La princesse de Clèves, l’aveu au mari- Madame de La Fayette /Lecture linéaire
Fiche : La princesse de Clèves, l’aveu au mari- Madame de La Fayette /Lecture linéaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Maria Mulla Issa • 19 Juin 2020 • Fiche • 1 133 Mots (5 Pages) • 1 817 Vues
L’aveu au mari
Madame de La Fayette, aristocrate mondaine, publie le premier roman psychologique français, La Princesse de Clèves en 1678. Ce roman historique raconte les tourments amoureux de la belle et jeune princesse au sein de la cour d’Henri II, dans laquelle l’héroïne est déchirée entre la vertu morale et et le désir amoureux.
Ce passage met en scène l'héroïne et son mari à qui elle avoue sa passion pour un autre homme, le duc de Nemours.
PB: En quoi cette scène d’aveu montre-t-elle que Mme de la Fayette est une moraliste ?
• La princesse a fait son aveu à genoux, dans une attitude d'humilité, de soumission et d'abandon, tout près de son mari.
• La conduite de la princesse est héroïque. Elle avoue quelque chose qu’une femme ne dit jamais à son époux, cet aveu est donc exceptionnel : « un aveu que l’on ne fait jamais à son mari ».
• Elle commence par souligner « l’innocence de sa conduite et de ses sentiments », ce qui signifie qu'elle ne se considère pas coupable, ce qui rend l’aveu possible. C’est aussi une preuve de son amour pour M. Nemours.
• La Princesse de Clèves tente ensuite de capter la bienveillance de son mari en donnant une image positive d’elle-même à travers le champ lexical de l’innocence : «"innocence », « conduite », « intentions », « force » alors que l’on attendrait un champ lexical de la culpabilité.
• « des raisons de m’éloigner » : « raisons » est un terme abstrait qui évite de nommer le sentiment éprouvé et la personne qui l’inspire.
• Champs lexical de l'éloignement : « m’éloigner », « éviter » « retirer ».
• Mme de Clèves veut se retirer à la campagne par crainte de rendre publics
ses sentiments pour M. de Nemours : « m'éloigner de la Cour », « je veux
éviter les périls », « me retirer de la Cour ».
• « les périls où se trouvent quelquefois les personnes de mon âge » montre la
solitude et le manque d'expérience (sa mère étant morte, elle n'a personne à qui se confier ; elle est très jeune, environ 17 ans, c’est pourquoi elle est inexpérimentée.
• « Je n'ai jamais donné nulle marque de faiblesse » pour montrer qu’elle est restée fidèle à son mari puisqu’elle n’a jamais cédé à Nemours.
• Mme de Clèves perdu sa mère qui la guidait dans ses choix, la tournure conditionnelle le rappelle : « si j'avais encore madame de Chartres pour aider à me conduire. ».
• Elle décide de faire cet aveu malgré les conséquences, comme expliqué dans la proposition concessive : « quelque dangereux que soit le parti que je prends », la présentant ainsi encore une fois comme un modèle de vertu.
• Elle veut rester digne épouse de son mari, qu’elle estime fortement : « « me conserver digne d’être à vous »
• Cet héroïsme est accentué par le chiasme « "Je vous demande mille pardons, si j’ai des sentiments qui vous déplaisent, du moins je ne vous déplairai jamais par mes actions" » qui fait songer à la grandeur des héros cornéliens confrontés à un choix difficile entre amour et devoir.
• « des sentiments qui vous déplaisent » : périphrase qui montre qu’elle aime un autre homme. « je ne vous déplairai jamais par mes actions » : litote qui signifie qu’elle ne le trompera jamais.
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