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Analyse linéaire : Le Crapaud

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Par   •  29 Avril 2021  •  Analyse sectorielle  •  1 615 Mots (7 Pages)  •  3 588 Vues

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Le Crapaud

Introduction : Tristan Corbière est une figure du « poète maudit » (groupe de poètes du XIXème siècle dont fait notamment partie Baudelaire), il vivait en dehors de la société et est également mort prématurément, à l’âge de trente ans.

Il était également rejeté par les autres poètes parisiens, qui ne considéraient pas les gens de la province, et Corbière était d’origine bretonne.

Il publie un unique recueil : Les Amours Jaunes où la couleur jaune peut faire référence à l’expression « rire jaune », c’est-à-dire un rire pour cacher sa tristesse.

Corbière renouvelle sa poésie par le symbolisme.

« Le Crapaud » est donc issu de son recueil Les Amours jaunes et dresse notamment un portrait du poète.

[Un chant dans une nuit sans air...

– La lune plaque en métal clair

Les découpures du vert sombre.

... Un chant ; comme un écho, tout vif

Enterré-là, sous le massif...

– Ça se tait : Viens, c’est là, dans l’ombre...]

[– Un crapaud ! – Pourquoi cette peur,

Près de moi, ton soldat fidèle !

Vois-le, poète tondu, sans aile,

Rossignol de la boue... – Horreur ! –

... Il chante. – Horreur !! – Horreur pourquoi ?

Vois-tu pas son œil de lumière...

Non : il s’en va, froid, sous sa pierre.

.........................................................................

Bonsoir – ce crapaud-là c’est moi.]

Problématique : En quoi ce poème est-il représentatif de la condition du poète ?

Annonce de plan linéaire : Le poème dévoile d’abord un chant mystérieux qui nous place dans un cadre fantastique (I) puis l’alchimie poétique s’effectue puisque la laideur du crapaud devient la beauté du crapaud (II).

Premier mouvement (deux tercets) : un chant mystérieux dans un cadre fantastique

« chant »

Le mot est mis en évidence car il est en début de phrase et placé dans un phrase non verbale.

Cela lui donne de l’importance, le chant rempli l’espace et crée une atmosphère pesante et sombre.

« nuit »

Traduit l’obscurité.

« sans »

négation lexicale

Donne une sensation d’étouffement.

« ... »

points de suspension

Ils renforcent le mystère, l’étrangeté.

vers 2

tiret

Il induit une coupure avec le vers précédent.

vers 3

Le cadre est décrit et renforce encore l’étrangeté.

« lune »

Le mot répond à « nuit ».

C’est aussi l’unique source de lumière, elle est limitée.

Elle suscite la peur.

« découpures du vert sombre »

Cette végétation peut suggérer qu’une forêt se tient là, soit un lieu de peur, de danger dans les contes.

« clair » / « sombre »

antithèse

Renforce davantage l’étrangeté du cadre.

« ... »

points de suspension

Ils répondent au premier vers.

Les deux vers précédents sont comme une parenthèse.

« Un chant »

reprise anaphorique

Le chant reste intriguant.

L’article est indéfini et il n’y a pas d’adjectif ni de complément du nom.

Son origine demeure inconnue.

« comme un écho »

comparaison

Précise l’origine du chant.

C’est un son qui se répète : l’anaphore du mot chant crée un phénomène d’écho.

On entend que le son dans la nuit.

« vif »

mot polysémique

C’est un chant sonore et intense.

Le rythme du chant est rapide.

Le chant est douloureux (à vif).

Renforce le côté intriguant. Le chant est le seul élément qui se détache de la nuit et semble aussi être l’obsession du poète.

« Enterré », « sous le massif »

champ lexical de l’enfouissement

Permet de localiser d’où vient le chant, où se cache son émetteur.

« là »

adverbe déictique

Le poète se trouve à proximité du chanteur géographiquement, psychologiquement et moralement.

« ... »

points de suspension

Ils laissent supposer que le poète s’est approché en silence.

« – » 

tiret

À partir de là, on remarque une abondance de tirets.

Ce tiret-ci amorce un dialogue avec un interlocuteur inconnu.

« Ça », « c’ »

pronoms neutres

Ils entretiennent le mystère.

« se tait »

Sous-entend que le chant s’arrête et que le silence se fait.

« Viens »

impératif

Confirme l’idée du dialogue sans qu’on sache à qui s’adresse le poète pour autant.

« ombre », « sombre »

rime

Traduit l’obscurité de la scène qui entretient également le mystère.

...

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