste chinois contemporain très provocateur et controversé, qui a il y a quelques années créé une œuvre du nom de « River crabs ». Cette œuvre a été réalisée dans le but de choquer, d’interpeler, de secouer. Cette pièce est constituée de plusieurs milliers (3200) de crabes en porcelaine. Ces derniers symbolisent la société chinoise qui s’entasse et qui suffoque, ils représentent le peuple et les conditions misérables et injustes dans lesquels ce dernier est contraint de vivre. En créant cette œuvre d’art, le maitre de la provocation a voulu dénoncer le régime oppressif chinois qui tente de rendre tous les citoyens pareils, sans personnalité ni distinction. On voit clairement qu’Ai Weiwei fait partie de ces artistes qui ont une pensée en commun avec Roy Andresson.

Le second « artiste » que j’ai retenu est une femme, Mona Hatoum. C’est une grande féministe très impliquée dans son art, elle est née à Beyrouth au Liban en 1952 et elle vit à Londres depuis que lors d’une visite, en 1975, elle a dû y rester à cause du début de la guerre civile au Liban. Mona Hatoum est une artiste d’importance majeur dans le sens où toutes ses œuvres sont là pour « remuer les idées », pour faire réfléchir. Prenons pour exemple « Map ». C’est une œuvre exposée au centre Pompidou à Paris, elle représente une carte du monde qui est formée de centaines de petites billes transparentes posée à même le sol, sans aucun support. Avec « Map » Mona a voulu dénoncer la facilité avec laquelle les politiciens peuvent faire bouger les frontières sans se soucier des dommages qu’ils créent. Mona Hatoum a réalisé toute une série sur les cartes et frontières dans le but de faire ressortir les inégalités.

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