Analyse Linéaire Sonnet XXIV Louise Labé
Commentaire de texte : Analyse Linéaire Sonnet XXIV Louise Labé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar CaptainEclipse • 4 Octobre 2021 • Commentaire de texte • 1 675 Mots (7 Pages) • 6 958 Vues
Plan détaillé :
Louise Labé, l’une des figures dominantes du groupe de poètes lyonnais de la Renaissance, se fait connaitre notamment avec son recueil de poèmes Sonnets et Elégies, publié en 1555 et dans lequel elle traite principalement des joies de l'amour, du plaisir érotique et de la douleur de l'absence de l'être aimé. Dans le 24ème et dernier sonnet de ce recueil, Louise Labé met en garde les femmes de son temps.
Problématique : En quoi Louise Labé au travers de l’aveu de sa propre faiblesse face à l’amour met-elle les femmes en garde contre leurs passions ?
- L’aveu et description des effets de l’amour sur elle, demande de clémence (v1-7)
L’auteure confesse son amour passé qu’elle décrit comme douloureux et demande aux lectrices d’avoir pitié d’elle.
- « J’ai aimé » (v.1) : énonciation 1re personne + destinataire « Dames » : évocation claire de l’intérêt du poème, passé composé : bilan sur sa vie.
- Anaphore de la conjonction de coordination « si » (v1,2) : impuissance face au sentiment amoureux.
- Métaphore amour-feu v2 : « torches ardentes » : l’amour s’est emparé d’elle toute entière, empêche jugement et raison.
-redondance et anaphore du déterminant numéral « mille » : hyperbole, dénombrement excessif.
-emphase avec la versification : début de vers en 4 syllabes (v3-4) puis surenchérit avec 6 syllabes (vers en décasyllabes) : hyperbole encore.
- Champ lexical douleur v3 : « travaux », « douleurs », « mordantes » : douleur de l’amour.
- « temps consumé » (v4) fait écho à « en pleurant » : antithèse feu/eau montre peine et confusion de l’auteur à cause de sa passion
- Enjambement de « las » (v5) : mis en avant suivi de point d’exclamation, accentue son désespoir et épuisement, directement suivi d’un subjonctif où elle demande une certaine clémence : incomprise dans la douleur ressentie.
-v5 « blâmer » fait écho au champ lexical de la douleur du premier quatrain, souffrance que l’on retrouve encore avec des mots comme « peine » et « failli » au vers 6.
- impératifs négatifs v7 (et v1) : prendre à partie les femmes médisantes.
-v7 métaphore : les pointes violentes représentent les peines de l’amour qui la transpercent d’autant plus lorsque les femmes les lui reprochent.
II) Effets de l’amour général, mise en garde de Louise Labé adressée aux femmes (v8 à 14)
-v8 : aveu couplé d’injonction à la clémence s’arrête avec les deux points : changement de ton.
-v8 adversatif car « mais » et « estimer » à l’impératif positif cette fois. Essaye de transmettre un message.
-v9 : l’auteure traite l’amour comme un sujet, le personnifie, idée que l’amour a sa volonté propre à laquelle on ne peut pas se soumettre
-v9-10 : ton plus agressif, parallélisme à la fois anaphorique (« sans »), paronymique « excuser/accuser » dont le sens diffère mais s’écrivent de façon similaire et antithétique avec Vulcain et Adonis.
-v11 : « pourra s’il veut + vous » : imprévisibilité de l’amour qui peut toucher tout le monde.
-v12 : diérèse « occasions » et « passions » amplifie ce message
-v12/13 : « moins » mis en relief avec « plus » vers 13 : amour imprévisible dans son degré de passion, amplifié par « étrange (...) passion »
-deux derniers mots des deux derniers tercets : deux faces d’un même sentiment.
-dernier vers = dernière phrase. Conseil explicitement donné, avec l’impératif.
-situation qui s’inverse.
Louise Labé dans ce sonnet avoue donc son impuissance face à sa passion qui d’après elle peut se manifester à tout moment et faire souffrir, et s’adresse ainsi aux femmes en leur conseillant de se méfier de leurs sentiments, et de ne pas porter de jugement trop dur sur celles qui ont succombé à l’amour car cela pourrait leur arriver également.
L’amour est presque vu dans ce sonnet comme une fatalité et il serait intéressant de se demander en quoi cette fatalité est annonciatrice de la fatalité tragique dans la tragédie des passions.
Louise Labé, l’une des figures dominantes du groupe de poètes lyonnais de la Renaissance, se fait connaitre notamment avec son recueil de poèmes Sonnets et Elégies, publié en 1555 et dans lequel elle traite principalement des joies de l'amour, du plaisir érotique et de la douleur de l'absence de l'être aimé. Dans le 24ème et dernier sonnet de ce recueil, Louise Labé met en garde les femmes de son temps.
Nous pouvons alors nous demander en quoi l’auteure au travers de l’aveu de sa propre faiblesse met-elle les femmes en garde ?
L’examen du texte portera dans un premier temps la confession faite par Louise Labé et la douleur d’aimer qu’elle exprime du vers 1 à 5. Enfin nous aborderons le message qu’elle cherche à transmettre aux lectrices du poème.
Dès le premier vers, Louise Labé annonce le thème et la raison de l’écriture de ce sonnet. En effet nous pouvons relever le passé composé (fait bilan sur sa vie) « j’ai aimé ». L’auteur grâce à cette énonciation à la 1re personne ainsi qu’à la mention du destinataire « Dames » évoque de façon claire l’intérêt du poème : mettre en évidence sa faiblesse face à l’amour critiquée par certaines.
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