Analyse de pratique professionelle

Analyse de situation

Lieu :

        Cette situation s'est passée dans un service d’hépato-gastrologie en SCD au 2ème étage d'un hôpital parisien. Il y a au maximum 40 patients dans cet étage. L’étage est séparé en deux, un service de transplantation qui accueille 20 patients et un service d’hospitalisation qui accueille 22 patients. Mon stage s’est déroulé dans le service d’hospitalisation.

  Les patients sont des personnes qui nécessitent une surveillance constante, les pathologies les plus présentes sont les cirrhoses, les hépatites, et les problèmes gastriques. Les patients peuvent donc y rester quelques jours comme plusieurs semaines selon leur cas. Ce service est composé d'aides-soignantes ainsi que de 3 à 4 infirmières. La présence de soignants est continue et il y a 3 roulements (matin, après-midi et nuit).

Présentation de la situation vécue ou de l'activité réalisée par l'étudiant :

        Pendant la 1ère semaine de stage, j'ai suivi une aide-soignante. Durant cette semaine, je devais l’accompagner dans son travail et l’aider pour les toilettes, la distribution des repas, le nettoyage des chambres… Je passais alors du temps dans les chambres des patients pour réaliser ses tâches et j’apprenais donc à mieux les connaître. En milieu de semaine, l’infirmière me préviens que je dois choisir un patient à prendre en charge pour la suite du stage.

J’ai alors déjà une idée de mon choix, Monsieur C, c’est un patient âgé qui est hospitalisé pour une cirrhose non alcoolique, je me suis attachée à lui durant ses quelques jours, je lui ai alors remontée le moral lors d’une toilette : il était mal en point à cause de sa fille qui était trop occupée au travail pour lui rendre visite, je l’ai alors rassurée et j’ai pris l’initiative d’aller le voir le plus souvent possible pour lui tenir compagnie.

Monsieur C est très isolée socialement (il n’a plus que sa fille), il présente des signes dépressifs. Chaque jour je venais lui faire sa toilette au lit ( car il ne marchait plus). Durant ce soin, nous parlions beaucoup (de sa fille et de son ancienne vie). Je suis alors aller plusieurs fois dans sa chambre pour lui faire la conversation et lui remonter le moral. La deuxième semaine je l’ai alors pris en charge, je le voyais alors régulièrement. Après chaque weekend, dès que je le revoyais le lundi matin, il semblait triste de ses deux jours passés mais heureux de me revoir, il me disait alors que personne ne se souciait vraiment de lui le weekend et qu’il était content que je sois là pour lui changer les idées. J’étais alors de plus en plus à l’écoute de ses besoins et de ses attentes, j’essayais au mieux de le faire sourire et de le rassurer concernant sa fille.

        Le lundi matin de la 4ème semaine de stage, durant les transmissions faites par l'équipe de nuit, j'apprends que Monsieur C ne va pas bien et cela depuis vendredi soir. Quand je lui ai apporté ses médicaments, j’ai alors remarqué à quel point son état c’était dégradé… Je ne comprenais pas pourquoi.  En effet, vendredi son état semblait habituel, sans problème particulier et le lundi d'après rien ne l'était plus. Son état de santé s'est dégradé de plus en plus durant l’après midi

Le lendemain matin, l’aide-soignante me fait signe de loin en arrivant et m’annonce que Monsieur C est mort. Il avait fait une crise cardiaque dans la nuit.         Je ne m'attendais absolument pas à cette fin aussi prompte. Je savais que l'état de santé des personnes âgées pouvait se dégrader rapidement mais pas de manière aussi soudaine.

L’aide-soignante me demande alors si je veux voir le corps pour effectuer la toilette mortuaire, j’accepte en me disant qu’il faut que je me confronte à ses choses-là le plus tôt possible. En sortant de la chambre, je me sentais vidée et perturbée, je n’ai pas parler pendant 2 heures après cela.

J'y ai pensé pendant plusieurs jours et j'y repense encore à l'heure actuelle.

        J'ai été très touchée par l'annonce du décès de monsieur C, J’ai ressenti une sensation d’angoisse et d’arrêt brutal, je me suis posée des questions existentielles et j’étais triste de cette nouvelle et surtout de l’avoir vu dans cet état. J’étais sous le choc et énervée face à cet évènement.  

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