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Anthologie de poème: de la mélancolie au mal de vivre.

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Par   •  17 Avril 2016  •  Commentaire de texte  •  2 273 Mots (10 Pages)  •  4 665 Vues

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De la mélancolie au mal de vivre.


   

La lecture de texte poétique provoque chez le lecteur une rencontre avec le langage du texte(rimes, images, sonorités), à faire appel à l'imaginaire, une réflexion sur le thème du poème. La poésie permet une redécouverte de notre langue , elle permet au lecteur la possibilité de redécouvrir la réalité du sens des mots.

La lecture des poèmes de Baudelaire dans Les fleurs du mal peut provoquer du dégoût chez certains lecteurs avec les poèmes déprimants, de l'ennui avec la répétition des thèmes, il ne varie pas beaucoup , notamment avec les thèmes mais avec les champs lexicaux.

Ce corpus est composé de 10 poèmes: L'albatros , L'ennemi , Le vampire , La tristesse de la lune, Le guignon , Obsession , Spleen, Quand le ciel... , Spleen ,Je suis comme le roi.... , Spleen, J'ai plus de souvenirs...., Spleen, Pluviôse.., tous tirés de la première partie Spleen et idéal du recueil Les fleurs du mal de Charles Baudelaire publié en 1857. Baudelaire est l'un des plus grand poète du XIXème siècle et l'un des plus grandes figures du mouvement romantique. Ce recueil est composé de six sections dont la première Spleen et idéal  la plus longue, composée de 85 poèmes où il exprime ses sentiments de dépression, de souffrance intense se rapprochant à la mort dans lequel se trouve le poète à travers le Spleen. Pour y échapper au Spleen qui l'envahit, Baudelaire met en avant l'Idéal, c'est-à-dire la beauté «l'aspiration d'une beauté humaine vers une beauté supérieur»

Chez Baudelaire, le thème du spleen est très présent dans la 1ère section Spleen et idéal du recueil de poèmes Les fleurs du mal. Il le désigne comme tristesse du mal de vivre en attendant l'idéal, le spleen désigne bien l'état de Baudelaire à ce moment marqué par l'ennui, la solitude, la nostalgie, l'impuissance. Dans certains de ses poèmes, Baudelaire exprime son mal-être qui peut tourner au désespoir.

Baudelaire représente le poète comme un être supérieur mais incompris et finalement rejeté et moqué.

                         

                           L'albatros

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées 
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

                        Charles Baudelaire, Les fleurs du mal 

                       

Dans ce poème, Baudelaire parle du temps à double sens du sens, à la fois comme la durée et comme état de l'atmosphère.

                      L'ennemi

Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils ;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.

Voilà que j'ai touché l'automne des idées,
Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.

Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?

- Ô douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie,
Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le coeur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie !

                             Charles Baudelaire, Les fleurs du mal

Dans ce poème, Baudelaire va accentuer sur son son défaitisme et que la marque du spleen est imprégnée dans ce poème.

               Le guignon

                                 

Pour soulever un poids si lourd,
Sisyphe, il faudrait ton courage !
Bien qu'on ait du coeur à l'ouvrage,
L'Art est long et le Temps est court.

Loin des sépultures célèbres,
Vers un cimetière isolé,
Mon coeur, comme un tambour voilé,
Va battant des marches funèbres.

- Maint joyau dort enseveli
Dans les ténèbres et l'oubli,
Bien loin des pioches et des sondes ;

Mainte fleur épanche à regret
Son parfum doux comme un secret
Dans les solitudes profondes.

...

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