Explication de Texte Melancholia, Victor Hugo
Analyse sectorielle : Explication de Texte Melancholia, Victor Hugo. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Elaprase • 18 Mai 2020 • Analyse sectorielle • 1 180 Mots (5 Pages) • 1 393 Vues
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Explication de texte Melancholia, Victor Hugo :
I – Une représentation tragique du travail des enfants :
- Le registre tragique : « ces enfants dont pas un seul ne rit ?» v.1 ; « Ces doux êtres pensifs » v.2 ; « Ces filles de huit ans » v.3. Ces périphrases suscitent la pitié du lecteur. Hugo insiste sur la fragilité et l’innocence de l’enfant.
- Champ lexical de l’usine : « travailler » v.4 « quinze heures » v.4 « meules » v.4 « le même mouvement » v.6. Ce champ lexical souligne l’enfermement de l’enfant dans un endroit inapproprié. L’enfant est condamné à faire des travaux répétitifs et fatiguant sur une très grande durée. Le travail répétitif réduit les enfants à l’état de machine. Cela souligne le caractère tragique du destin de l’enfant, figure de l’éternel retour.
- Comparaison de l’usine à un monstre : « les dents d'une machine sombre » v.7 « Monstre hideux » v.8. L’usine ou le travail des enfants en général est comparé à un monstre hideux qui dévore les enfant (« Accroupis sous les dents » v.7 ; « qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre » v.8). On peut noter qu’Hugo s’est certainement inspiré du tableau de Thomas de Saluces, Le Chevalier errant. Avec cette comparaison Hugo montre bien que le travail à l’usine ne peut être que néfaste pour l’enfant. Ce travail est un monstre qui ne fait que du mal à l’enfant, il dévore lentement l’humanité de l’enfant jours après jour.
- Antithèse : « Innocents / bagne » ; « anges / enfer » v.9. Ces antithèses soulignent l’incompatibilité entre les enfants (innocent, ange) et le monde industriel (bagne, enfer). Hugo veut montrer que ces enfants n’ont rien à faire dans ces usines.
- Le dur labeur et le travail inapproprié que subissent les enfants : « Tout est d'airain, tout est de fer. » v.11 « Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue » v.12. Le travail que subissent les enfants est absolument inapproprié et ignoble. Ils ne s’arrêtent jamais, ils ne font pas de pause, ils n’ont aucun moment de répit pour jouer/s’amuser. Ils en deviennent malades et ne peuvent même pas se laver. Ces enfants à peine nés sont déjà des fantômes (« Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue » v.13). Ils travaillent tôt et se fatiguent rapidement (« Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las » v.14). Hugo nous montre le quotidien de ces jeunes enfants, il montre à quel point ce travail n’est pas fait pour les enfants. Pour lui c’est de la servitude, de l’esclavage. Les enfants ne devraient pas à subir cela, ils devraient jouer/s’amuser et certainement pas se fatiguer jusqu’à se rendre malade en travaillant.
- Registre pathétique : « Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas ! » v.15. Les enfants sont condamnés, ils ne voient pas de futur. Hugo cherche à nous émouvoir sur la condition des enfants de cette époque. Il nous montre à quel point le destin de ces enfants si pures est sombre.
- Un unique espoir divin : « Ils semblent dire à Dieu : « Petits comme nous sommes, Notre Père, voyez ce que nous font les hommes ! » » v.16. Hugo invoque Dieu par l’intermédiaire des enfants : Dieu semble être leur seul espoir pour mettre un terme à cette pratique honteuse.
II – La condamnation du travail des enfants :
- Hugo donne une valeur diabolique au travail en l’opposant à Dieu : « Défait ce qu'a fait Dieu » v.20. Le travail est présenté par Hugo comme le Diable. C’est un mal diabolique cherchant à détruire la création de Dieu : les enfants.
- Le travail est meurtrier : « qui tue, œuvre insensée » v.20. Le travail des enfants est néfaste pour leur santé. La cadence de travail et la difficulté physique de celle-ci cause la mort de nombreux enfants. Ce travail n’est ni plus ni moins qu’un bûcher qui brûle petit à petit la vie qui anime ces enfants
- Le travail est destructeur et prive les enfants d’un potentiel futur glorieux : « Et qui ferait - c'est là son fruit le plus certain -D'Apollon un bossu, de Voltaire un crétin ! » v.22-23. Hugo nous dit que ce travail n’apporte rien de bon pour l’enfant et que ses deux seules conséquences seraient de privé l’enfant d’une éducation et donc potentiellement de devenir un grand savant ou de tuer la beauté de l’enfant lui privant la possibilité de devenir un Apollon. On remarque aussi le double de sens du mot « fruit » qui désigne la conséquence d’une action mais fait aussi l’allusion au fruit du péché originel, le péché étant le travail que l’Homme impose à l’enfant.
- Industrialisation : « Qui produit la richesse … » v.25 : Ce travail permet le progrès économique et l’accroissement des richesses de la France … « … en créant la misère » v.25 : … mais à quel prix ? En effet, Hugo montre ici que l’industrialisation est un des acteurs de la situation. Cette industrialisation permet donc le progrès économique mais favorise aussi le développement de la misère. Hugo dénonce le fait que pour permettre ce progrès économique, l’industrialisation à besoin du travail des enfants « Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil ! » v.26. Hugo dénonce la déshumanisation de l’enfant par le travail.
- Un progrès scandaleux : « qui donne, en somme, Une âme à la machine et la retire à l'homme ! » v.27. Ce progrès que permet le travail des enfants est une déshumanisation de l’Homme. Tous ce que permet ce travail est de créer des êtres sans âmes et sans raison, semblable à une machine, uniquement capable de faire et refaire le même mouvement en boucle et incapable de réfléchir et de comprendre la notion de sentiment. Pour Hugo, l’Humanité ne fait absolument aucun progrès, il va à contre sens.
- Victor Hugo maudit ce travail : anaphore de l’adjectif maudit : « Maudit comme le vice où l'on s'abâtardit, Maudit comme l'opprobre et comme le blasphème ! Ô Dieu ! qu'il soit maudit au nom du travail même, » v.29-30-31. Cette anaphore nous montre à quel point Hugo déteste ce travail des enfants, il le condamne et le met à la même place que tous les pires vices que peut commettre l’Homme.
- Champ lexical du vice : « haï » ; « vice » ; « opprobre » ; « blasphème ». Hugo reproche aux Hommes de pervertir par le travail industriel la création de Dieu, dont l’enfant est la figure la plus pure.
- Champ lexical du bonheur : « sain, fécond, généreux » v.32 « libre » v.33 « heureux » v.33. Ce champ lexical est utilisé pour qualifier ce qu’appelle Hugo « le vrai travail ». En effet, Victor Hugo ne veut pas abolir le travail mais il veut un travail conforme à la dignité de l’Homme. Il condamne le travail industriel des enfants comparable à la servitude, l’esclavage et prône le travail généreux et saint des adultes.
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