Les horloges - Emile Verhaeren
Dissertation : Les horloges - Emile Verhaeren. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Clemence Morice • 17 Décembre 2019 • Dissertation • 1 424 Mots (6 Pages) • 5 334 Vues
“Les horloges“
Emile Verhaeren
“Les horloges“ est un poème écrit en 1895 par Emile Verhaeren, publié dans le recueil de poèmes intitulé Les bords de la route. Emile Verhaeren est un poète belge du XIXè siècle (1855-1914), qui appartient au mouvement symboliste. Comment le poète a-t-il symbolisé les horloges et dans quel objectif ? D’abord, nous verrons comment Verhaeren utilise le fantastique pour décrire la réalité. Enfin nous étudierons la manière donc le poète installe une ambiance angoissante dans ce poème. “Les horloges“ est un poème qui porte sur le temps qui passe à travers l’horloge, objet du quotidien.
Afin de montrer avec puissance les symboles qu’il utilise, le poète utilise la description fantastique qui précise alors la réalité. Pour cela, il utilise les sens de la vue et de l’ouïe en particulier.
Verhaeren confronte le lecteur à son imagination en donnant des caractéristiques visuelles aux horloges, assez singulières. Il les personnifie notamment en écrivant qu’elles sont de « vieilles servantes » (v.19), « volontaires et vigilantes » (v.18), qui suggère le côté inépuisable des horloges, leur continuité et leur régularité. Il utilise dans la deuxième strophe, des métaphores, comparant les horloges à des « lunes des corridors », suggérant une analogie de la forme et de la couleur des horloges. De plus, le poète fait une description précise des horloges dans les deux premiers vers de la deuxième strophe : nous apprenons que ce sont des « émaux » décorés de « fleurs d’antan », dotés de « chiffres maigres et vieux ». Cette dernière caractéristique fait référence aux chiffres romains, fins et vieux, qui inspirent la vie des chiffres tels des vieillards. Nous apprenons au vers 8 que les horloges ont des « yeux ». Cette caractéristique accentue le caractère fantastique de la description, les horloges surveillent, elles voient tout. De surcroit, le quatrième quatrain offre à l’imagination du lecteur une description morbide des horloges. Nous comprenons que ce sont des objets de taille humaine (« cercueils » v.14). Il y a des « bornes » et des « gaines ». Ce sont donc des immenses formes faites d’ombre qui sont une limite entre la vie et la mort avec l’utilisation du mot « bornes ». L’horloge est une borne dans le domaine du temps : les heures passent inexorablement. De plus, l’idée de l’immobilité est suggérée par l’horloge scellée dans le mur froid, qui contraste avec le mouvement du balancier. Le vers 15 nous fait comprendre que chaque minute qui passe les horloges (qui symbolisent le temps), « grignotent » les « vieux os » des hommes. Elles prennent encore une fois, vie, évoquant encore le surnaturel. Enfin, on sait que les aiguilles des horloges « montent et dévalent » sans cesse « les escaliers des heures » (v.3). C’est donc une transfiguration de l’horloge. Le poète la décrit comme un dessin formé de soixante petits traits du cadran, que les aiguilles ne cessent de gravir, toujours « volontaires et vigilantes ».
Avec la description fantastique continue de l’horloge, le lecteur se fait une image concrète de cet objet, comparé à un monstre.
Emile Verhaeren utilise aussi l’aspect sonore des horloges afin de leur donner une dimension fantastique. Cet aspect apparait dès le début du poème avec le vers 2, qui suggère le bruit que fons les aiguilles d’une horloge. Elles sont comparées à des « béquilles » et des « bâtons » qui se « cognent ». Nous observons ici un contraste avec le « silence » de la nuit du vers 1. Cela accentue le bruit de l’horloge, et des aiguilles plus particulièrement, et leur tic-tac incessant. Le troisième quatrain est entièrement consacré à la description sonore des horloges. Elles font des « sons morts », leurs bruits sont semblables à des « notes de plomb » et au bruit strident des « marteaux et limes » (v.9). Les vers 10 et 11 expriment l’incompréhension de l’humain face au « babil » et aux « mots sournois » des horloges. Les secondes et leur bruit continuel est un langage inconnu pour celui qui l’écoute. Le mouvement des secondes est comparé à des bruits de « pas » au vers 4, donnant encore ici, une dimension fantastique à la description. On apprend donc que les horloges parlent (« avec leurs voix, v.12), marchent et font toutes sortes de bruits humains.
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