Le volume de la loi sacrée
Compte rendu : Le volume de la loi sacrée. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar poustiquet • 9 Mai 2023 • Compte rendu • 1 804 Mots (8 Pages) • 312 Vues
Les trois grandes lumières
Depuis la moitié du XVIII° siècle, selon Patrick Négrier, historien de la Maçonnerie, l'ouverture d'une loge nécessite l'installation des Trois Grandes Lumières (équerre, compas, règle) qui faisaient auparavant partie du "mobilier" de la loge.
Historiquement, celles-ci dérivent de plusieurs substitutions au fil des manuscrits constitutifs (Sloane, Dumfries, Prichard, Edimbourg, etc…). A l’origine, elles désignaient des directions sur le parvis du temple de Salomon : l’Hekhal (pièce du temple qui mène au sanctuaire), la Colonne J (nord-est) et la colonne B (sud-est) correspondant à la réception de la lumière. Puis il y eut les outils : règle, équerre, compas, en référence aux Maçons opératifs ; ce fut ensuite le remplacement de la règle par la Bible (rappelons-nous que nos constitutions ont été créées par le pasteur James Anderson en 1723) et enfin vers les années 1950, amorçant une période de déchristianisation, certaines obédiences adoptent un écrit énonçant des règles que tout maçon s’engage à suivre.
Placés sur l'autel des serments, ces trois Grandes Lumières m'éclairent déjà sur ma conduite.
Trois lumières qui ont dans le temple leur équivalent : la V\ M\, et les deux surveillantes, "piliers constructifs" qui "dirigent" la loge.
Trois joyaux qui sont réunis puis salués par la S\ Experte lorsqu’elle remplit son office, apportant ainsi aux travaux une solennité qui sacralise l'instant : “ nous ne sommes plus dans le monde profane”.
Nous allons voir ce qu'apporte la disposition particulière de ces éléments sur la table des serments.
Mais auparavant, attardons-nous sur ce que représente ces trois objets qui ont un symbolisme propre que je ne développerai pas in extenso ce midi parce qu’ils peuvent faire à eux seuls l’objet d’une planche plus détaillée.
Nous envisagerons ensuite d’aborder la signification de cette expression au R.E.A.A.
L'équerre
Tout, dans le temple, rappelle l'importance de cet outil symbolique.
Symboliquement, sa fonction reste attachée à la matière. Elle est utile pour vérifier la taille de la pierre brute que nous sommes lorsque nous la travaillons pour mieux l'adapter aux autres.
Selon son étymologie ("ex quadrare" à rendre carré), avec elle, c'est la rectitude qui prévaut dans le comportement comme dans le raisonnement. Elle met en garde “contre les sentiers fleuris de l’erreur” et nous l'utilisons pour structurer notre pensée dans le respect des lois et en cohérence avec l'ensemble mais avec souplesse et bienveillance.
Grâce à sa forme en L, son angle peut être utilisé à l'intérieur comme à l'extérieur, c'est-à-dire pour soi comme pour notre relation aux autres, dans le temple et hors du temple et elle se manie aussi bien sur le plan horizontal et l’infini que sur le plan vertical de l’élévation.
Alors que l'équerre est fixe, le compas lui, est mobile.
Fermé avant l'ouverture des travaux, le compas est placé sur la droite de la table, ce qui lui confère un pôle positif. Lorsque la S\ Experte écarte ses branches, c’est le signal de l'ouverture de notre esprit à l'écoute des travaux, des autres, de soi, dans le silence de nos pensées.
Son axe/pivot est alors dirigé vers la V\M qui siège à l'Orient pour “nous éclairer de ses lumières” alors que ses pointes sont vers les deux surveillantes, désignant ainsi par ce triangle, les trois lumières qui dirigent la L\
Outil de mesure privilégié des architectes et des bâtisseurs de cathédrales, le compas symbolise le dynamisme du constructeur qui doit être le nôtre, et est l'attribut des activités créatrices.
Celui qui est utilisé par les marins pour se repérer dans l'immensité de l'océan, m'amène à penser qu'il pourrait tout à fait être l'attribut de la 2° surveillante qui guide les apprenties, développant en elles l'esprit de mesure et les vertus qui y sont associées : prudence, tolérance, authenticité, justice.
Associé à l'équerre, le compas devient symbole cosmogonique où il représente le ciel (l'équerre étant la terre) dans une union, une harmonie complémentaire. La figure qui en découle est un losange qui reste asymétrique tant que l'apprenti subit encore le tiraillement entre influences célestes et influences terrestres, entre masculin et féminin, avec, à ce stade, la matière qui domine l'esprit (ce qui est signifié par l'équerre posée sur le compas, angle pointé vers l'Occident).
Au premier degré, l’écartement des branches est de 45° et représente l’état de connaissances de l’apprenti dont la finalité est d’atteindre une ouverture à 90° et former ainsi un carré parfait.
L'équerre et le compas réunis, par leur disposition particulière marquent le "ici et maintenant", c'est-à-dire le poids de la matière qui gêne l'esprit pour s'élever mais préfigurent aussi le but de notre quête. Pour que celle-ci s'appuie sur un projet fort (qui se distingue d'une simple adhésion à une action humanitaire ou caritative) et garde l'orientation dans laquelle nous nous sommes engagées, le compas et l'équerre sont posés [reposent pourrions-nous dire], sur le Volume de la Loi sacrée, symbole de la Tradition.
Certaines loges ont la Bible ouverte au Prologue de l'Evangile de Jean, où le mot volume fait référence aux rouleaux traditionnels des religions. Elle est alors considérée comme porteuse de la parole divine (Au commencement était le Verbe…), à regarder non pas en temps que dogme mais comme symbole de la Connaissance et dont il faut, derrière les mots, rechercher le sens. On peut la compléter selon
...