Les fausses confidences de Marivaux / Acte III Scène 12
Commentaire de texte : Les fausses confidences de Marivaux / Acte III Scène 12. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Louis Leleu • 28 Avril 2022 • Commentaire de texte • 1 951 Mots (8 Pages) • 1 965 Vues
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Par Amélie Vioux
Les Fausses Confidences, Marivaux, acte III scène 12 :
analyse
commentairecompose.fr/les-fausses-confidences-acte-3-scene-12/
Voici une lecture linéaire de l’acte III scène 12 des Fausses confidences de Marivaux.
L’extrait étudié va de « Araminte : « "Vous donner mon portrait ! Songez-vous que ce
serait avouer que je vous aime ?" » jusqu’à la fin de la scène.
Les Fausses Confidences, acte 3 scène 12 , introduction
Marivaux est un dramaturge du début du XVIIIe siècle, dont les comédies s’inscrivent
dans les préoccupations du siècle des Lumières.
En effet, elles dénoncent les inégalités d’une société où la naissance, et non le mérite,
conditionnent l’existence des individus.
Marivaux met en scène la transgression de l’ordre social par l’amour. Ses comédies se
caractérisent par leur finesse psychologique, et la variété de leurs registres, du
burlesque à la galanterie précieuse.
Les Fausses Confidences est une comédie en trois actes jouée pour la première fois en
1737.
Le titre oxymorique annonce l’intrigue : Dorante et Araminte s’aiment, mais doivent
combattre la différence de leur rang. Les habiles stratagèmes de Dubois favoriseront leur
union. (Voir la fiche de lecture complète des Fausses Confidences).
Dans la scène 12 de l’acte III, Araminte et Dorante se révèlent enfin leur amour.
Extrait étudié
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Araminte.
Vous donner mon portrait ! songez-vous que ce serait avouer que je vous aime ?
Dorante.
Que vous m’aimez, madame ! Quelle idée ! qui pourrait se l’imaginer ?
Araminte, d’un ton vif et naïf.
Et voilà pourtant ce qui m’arrive.
Dorante, se jetant à ses genoux.
Je me meurs !
Araminte.
Je ne sais plus où je suis. Modérez votre joie ; levez-vous, Dorante.
Dorante, se lève, et dit tendrement.
Je ne la mérite pas, cette joie me transporte, je ne la mérite pas, madame. Vous
allez me l’ôter ; mais n’importe ; il faut que vous soyez instruite.
Araminte, étonnée.
Comment ! que voulez-vous dire ?
Dorante.
Dans tout ce qui s’est passé chez vous, il n’y a rien de vrai que ma passion, qui est
infinie, et que le portrait que j’ai fait. Tous les incidents qui sont arrivés partent de
l’industrie d’un domestique qui savait mon amour, qui m’en plaint, qui, par le
charme de l’espérance, du plaisir de vous voir, m’a, pour ainsi dire, forcé de
consentir à son stratagème ; il voulait me faire valoir auprès de vous. Voilà,
madame, ce que mon respect, mon amour et mon caractère ne me permettent pas
de vous cacher. J’aime encore mieux regretter votre tendresse que de la devoir à
l’artifice qui me l’a acquise. J’aime mieux votre haine que le remords d’avoir trompé
ce que j’adore.
Araminte, le regardant quelque temps sans parler.
Si j’apprenais cela d’un autre que de vous, je vous haïrais sans doute ; mais l’aveu
que vous m’en faites vous-même dans un moment comme celui-ci, change tout. Ce
trait de sincérité me charme, me paraît incroyable, et vous êtes le plus honnête
homme du monde. Après tout, puisque vous m’aimez véritablement, ce que vous
avez fait pour gagner mon coeur n’est point blâmable. Il est permis à un amant de
chercher les moyens de plaire, et on doit lui pardonner lorsqu’il a réussi.
Dorante.
Quoi ! la charmante Araminte daigne me justifier !
Araminte.
Voici le comte avec ma mère, ne dites mot, et laissez-moi parler.
Problématique
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Nous verrons comment les déclarations amoureuses réciproques d’Araminte et de
Dorante font de cette scène l’acmé (= le point culminant) de la pièce en mettant fin aux
fausses confidences.
Plan de lecture linéaire
Dans une première partie, de « "Vous donner mon portrait" » à « « "Levez-vous, Dorante"
», Araminte et Dorante se déclarent leur amour réciproque.
Dans une deuxième partie, de « "Je ne la mérite" » à « "d’avoir trompé ce que j’adore" »,
Dorante révéle à Araminte les stratagèmes amoureux de Dubois.
Dans une troisième partie, de « "Si j’apprenais cela d’un autre" » à la fin de l’acte 3 scène
12, Araminte pardonne à Dorante ses stratagèmes car ils servaient son amour.
I – Araminte et Dorante se déclarent leur amour
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