Les mouvements d'extrême droite en France dans les années 30
Synthèse : Les mouvements d'extrême droite en France dans les années 30. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar vavavroum • 31 Mars 2024 • Synthèse • 1 770 Mots (8 Pages) • 115 Vues
Les mouvements d'extrême droite en France dans les années 30
Introduction
“Si la République dure, que les élections soient bonnes ou mauvaises, elle mènera inéluctablement, vous, vos femmes, vos enfants à la ruine, à la catastrophe, par la Guerre et la Révolution”. Voici un exemple de discours qui pèse sur la société française dans les années 30, affiché par l'Action Française, l'un des mouvements d'extrême droite les plus radicaux de. En effet, les discours d'extrême droite se multiplient durant cette décennie, et les enjeux liés à cette montée sont multiples : la violence s'installe, la démocratie parlementaire est mise en péril et les droits de l'Homme sont menacés.
Déjà, un mouvement politique s'organise autour d'idées et de préoccupations communes d'un groupe social et il est catégorisé d'extrême droite lorsqu'il partage un nationalisme radicale (c'est-à-dire qui prône ultimement l'unité de la communauté nationale sur des critères ethniques, culturels…) et une xénophobie pouvant aller jusqu’au racisme en s'appuyant sur une hostilité aux principes démocratiques. Les mouvements d'extrême droite n'ont pas fait leur apparition dans les années 30. Mais dans un contexte où la France sort de la vague de liberté et d'effervescence des années 20 et découvre l'ampleur que prend le krack boursier de New York en 1929, voyant s'écrouler des fortunes et des idéaux, nous allons voir dans quelle mesure cette montée est un événement marquant de cette décennie. D'abord, cette montée inquiétante dès 1930 est due à des facteurs précipitants et elle concerne plusieurs mouvements politiques d'extrême droite. Ainsi, elle a pour conséquences des luttes violentes qui prennent différentes formes comme la propagande les manifestations qui menacent les fondements de la démocratie (pas de discriminations des minorités, égalité, respect des Droits de l'Homme et du citoyen). Enfin, elle connait un déclin en 1936.
La montée remarquable de l'extrême droite
Les facteurs précipitants
A cette époque donc, la crise de 29 tout le monde en parle, au café, en famille, entre amis. On réalise que les années 30 ne seront pas les années 20. En effet, les français plongent dans une décennie tourmentée, où la misère fait son retour et où la tentation fasciste fait son apparition.
A l'entrée dans les années 30, les revenus des marins pêcheurs sont divisés par 5 en quelques mois. Puis les boutiques ferment une à une, les ouvriers et même les ingénieurs que les entreprises s'arrachaient perdent leur travail. Derrière les habitations à bon marché, 33km de misère qui encercle Paris sont appelés la Zone. Et le chômage quadruple entre 1929 et 1936. C'est donc dans ce contexte d'indigence, que plusieurs mouvements d'extreme droite se développent.
A partir de 1932 de St Etienne, de Rouen, de Valence et d'ailleurs des hommes partent à pied vers la capitale pour montrer aux hommes de pouvoir leur dénuement et sont très rapidement rejoint par des dizaines de milliers de français. Ces marcheurs de la faim n'obtiendront rien du gouvernement, cependant leur misère est grandissante, ils ont besoin de trouver un responsable et pour une partie des manifestants, le coupable c'est l'étranger. Les étrangers sont pour eux la cause de tous les maux : chômage, insécurité, désordre ou encore menace sur l’identité du pays.
Conséquence de cette hausse de la xénophobie et aussi de la promulgation de la loi « protégeant la main d'œuvre nationale » du 10 août 1932, les premiers visés ce sont les polonais dont les entreprises veulent se débarrasser. D'ailleurs une famille de polonais vivant au pied de la mine de Bruay témoignent “On entend partout en allez vous en Pologne, les français disent qu'on leur prend leur travail”. Et rien qu'en 1934, plus de 10 000 polonais sont expulsés du Nord et du Pas-de-Calais. Et en 5 ans 700 000 étrangers sont expulsés de France.
Mais ces mesures finalement loin de calmer les esprits, amplifient les tensions.
En premier lieu, dans le Nord de Paris, durant des réunions hebdomadaires, d'anciens poilus sont ouvertement nationalistes et xénophobes. Ils étaient des héros dans les années 20, et ils ne se sentent plus qu'oubliés. En effet, à leurs yeux les hommes politiques dans ces temps de crise ne sont pas à la hauteur de leur sacrifice passé.
Les multiples ligues
Ainsi, leur groupe se transforme en appareil politique, notamment le plus important d'entre eux “Les croix de Feu”, dirigé par le colonel François de La Roque à partir de 1929. Les membres des Croix-de-Feu disent vouloir sauver la France de la décadence, c'est-à-dire des parlementaires et des étrangers. Cependant leur assimilation à des ligues nationalistes et leur appartenance au fascisme français est controversé (1) et La Roque ne se dit ni de gauche ni de droite. Mais il est tout de même suivi par une partie du peuple qui rêve d'ordre, de pureté, et d'un changement de régime, à l'heure où l'Allemagne s'est offerte à Hitler et l'Italie à Mussolini.
Une seconde ligue d'extrême droite marquante est L'Action Française, reprise par Charles Maurras en 1908, qui est un mouvement nationaliste, antiparlementaire, antisémite et surtout monarchiste. Maurras un intellectuel influent prône la restauration de la monarchie comme solution aux maux de la République. La croissance de ce mouvement est dû à son journal quotidien et à la création des Camelots du roi qui donnent de la visibilité à l’organisation en vendant les journaux et aussi en tenant la rue, parfois avec violence. Mais c'est bien le journal qui reste le nerf de la guerre, car le combat se joue surtout au niveau des idées, il faut donc les diffuser largement, à coup de scandales et de longs raisonnements.
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