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Corpus de textes de Victor Hugo ayant pour thème la dignité du peuple

Étude de cas : Corpus de textes de Victor Hugo ayant pour thème la dignité du peuple. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Décembre 2017  •  Étude de cas  •  860 Mots (4 Pages)  •  2 386 Vues

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        Le présent corpus relève de l'objet d'étude « l'opinion de Victor Hugo sur le peuple ». Le premier extrait, est tiré du Discours Détruire la misère de Victor Hugo  prononcé à l'Assemblée nationale législative, le 9 juillet 1849. Le second est un extrait de la scène 2 de l'acte III de Ruy Blas,  pièce de théâtre écrite par lui en 1838, dans lequel le héros éponyme est le porte-parole de l'auteur prenant la défense du Peuple. Enfin, le dernier document est un extrait du poème « Le mendiant » issu des Contemplations, publié en 1836, qui permet à Victor Hugo de faire l'éloge de la pauvreté. Dans ces trois textes, Victor Hugo défend la noble cause de la dignité du peuple, que les hommes politiques mépriseraient. Ainsi, nous nous demanderons par quels moyens, l'auteur exprime-t-il son opinion sur le peuple.

        Tout d'abord, celui-ci intervient de manière fort différente dans les trois textes. En effet, dans son discours, il interpelle de manière directe l'hémicycle en tant qu'homme politique député. L'apostrophe « messieurs » (ligne 8) renchérie par l'interjection « Eh bien » (ligne 8) corrobore son implication appuyée par la présence des marques de la première personne : l'anaphore du groupe « je dis » (lignes 8 et 9) met en lumière celle-ci. En revanche, dans la pièce, Victor Hugo utilise un personnage fictif « Ruy Blas » afin de véhiculer ses idées à l'instar d'un porte-parole. Aussi, le héros interrompt le conseil privé du roi et dans un discours extrêmement oratoire aux allures de réquisitoire « j'ai honte pour vous ! » (ligne 7) prend la défense du « peuple misérable » (ligne 4). Bien plus apaisé, Victor Hugo en tant que poète, évoque le peuple à travers ce mendiant par de belles envolées poétiques, voyant alors à travers « sa bure », des « constellations » (ligne 8).

        De plus, l'expression du pathétique dans ces trois documents n'est pas identique :  l'homme politique, dans son discours, donne des exemples réels faisant référence à son expérience vécue « le mois passé, une mère et ses quatre enfants qui cherchaient leur nourriture dans les débris immondes » (lignes 4 à 7). Tout ceci témoigne de la volonté de l'auteur d'agir face à la souffrance du peuple : la misère étant un thème qui lui tient tant à cœur. Quant à Ruy Blas, il met en valeur le peuple de par sa place dans le texte (en début de vers) par le jeu d'une métaphore de l'écrasement et de la soumission étayée par une hyperbole « Le peuple portant sa charge énorme et sous laquelle il ploie » (ligne 2). En outre, le champ lexical du poids « pressure » (ligne 4) renforce le mérite du peuple dont le héros ne tarit pas d'éloges. Tandis que dans la poésie, Victor Hugo insiste sur la pauvreté et la misère, en employant notamment un vocabulaire familier, « son manteau, tout mangé des vers, et jadis bleu » (ligne 1), « piqué de mille trous » (ligne 3).

        Enfin, l'engagement de l'auteur se révèle à plusieurs niveaux : l'homme politique prend résolument un ton de révolte que montrent une forte ponctuation, comme le point d'interrogation (ligne 4) ou d'exclamation (ligne 12), et l'anaphore du groupe « je dis » (lignes 8 et 9). Il s’agit pour Victor Hugo de dénoncer la façon dont la société et le monde politique de cette première moitié du XIXe siècle oublient les plus démunis. Il condamne cette situation en recourant notamment à des phrases négatives comme « ce sont là des choses qui ne doivent pas être » (lignes 8 et 9). Son discours accusateur est donc un réquisitoire indigné. Ruy Blas laisse exprimer toute son indignation, avec une ponctuation également bien précise : exclamation, interjection, points de suspension (lignes 6 et 7). Homme du peuple travesti en noble, il fait entendre la voix du peuple en dénonçant alors les injustices sociales. Avec la présence de nombreuses métaphores, le peuple est alors sacralisé dans le poème.  Victor Hugo compare le manteau du pauvre à un ciel qui « semblait un ciel noir étoilé » (ligne 4). Le poète éprouve de l'affection pour ce mendiant « cet homme était plein de prières » (ligne 6). Tout l'art du poète consiste à passer de l'observation banale de la réalité à une transfiguration symbolique. Le mendiant est devenu un saint. Victor Hugo admet une relation surnaturelle entre la pauvreté et la dignité. « Je regardais, sourd à ce que nous disions, sa bure » (lignes 7 et 8) traduit de manière indirecte le fait que le sentiment éveille l'imagination du poète.

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