Plan de dissertation détaillé : la Ve république
Dissertation : Plan de dissertation détaillé : la Ve république. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mathilde Rousselle • 5 Février 2019 • Dissertation • 5 304 Mots (22 Pages) • 2 963 Vues
ROUSSELLE Mathilde LSA
La Ve République (1958-1969)
Le 19 Mai 1958, lors d’une conférence au Quai d’Orsay, le général Charles de Gaulle énonçait : « Pourquoi voulez-vous qu'à 67 ans, je commence une carrière de dictateur ? ». En effet, l’annonce de l’imminente mise au pouvoir du général inquiète. Le respect de la tradition républicaine engendre une méfiance de certains français vis-à-vis du nouveau président du conseil. Pour eux, il ne peut pas y avoir de République sans un pouvoir parlementaire fort et indépendant. Ainsi, une partie de la population française restera sceptique face au retour de de Gaulle, dont on sait déjà qu’il ne s’inclinera pas devant le pouvoir législatif. Mais son retour parait inévitable : la IVe République s’enlise dans la guerre d’Algérie et les questions d’indépendances divisent les Français. Il faut que des décisions soit prise avec qu’une guerre civile n’éclate. En effet, le dernier président de la IVe République, René Coty, peine à régler la question de la décolonisation, en particulier celle de l’Algérie, si proche du territoire métropolitain. Il fait face à une opinion publique divisée, ce qui le pousse à faire appel à De Gaulle, qui a obtenu depuis la deuxième guerre mondiale la confiance de la population. Suite aux émeutes d’Alger le 13 mai 1958, le futur président s’exprime sur sa volonté de reprendre les évènements en main. On connait cependant le dur caractère de l’homme et on s’est déjà qu’il ne s’inclinera pas, ni devant la constitution de la IVe république, ni devant ces opposants politiques. Le début de la Ve république est tumultueux : Les réformes politiques s’enchainent et la croissance économique fait tourner les têtes. L’Homme du 18 Juin a de grandes aspirations pour son pays, qu’il ne cesse de nourrir, il énonce en 1964 : « La politique la plus coûteuse, la plus ruineuse, c’est d’être petit ». Les débuts de la Ve République se caractérise par une affirmation de la France à plusieurs échelles : à l’intérieur de son territoire mais aussi à l’extérieur. Marianne va donc connaître de grands bouleversements politiques, économiques et culturels à partir de 1958 et ce jusqu’à 1969, où, suite à un référendum défavorable aux volontés du général, il démissionnera.
D’abord, quelles sont les débuts de la Ve République et qu’est-ce qui justifie son apparition ? De Gaulle, à travers cette République naissante, n’a de cesse de diffuser une certaine image de la France dans le monde. Une France puissante et autonome. En quoi les débuts de la Ve république marque une affirmation de la France à l’internationale ? Si la politique extérieure est globalement une réussite, quand est-il de la politique intérieure ? En quoi cette jeune République obtient la confiance d’une partie peuple, aussi bien sur le plan économique que politique, et ce, jusqu’au milieu des années 60 ? Quels évènements la font vaciller, jusqu’à atteindre, en 1968, de graves crises sociales ?
Ainsi, il est question de comprendre dans quelles mesures la présidence de de Gaulle ancre la Ve République dans une pratique de gouvernement inédite ?
Le général de Gaulle supporte effectivement la naissance de la Ve république à la laquelle il intégra une pouvoir exécutif puissant ainsi que le règlement de la question algérienne, difficile, pour laquelle il avait été initialement appelé. Cette même Ve République connait par la suite une apogée et une phase de modernisation, autant sur le plan culturel qu’économique de 1962 à 1965. Cette période de prospérité rend populaire et influente en Europe et dans le reste du monde. Une rupture intervint cependant dans le milieu des années 60 où la présidence Gaullienne est mise en péril du fait, sans doute, d’un pouvoir exécutif trop pesant et de la fin des trente glorieuses, qui engendrent de lourds problèmes sociaux et économiques.
I/ La naissance de Ve république à travers un climat politique tendu : L’affirmation d’une pouvoir exécutif fort- 1928_1962
A/ Le compromis de 1958
- La mise en place d’une nouvelle constitution
- Assemblée nationale : 3 juin 1958 → octroie le droit à CDG de rédiger nouvelle constitution → devra être ratifier par référendum
- Inspirée des principes de Bayeux (16 juin 1946) : « séparation des pouvoirs » → fin de la prépondérance du pouvoir de l’Assemblée sur le gouvernement
- 4 septempre 1958 : présentation nouvelle constitution aux français : Jour de la proclamation de la IIIe Rép = symbolique forte
- Signe « V » : pour le chiffre romain + le V de victoire (IIe guerre mondiale et victoire plus récente gaullisme
- 28 sept : 80% des suffrages pour nouvelle constitution
- CDG : image de sauveur : journaliste Jacques Fauvet , Le Monde, 13 mai 1958 : « entre la République et le Fascisme il n’est présentement qu’un rempart : la personne même du général de Gaulle »
- Article 6 : élection par membres du parlement mais noyés dans collège électorale de 80 000 notables
- La prise de pouvoir par le verbe
- But CDG : rassurer français sur ces intentions : « assurer mes pouvoir de la Rép »
- Communiqué de presse 19 mai 1958 : entraine démission du gouvernement Pflimlin = ouvre à de Gaulle le chemin du pouvoir
- MAIS :29 mai : une manifestation contre retour au pouvoir CDG : professeurs, communistes, force politique mineures : Pierre Mendès, François Mitterrand, Edouard Daladier
- Nombreuses critiques donc :
- [pic 1]
- [Caricature de Jean Effel parue dans L'Express en 1958. Le général Massu, avec la mitraillette, joue le rôle du Maire. Marianne est la mariée, de Gaulle le marié. Les témoins sont deux anciens présidents du conseil de la IVème République qui se sont ralliés à de Gaulle : Félix Gaillard et le socialiste Guy Mollet]
B/ La résolution des question coloniales
- Des négociations douloureuses : De la « paix des braves » aux accords d’Evian
- 3 octobre 1958, le général de Gaulle propose la Paix des Braves au FLN qui décline l'offre.
- CDG → pour « le droit de l’Algérie à disposer d’elle-même »
- CDG propose autodétermination en 1959 → Effet : semaines de « barricades » contre cette proposition : pour CDG « mythe de l’Algérie française » : domination pieds-noirs
- CDG veut république algérienne = coopération avec elle = Accord d’Evian 19 mars 1962
- L’indépendance de l’Algérie aboutissant à la crise de 1962 :
- Indépendance Algérie : 3 juillet 1962 : l'exode des habitants Pieds-Noirs et des Juifs (plus d’1 millions) ainsi que le massacre de plusieurs dizaines de milliers de harkis.
- « Eté de la discorde » : Deux factions revendiquent le pouvoir : d’un côté le pouvoir civil et l’organe qui l’incarne, le GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne), de l’autre côté le pouvoir militaire à travers le « clan d'Oujda » et son « armée des frontières »
- Attentat OAS continue : attentat Petit-Clamart (aout 1962) CDG : précipite réforme constitutionnelle (SUM)
L’indépendance de l’Afrique noir : Une décolonisation pacifique
- 24 août 1958, le général de Gaulle engage à Brazzaville la décolonisation de l'Afrique noire en proposant la création de la « Communauté »
- "Il est naturel et légitime que les peuples africains accèdent à ce degré politique où ils auront la responsabilité entière de leurs affaires intérieures, où il leur appartiendra d’en décider eux-mêmes" → CDG en l’Afrique équatoriale française → août 1958, le Général réalise une tournée africaine à travers les capitales de l'Empire afin de convaincre les populations d'adhérer à son projet d’auto-détermination
- Loi 1960 : Communauté → système de coopération entre États souverains, mais ayant pour but d'imposer l'influence de la France en Afrique → institu un cycle de relations privilégiées entre la France et les pays de son Empire disparu
- 1er janvier et le 28 novembre 1960, 14nouveaux drapeaux et autant de sièges vont faire leur apparition à l’ONU : Cameroun, Sénégal, Togo, Madagascar, Dahomey (devenu Bénin), Niger, Haute-Volta (actuel Burkina Faso), Côte d’Ivoire, Tchad, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Gabon, Mali et Mauritanie.
C/ L’affirmation d’un pouvoir exécutif fort ou les défis du Charles de Gaulles
- Suite aux rébellions de 1962 : Le choix de l’élection du président de république au suffrage universel
- Suite aux remises en cause des conditions d’élection du président : CDG = nouveau référendum = Président sera élue par le peuple entier au suffrage universel : « homme de la nation »
- 28 octobre 1962 : affiche parti communiste : appelle à voter « non » : Forte accusation de la gauche communiste + une partie de la gauche = manifestations + affiche = poignard allemand (symbole fasciste) avec inscription « pouvoir personnel » perçant un bonnet phrygien (symbole République)
- « oui » l’emporte avec 62% des suffrages
- Un étroit parlementarisme face au choix du général
- Assemblée Nationale confinée rôle législatif + budgétaire
- Interpellations sont supprimées
- Gouvernement ne peut être renversé que par motion de censure (origine parlementaire) ou question de confiance avec majorité parlementaire
- Assemblée nationale ne fixe pas son ordre du jour
- Sénat= moins de pouvoirs car en cas de désaccord avec AN, cette dernière à le dernier mot
- Un nouveau gouvernement
- Remaniement ministériel 15 mai 1962 :
- Démission de cinq ministres issus du MRP, à la suite de la conférence de presse du général de Gaulle rejetant l'« Europe intégrée » : Paul Bacon, Robert Buron, Joseph Fontanet, Pierre Pflimlin et Maurice Schumann.
- 1er Ministre George Pompidou = agrégée de lettres : permet de faire passer de façon plus « douce » les idées arrêtée de CDG
- André Malraux qui conserve son poste aux Affaires culturelles, l'éphémère Pierre Pflimlin du MRP à la Coopération, Louis Jacquinot (proche des Républicains indépendants de Giscard) aux DOM-TOM, tandis que Louis Joxe est reconduit aux Affaires algériennes = Gaulliste = assure à CDG le gouvernement politique intérieure et extérieure du pays
II/ « Une certaine idée de la France » : entre croissance et modernité, De gaulle exerce une politique de la grandeur (1962-1966)
A/ Un âge d’or de l’économie : la croissance française en pleine expansion
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