Analyse Linéaire Olympe de Gouges préambule

Postambule – Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.                    Olympe de Gouges

Olympe de Gouges femme de lettres pendant les Lumières avec des œuvres progressistes, milite pour l'égalité et participe à la Révolution Française avec les girondins (partie la plus modérée des Révolutionnaires). Elle s'oppose à l’exécution de Louis XVI et est adversaire de la Terreur. Elle défend les causes des femmes et est contre l'esclavage avant d'être guillotinée en 1793. Celle-ci répond alors à la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen avec la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne. L'extrait étudié est alors le début du préambule, après les 17 articles. Olympe de Gouges exhorte les femmes à prendre leur destin en main en s'unissant contre les hommes. Nous nous demanderons alors,comment Olympe de Gouges tente-t-elle de créer une prise de conscience chez les femmes ? Dans un premier temps, nous verrons des lignes 91 à 97 un rappel de la situation historique des femmes, puis des lignes 97 à 109  une prise de conscience pour les femmes, et enfin, des lignes 110 à 117 un appel au soulèvement.

   Tout d'abord, Olympe de Gouges invective les femmes en leur rappelant leur situation historique. Elle évoque les changements de l'époque liés à l'influence des lumières. En utilisant l'apostrophe autoritaire «femme, réveille-toi» l.1, Olympe interpelle et intègre les lectrices à cette cause et vise alors toutes les femmes par le singulier montrant une valeur générale. L'énumération de termes péjoratifs «préjuger […] mensonges»l.93-94, rappelle les accusations des philosophes des Lumières  contre la monarchie de droit divin. L'emploi de l'hyperbole «l'homme esclave» l.95, souligne l'ancienne condition des sujets devenus citoyens. L'indignation de l'auteure est montrée par le champs lexical de la rébellion comme «le tocsin de la raison»l.91, «forces»l.95, ainsi que «briser ses fers»l.96. Enfin, les Hommes se révèlent d'une injuste ingratitude. En effet, de par la citation «Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne»l.96-97, on remarque une absence de reconnaissance ce que souligne le parallélisme syntaxique avec la répétition de la citation.

De plus, Olympe de Gouges pose une série de questions visant à remettre en cause les avantages que les femmes pensent avoir acquis lors de la Révolution Française, afin de créer une prise de conscience, celle-ci les accusant d'être responsables de leur situation. La tonalité tragique ressentie lors de la citation «Femmes, quand cesserez-vous d'être aveugles ?»l.97-98, dénonce l'injustice dont elles sont victimes visant à susciter l'action par cette rhétorique. Ensuite, l'adverbe de comparaison «plus»l.99-100 met en valeur une gradation ascendante «plus marqué[...] plus signalé». L'auteure rappelle, par la suite, comment les femmes jusqu'alors, luttait contre l'oppression masculine de par la citation «Dans les siècles de corruption vous n'avez régné que sur la faiblesse des Hommes; votre empire est détruit ; que vous reste-t-il donc ? La conviction des injustices de l'homme: la réclamation de votre patrimoine, fondée sur les sages décrets de la nature»l.100-104. De par cette même citation, on remarque que la révolution est une défaite pour les femmes, car elle a rendu plus redoutable des Hommes qui ne sont plus sujets du roi, mais des citoyens libres. De plus, la parataxe dans la question rhétorique souligne cette dureté, rabaissant la condition des femmes, tout en soulignant l'urgence de la situation par l'utilisation du présent de l'indicatif. Puis, l'auteure montre une égalité entre les sexes étant naturelle mais ayant été corrompu par la société, de par l'observation de la nature reflétant un argument d'autorité et rassurant alors les femmes quant au bien-fondé de leur démarche.

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