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Commentaire de texte: A qui la faute? ,Victor Hugo

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Par   •  16 Avril 2019  •  Commentaire de texte  •  1 012 Mots (5 Pages)  •  8 414 Vues

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Marceau Mazars, 1ère ES3                                                        20/12/2018

Commentaire composé

A qui la faute ? – Victor Hugo

« Celui qui ouvre une porte d’école, ferme une prison ». Cette déclaration de Victor Hugo montre bien son fort engagement pour l’éducation, qui est mis en évidence dans ce poème. Victor Hugo (1802–1885) est un écrivain, poète et homme politique français. Il est la plus grande figure du courant romantique français et ses romans (Les Misérables, Notre Dame de Paris), ainsi que ses recueils de poèmes (Les contemplations) ont traversé les générations. Le texte que nous allons étudier est un poème en vers et en alexandrins, s’intitulant A qui la faute ? et issu de l’Année terrible, publié en 1872. Le poème est un dialogue entre un jeune homme qui a brulé une bibliothèque et un juge moralisateur. Nous nous demanderons à la lecture du texte en quoi il est engagé ? Nous verrons tout d’abord l’éloge de la culture littéraire fait par Hugo, puis nous nous attarderons sur les multiples dénonciations qui ressortent du poème.

En premier lieu, le texte fait un éloge de la culture littéraire.

En effet, le livre est personnifié tout au long du poème : « Le livre hostile au maitre », v 10 ; « Il est ton médecin, ton guide, ton gardien » v 52. Par cela Hugo fait prendre conscience au lecteur que le livre a une âme et est le fruit du travail des humains. En outre, l’utilisation de pronoms possessifs de la deuxième personne du singulier, « ton libérateur » v 27, nous montre que le live est un bien universel et à la portée de tout le monde puisqu’il concentre le savoir tout entier. De plus, on remarque la présence du champ lexical de la lumière pour désigner la bibliothèque et le livre : « le rayon » v 6, « l’aurore » v 14, « clartés » v 16. On peut ajouter à cela une gradation désignant le pouvoir du livre, « Il luit parce qu’il brille et qu’ils les illuminent ». Tout cela montre l’importance du livre en tant que transmetteur du savoir et stimulant du cerveau humain. L’anaphore en « Dans » du vers 16 au vers 24 interpelle le lecteur sur la richesse de la culture et son importance, et sur tout ce qui est par conséquent détruit. Cela est aussi mis en évidence avec l’énumération de grands hommes de lettres « Molière, Voltaire et Kant » v 24. On trouve aussi un champ lexical du temps avec « tombeau des temps » v 27, « les siècles », « l’homme antique », « l’histoire » v 18, « le passé », « l’avenir » v 19. Hugo montre ainsi que le livre est le témoin d’une époque et que la société humaine est telle qu’elle est grâce à ce savoir et aux expériences passées.

Mais le dialogue appelle aussi à une remise en question de la société.

        Dans un second temps, il s’agira de montrer les multiples dénonciations qui ressortent du poème.

La présence de nombreuses phrases exclamatives : « Mais c’est un crime inouï ! » et la personnification du livre : « Tu viens de tuer le rayon de ton âme » v 6, associée à la répétition de « crime » v 4 et 5 ; exprime la colère du narrateur et dénonce la violence qui existe dans la société de l’époque. De plus, on trouve une opposition entre le champ lexical de la lumière émanant du livre (voir au-dessus) et celui du feu destructeur de l’incendie évoqué tout au long du poème : « brûler » v 8 », « torche enflammée » v 25. Cela montre l’indignement d’Hugo face à cet acte destructeur de savoir. Il met aussi en avant le paradoxe qui existe car le destinataire du livre, « le livre a toujours prit fait et cause pour toi » v 11, est son destructeur « c’est toi qui l’éteins ». C’est pour cela que l’accusation est portée personnellement sur le jeune homme avec des phrases exclamatives fortes et catégoriques « par ta faute ! » v 54. De plus, Hugo en appelle à la religion encore très présente dans la société française au XIXème siècle avec le vers 12 : « Une bibliothèque est un acte de foi ». Cela transforme l’acte incendiaire en attaque directe à Dieu. En outre, le moralisateur utilise le tutoiement pour s’adresser à son interlocuteur tout au long du poème : « As-tu donc oublié » v 27. Cela lui donne une forme de supériorité dénoncée par Hugo. La différence entre les deux personnages est aussi montrée par la longueur de leurs répliques ; l’incendiaire ne prononce que trois phrases courtes et au vocabulaire simpliste : « Oui. J’ai mis le feu là » v 2, 3. Hugo dénonce son manque d’éducation par les mots employés. Enfin le dernier vers « - Je ne sais pas lire. » est une phrase simple et neutre mais qui renverse tous les arguments de l’interlocuteur. Le jeune homme ne peut pas profiter de toute la richesse de la bibliothèque par manque d’éducation. Cette chute brutale est une dénonciation claire de l’illettrisme très important au XIXème siècle.

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