Introduction aux Relations Internationales

INTRODUCTION AUX RELATIONS INTERNATIONALES

Le terme relation renvoie à l’échange entre États. Le terme international renvoie au terme nation (communauté humaine qui renvoie à une histoire commune et des valeurs communes). Les relations internationales supposent l’existence de liens (pacifiques ou non) entre agents. C’est donc l’ensemble de rapports de toute nature et de toute origine qui traverse les frontières (matérialisé par l’existence de frontières). Les relations internationales d’aujourd’hui revêtent trois caractéristiques :

- un nombre d’États importants (près de 200 États) et la multiplication des États et de leur éclatement.

- l’apparition de nouveaux acteurs (moins d’un siècle) : les organisations internationales (a peu près 300) qui agissent dans plusieurs domaines.

- l’apparition d’entités transnationales qui ne sont pas réellement des acteurs des relations internationales. Ce sont des organisations non gouvernementales (ex : 30 000 ONG dans le monde) ou des FMN. L’individu est devenu acteur des relations internationales par le biais de la défense des droits de l’homme. Des organisations illégales criminelles sont devenu internationales (ex : mafia de la drogue), et ont peu ici particularisé le cas du terrorisme.

On parle souvent de sociétés internationales, qui un terme récent (G. Scelles, début XXième) : les sociétés internationales illustreraient des relations non sur la juxtaposition d’États mais sur l’interpénétration des États (idée de valeurs globales). La société internationale n’est pas l’idée d’un État global (pouvoir central). Il n’y a pas de pouvoir central au niveau mondial. J. Locke et JJ Rousseau déplorent que les relations internationales fonctionnent selon l’État de Nature. La société internationale est aujourd’hui hétérogène (richesse, puissance…).

La communauté internationale signifie « la communauté des États », qui animerait les relations internationales. Les défenseurs de cette idée parlent de valeurs communes entre les États (la paix, la solidarité, le développement, la justice, la liberté). Certains parlent de légitimité supérieure de la communauté internationale sur les États. Le juriste Jean

Dupuy dit : « Nous sommes passés du monde des cités à la cité du Monde ». Ce terme est beaucoup utilisé dans les discours politiques et dans les affaires étrangères.

Section I – L’étude des relations internationales par les facteurs déterminants.

On aurait identifié quatre facteurs déterminants qui peuvent modifier les relations internationales :

la géographie (facteur naturel et le plus important)

la démographie (elle est importante car on parle de population et des caractéristiques de celle-ci)

l’économie

la culture (les États sont le reflet d’une civilisation, l’idée de religion en fait partie)

§ 1 - La géographie

L’espace géographique est souvent cité comme le premier facteur dans la politique d’un État. « La politique des États est dans leur géographie », Napoléon. La rivalité pour le contrôle de l’espace et des ressources fut la principale source de conflits dans l’Histoire (ex : les grandes découvertes ont entraîné une volonté de contrôle des mers). On entend souvent les éléments souvent :

- la qualité et les ressources du territoire (le climat (Hippocrate et Aristote a établit des liens entre climat et comportements humains), les ressources (du sous-sol), la topologie : l’accès à la mer, l’insularité ; l’espace)

- la position

- l’espace

Ces éléments sont montrés par l’intérêt dans l’Histoire des États pour la cartographie. C’est à partir de là que va apparaître la géopolitique, qui va s’affirmer en Allemagne. Le terme est employé pour la première fois par Rudolf Kjellen (« la géopolitique est l’étude de l’État considéré comme un organisme géographique ou encore comme un phénomène spatiale c’est-à-dire comme une terre, un espace, un État »). Ratzel va développer l’école allemande de géopolitique (« Les grands peuples sont ceux qui ont le sens de l’espace. La frontière des États étant extensible ou rétractables selon le dynamisme des peuples »). Karl Haushofer développera l’idée d’« espace vital », qui donnera les théories nazies. Le père de l’école anglaise de géopolitique est MacKinder, qui construit sa thèse sur le fait que l’Europe et l’Asie constituent une zone pivot, le « heartland ». Toute puissance qui parviendra à contrôler le cœur du monde contrôlera le Monde. Il considère, qu’à l’avenir, ce sera donc la puissance terrestre et non maritime qui sera stratégique. L’amiral américain Mahan est d’accord avec MacKinder, mais pense que le pouvoir maritime sera toujours important par l’institution de points de contrôle autour du heartland (-> doctrine Truman).

§ 2 – La démographie

Tout autant que la géographie, la démographie exerce une influence sur les relations internationales, certains auteurs établissant même un lien de s=cause à effets entre démographie et conflits armés (ce sont les partisans du déterminisme démographique). Ils estiment que les guerres pourraient être les conséquences de la démographie et les excédents démographiques. Certains auteurs tirent comme conclusion que les conflits armés permettraient la régulation de la démographie. Thomas Malthus (anglais, XVIIIème) constate un décalage croissant entre les ressources disponibles et d’autre part l’accroissement de la population. Pour lui, il faut contrôler les naissances par le célibat, le mariage tardif. Jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale, on a considéré une population nombreuse comme un atout, car un pays à forte population peut avoir une armée importante. Au milieu du XXème, la technologie prendra le dessus. On constate que des pays très peuplés ne sont pas forcement des forces militaires importantes. Le déterminisme va devenir moins important.

L’influence de la démographie sur les relations internationales est difficile à montrer. Elle est un handicap si la croissance démographique est supérieure à la croissance économique. Mais elle peut jouer dans les deux sens. Un pays dont la croissance démographique

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