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Dissertation princesses de clèves

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Par   •  18 Octobre 2021  •  Dissertation  •  2 777 Mots (12 Pages)  •  1 186 Vues

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QUEIROZ ANNA                 08.04.2021

1B

Français –                                                                                                                                                                 Dissertation sur la Princesse de Clèves

C’est au siècle de Louis XIV, au XVIIème siècle, que le classicisme domine, mouvement dont les valeurs sont l’ordre, la mesure et l’harmonie. Caractérisée par des règles strictes héritées des anciens, il a pour double objectif de plaire et d’instruire. Des grands auteurs marquent cette période comme Molière, Racine, La Fontaine et bien sûr Mme de La Fayette. Cette dernière est née le 18 mars 1634 à Paris, de son vrai nom Marie-Madelaine Pioche de la Vergne, elle appartient à une famille de petite noblesse. En 1650, à l’âge de 16 ans, elle devient mademoiselle d’honneur de la reine Anne d’Autriche et bénéficie d’une éducation littéraire auprès d’un grand grammairien, avant d’entrer dans les salons littéraires et mondains. Elle écrit ensuite ses œuvres qu’elle publie anonymement dont La Princesse de Montpensier (1662) et La Princesse de Clèves (1678). Ce dernier récit est considéré comme le premier roman psychologique, ce qui contribue à sa modernité. Dans ce récit, Mme Chartes introduit sa fille à la cour, Mlle de Chartes, qui se distingue par sa beauté et son esprit. Sur les conseils de sa mère, cette dernière épouse le Prince de Clèves et devient la Princesse de Clèves. Peu de temps après son mariage, la Princesse de Clèves rencontre le Duc de Nemours au cours d’un bal. Ces derniers tombent immédiatement amoureux l’un de l’autre. Pleine de vertu, elle va tout faire pour cacher ses sentiments, et va alors se retirer de la cour. La Princesse finit par avouer au prince son retrait à la cour et qu’elle est éprise d’un autre tout en s’abstenant de mentionner son nom. Son mari, ravagé par la jalousie meurt de chagrin et la Princesse de Clèves refuse alors de vivre son amour avec le Duc de Nemours malgré la connaissance de la réciprocité des sentiments et se retire dans un couvent. Nous allons donc nous demander si La Princesse de Clèves est une héroïne libre de ses choix ou une victime de la société de son temps ? Répondre à cette question c’est tout d’abord comprendre en quoi ce personnage pourrait être une héroïne, puis en quoi est-elle victime de la société de son temps, et enfin pourquoi ne serait-elle pas les deux.

        

                 Nous allons tout d’abord nous intéresser à la lutte déterminée de la Princesse de Clèves contre les dangers de la passion. En effet tout au long du récit, et principalement à partir du bal, lorsqu’elle rencontre le Duc de Nemours, cette dernière montre la passivité de l’être humain face à la puissance de l’amour, de la passion et à quel point la Princesse paraît soumise à ses passions. Par exemple, lors de l’épisode des palissades, la scène joue avec les limites de la bienséance précieuse et son érotisme voilé cherche à troubler le lecteur, autant qu’il souligne l’intense passion amoureuse qui relie le Duc de Nemours et la Princesse de Clèves. Cette scène, malgré sa douceur, précipite donc la suite tragique de ce roman moral où la passion est représentée comme un risque et un danger pour la vertu. Autre exemple avec la scène du portrait volé dans La Princesse de Clèves, dans laquelle Mme de Lafayette réécrit avec une certaine nostalgie cette scène d’amour pur. De plus, dans ce récit, la Princesse de Clèves * lutte permanente : de nombreux soliloques du roman montrent ses hésitations, sa difficulté à agir et faire des choix mais démontrent également les efforts désespérés de l’héroïne pour rester fidèle à son mari, à ses valeurs, à sa quête du bonheur. Cette lutte donne de la profondeur à l’héroïne en quittant la fonction stéréotypé pour gagner en profondeur et reproduire ainsi les méandres de l’âme humaine, en proie aux passions : « mais quand je le pourrais être, disait-elle, qu’en veux-je faire ? Veux-je la souffrir ? Veux-je y répondre ? Veux-je m’engager dans une galanterie ? Veux je manquer à M. de Clèves ? Veux-je me manquer à moi-même ? et veux-je enfin m’exposer aux cruels repentirs et aux mortelles douleurs que donne l’amour ? » dit-elle au moment où elle voit la lettre d’amour destinée à une autre femme et croit que le Duc de Nemours en est l’auteur. En effet, toute l’intrigue du roman repose sur sa décision d’accepter l’amour de M. de Nemours ou de le refuser. C’est elle qui décide du sort des hommes qui sont amoureux d’elle : M. De Guise, M. de Clèves et M. de Nemours. Elle a le pouvoir du fait de son rang social et de sa beauté, et plus l’histoire avance, plus elle est amenée à prendre seule des décisions du fait de la mort de sa mère et de la difficulté que son mari a à la guider à cause de sa jalousie. Ainsi, c’est elle qui décide de fuir le Duc de Nemours dans sa maison à Coulommiers, d’avouer son amour pour un autre homme à son mari dont la décision centrale dépend de la fin de l’histoire. Ces décisions sont prises après des délibérations intérieures dont le roman donne de plus en plus d’exemple.

               Intéressons-nous maintenant au renoncement de la Princesse de Clèves qui est un choix à l’encontre des mœurs de son temps qui repose sur la fidélité. Tout d’abord, le repos et la solitude sont les seules conditions possibles à la liberté et au bonheur ainsi que la délivrance du joug de la Cour et des passions humaines. La décision la plus importante de l’histoire est celle de la fin. Cette décision de se retirer du monde et de ne plus voir le Duc de Nemours est pris en totale autonomie. En effet, tous les gens qui pourraient exercer des pressions sur la Princesse sont décédés, et étant veuve, elle pourrait épouser M. de Nemours sans craindre le regard social. Mais c’est bien elle, et elle-seule qui, après un raisonnement construit et non pas par peur ou par désir, qu’elle décide de se retirer. Cette décision résulte du raisonnement d’une héroïne et à son évolution : elle ne répondait rien aux décisions ou aux demandes de sa mère ; elle dialoguait avec son mari pratiquement d’égal à égal, après avoir compris que sa jalousie ne pouvait en faire un bon directeur de conscience, par exemple sur le fait qu’elle n’ait pas reçu le duc ; elle a l’ascendant et la supériorité sur Nemours lors de leur dernière conversation, c’est elle qui lui parle, ne laisse pas la parole au Duc, qui ne répond rien.

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