Battles romanesques : Julien héros ou anti-héros ?

Battles romanesques :  Julien héros ou anti-héros ?

Julien un héros :

 Il est difficile de dresser le portrait-robot du héros, car il existe une grande diversité de caractéristiques qui peuvent définir un héros. Le terme héros est de fait très générique.

Ainsi, depuis le 17ème siècle, le personnage principal du roman, que l’on peut qualifier de héros, est bien différent du héros antique ou celui du théâtre tragique. En effet, si étymologiquement, le héros se caractérise par sa force, sa grandeur, sa noblesse et par, généralement, un destin glorieux, le héros de roman est en fait le pivot de l’œuvre auquel le lecteur peut s’identifier. Ainsi le héros de roman est un personnage ordinaire, souvent un être nuancé aux réactions complexes et diverses qui vit dans le même univers que le lecteur.

Dans le roman réaliste, le personnage principal, donc le héros, cherche à s’élever au-dessus de sa condition. Il est avide d’ascension sociale.

Donc si l’on s’en tient à ces définitions, Julien Sorel, personnage central du Rouge et le Noir est donc bien un héros. Mais il s’agit évidemment d’un héros moderne, car loin de l’archétype du héros de l’antiquité. En effet, il ne se distingue pas par sa force, un courage extraordinaire ni pas ses exploits, cependant, comme tout héros moderne, il court après un idéal, celui de s’élever dans la société et fuir son milieu. Il a des rêves de gloire et d’ambition à l’image de Napoléon auquel il voue une admiration sans borne. Son livre préféré est d’ailleurs Mémorial de Sainte-Hélène.

On peut dire que comme tout héros Julien SOREL a su faire preuve d’héroïsme pour parvenir à ses fins, puisqu’en vers et contre tous et malgré les obstacles liés à son milieu social, il parvient à s’élever socialement, intellectuellement et s’éloigner de la violence paternelle.  Ce n’est pas par la force physique qu’il parvient à franchir les obstacles qui le mène au but, à l’idéal qu’il s’est fixé mais par son intelligence et sa détermination.

Comme pour tout héros, il est aidé d’adjuvants : tout d’abord l’abbé Chélan qui lui apprend le latin et le recommande auprès des Rénal, l’abbé Pirard, son protecteur au séminaire (extrait : Eh bien ! oui, mon enfant, je te suis attaché. Le ciel sait que c’est bien malgré
moi. Je devrais être juste, et n’avoir ni haine ni amour pour personne. Ta carrière sera
pénible. Je vois en toi quelque chose qui offense le vulgaire. La jalousie et la
calomnie te poursuivront. En quelque lieu que la Providence te place, tes
compagnons ne te verront jamais sans te haïr ; et s’ils feignent de t’aimer, ce sera
pour te trahir plus sûrement. À cela il n’y a qu’un remède : n’aie recours qu’à Dieu,
qui t’a donné, pour te punir de ta présomption, cette nécessité d’être haï ; que ta
conduite soit pure ; c’est la seule ressource que je te voie. Si tu tiens à la vérité d’une
étreinte invincible, tôt ou tard tes ennemis seront confondus.
Il y avait si longtemps que Julien n’avait entendu une voix amie, qu’il
faut lui pardonner une faiblesse : il fondit en larmes. L’abbé Pirard lui ouvrit
les bras ; ce moment fut bien doux pour tous les deux »).

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