Juste la fin du monde est-elle une tragédie ?

II - Analyse de pratique professionnelle

A- Lieu

Soins de suite de réadaptation en neurologie

1- Situations

Cette situation se déroule dans le service de neurologie qui se situe au 1er étage. Celui-ci accueille environ 30 patients.

Mme M est d’origine Italienne, admise dans ce service pour une réadaptation neurologique, à ce jour elle est à sa 16e nuits d’hospitalisation. Elle a 77 ans, parle le français mais depuis son hospitalisation, elle le parle très difficilement et rarement, elle s’exprime quasiment en Italien avec tous les soignants.

Dans la nuit, Madame M a fait une chute aux pieds de son lit suite à une crise d’épilepsie. L’infirmière de nuit nous transmet que depuis Mme M parle beaucoup et est très agitée. A 8 heures, au moment de l’administration des traitements, en rentrant dans sa chambre afin de lui donner son traitement, je trouve Madame M en pleure.

Elle me parle dans sa langue et accompagne ses paroles de gestes et est agitée.

J’essaies d’interpréter sa gestuelle et de comprendre ce qu’elle veut me dire.

Je lui demande alors si elle a des douleurs mais la patiente ne me répond pas et ne se calme pas. Je décide d’aller chercher de l’aide auprès des soignants, qui ne parviennent pas à la comprendre non plus.

Face à ce problème de communication je me suis approchée de la patiente pour essayer de la rassurer physiquement, tout d’abord en me mettant face à elle, ensuite en lui touchant ses épaules. Elle semblait un peu apaisée mais pleurait toujours.

Je suis resté quelque instant à ses côtés, ensuite je me suis rappelé que je connaissais une phrase en Italien.

J’ai sorti ce mot exprès, c’était une sorte d‘humour, en lui disant « PIANO PIANO BAMBINA SERA GRANDE », automatiquement elle a souri et j’ai aussi souri.

Ensuite la communication s’est établie ainsi et elle s’est un peu calmée mais encore une fois en me parlant en Italien.

Mais cette fois ci tout en me traduisant la phase en Français

2- Observation étonnement

Malgré la barrière de la langue, je n’ai pas eu tant de difficultés à communiquer avec Madame M, aussi c’était ma première fois que je prenais en soin une patiente qui refusait les soins et difficile de comprendre ce qu’elle disait. Le sens des gestes et la lecture des expressions du visage avaient été jusqu’à présent satisfaisant pour prendre en soins cette patiente.

En pénétrant dans sa chambre je ne m’attendais pas à me trouver face à un problème de communication.

B- Questionnement :

Cette situation m’a conduit à me questionner que ce soit sur l’humour lui-même, sur la relation soignant-soigné, sur le rôle du soignant ainsi que celui du patient. J’ai donc fait le choix de répartir mes questions en différentes catégories afin de mieux appréhender et comprendre la problématique qui en découle.

1- Difficultés et points à approfondir :

J’ai voulu répondre rapidement à la détresse de Madame M en utilisant mes méthodes habituelles de communications qui se sont révélées inefficaces. Je me suis sentie déstabilisée car apparemment la communication, qui me semblait bien instaurée, a été soudainement interrompue, m’empêchant de comprendre comment agir pour soulager cette patiente. J’ai ressenti le besoin d’être aidé au plus vite. L’infirmière et moi avons été confronté à nos limites. J’ai donc continué seul auprès de cette patiente.

2- En rapport avec l’humour dans le soin :

- Existe-t-il différents types d’humour ?

- Peut-on utiliser tous les types d’humour ?

- L’humour peut-il être considéré comme un moyen de communication ?

- L’humour peut-il être utilisé pour soulager la douleur ?

3- En rapport avec la situation :

- Comment évaluer une situation afin de déterminer si l’humour peut être utilisé ?

- L’humour a-t-il sa place dans toutes les situations de soins ?

- Certaines situations sont-elles propices à l’humour ?

- Au contraire, y-a-t-il des situations où l’humour doit être absolument évité ?

4- En rapport avec le patient :

- Peut-on rire de tout avec tout le monde ?

- Certaines situations permettent-elles plus l’humour ?

- Faut-il bien connaître le patient avant de faire de l’humour avec lui ?

- L’humour a-t-il un effet bénéfique sur le patient ?

- Faut-il évaluer l’état émotionnel du patient avant d’utiliser l’humour ?

5- En rapport avec le soignant :

- L’humour est-il soignant dépendant ?

- Le soignant peut-il utiliser l’humour pour créer une relation avec le patient ?

- Le soignant utilise-t-il l’humour comme mécanisme de défense afin de se protéger des situations qui le touchent ?

- Utilise-t-on l’humour, en tant que soignant, afin de dédramatiser une situation ?

- L’humour a-t-il un effet bénéfique sur le soignant ?

6- En rapport avec la relation soignant-soigné :

- La relation de confiance doit-elle déjà exister avant que le soignant puisse faire preuve d’humour ou au contraire l’humour permet-il de créer et consolider la relation de confiance ?

- L’humour peut-il être vu comme un outil thérapeutique ?

- L’humour est-il créateur de la relation soignant-soigné ?

- L’humour

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