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Se(semi) professionnalise, identité stratégiques et exercice du métier politique.

Fiche de lecture : Se(semi) professionnalise, identité stratégiques et exercice du métier politique.. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  26 Novembre 2021  •  Fiche de lecture  •  1 903 Mots (8 Pages)  •  300 Vues

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Vanessa Jérome est politiste, docteure associée au CESSP/Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle a soutenu, en 2014, une thèse intitulée « Militants de l’autrement. Sociologie politique de l’engagement et des carrières militantes chez Les Verts-EELV ». Spécialiste du parti écologiste français, ses recherches portent sur l’engagement militant, la socialisation politique, le métier politique et les violences sexistes et sexuelles en politique. Le texte étudié correspond à l’extrait d’un chapitre, d’un ouvrage de Vanessa Jérôme : « Chapitre6-Se (semi)-professionnaliser : identités stratégiques et exercice du métier politique », Militer chez les Verts, p.201-222. Cet ouvrage est sorti en 2021 sous l’édition Presse de Science Po à Paris. Dans ce chapitre, Vanessa Jérome montre les différents problèmes auxquels sont confrontés les élus verts dans le champ politique : le fait qu’il soit minoritaire vis-à-vis des autres formations et les nombreuses inégalités auxquelles ils font face. Ils ont du mal à se faire entendre et à montrer leur idée. Il en résulte un problème de professionnalisation des élus verts dans le monde politique. Il serait intéressant de se demander pourquoi la professionnalisation des élus verts est compliquée en raison de plusieurs facteurs? Cependant, la fin de cet extrait laisse entrevoir une lueur d’espoir. En effet, en passant par le  niveau régional, les élus peuvent jouir d’une certaine légitimité leur permettant d’accéder aux grandes instances politiques. L’auteur s’appuie sur un nombre important d’observation, de témoignage d’anciens élus verts et peut ainsi démontrer ses hypothèses avec des exemples concrets. Elle fait ici une enquête empirique.                                                                                                            

La première partie de ce chapitre cherche à monter les différentes difficultés des élus verts dans le monde politique. L’exercice du métier politique chez les verts est régit par un certain nombre de condition et d’engagement. Les élus doivent  être vigilants sur l’application du contrat passé avec la population et promettre leur fidélité à leur parti. Etant minoritaire dans la sphère politique, le parti des verts a du mal à faire valoir ses idées, ils sont donc obligés de s’accorder avec d’autres mouvements pour se faire réellement entendre. Cependant, ces autres mouvements n’ont pas forcément les mêmes visions politiques, notamment sur la question de l’écologie. Vanessa Jérôme va démontrer qu’en plus des problèmes de minorité politique, les élus verts sont confortés à des inégalités entre les différents élus notamment sur la question de la professionnalisation. En effet, les élus verts qui n’exercent pas leur fonction de manière professionnelle sont dans un rapport de force le plus souvent inégal avec les élus d’autres partis, qui sont pour la plus part professionnels. Les élus semi-professionnels ont plus de mal à s’accommoder avec le monde politique, ils doivent gérer plein de paramètres dont ils n’ont pas forcément les compétences. Les élus qui se professionnalisent sont souvent des personnes avec plus d’expérience, avec une meilleure connaissance du milieu politique (grâce notamment à leur cadre professionnel), ils rentrent plus facilement dans la fonction élective, et acquièrent plus rapidement un capital politique. S’ajoute à cela des inégalités de sexe. Les femmes ont plus de mal à réussir en politique car elles sont sujettes à des inégalités avec les hommes, qui sont plus représentés. Pour illustrer on peut prendre les propos de Virginie, une élue municipale EELV qui n’exerce pas sa fonction de façon professionnelle. « Mais c’est dur d’oser prendre la parole quand il y a 4 élus d’opposition sur 54 conseillers communautaires, qui sont à 72% des hommes ».Elles essayent cependant de faire changer les changer les choses en s’assumant et en jouant sur leurs réelles qualités pour se faire entendre dans « cette domination masculine ».                                                                                                                                              

La deuxième partie de ce chapitre permet de voir que la professionnalisation des élus est possible à travers les régions, qui constituent une véritable passerelle vers des responsabilités plus importantes. L’apparition des régions suite à « la décentralisation des instances majeures de partage du pouvoir gouvernemental et de la construction potentielle d’un contre-pouvoir au pouvoir central » est bénéfique au parti des verts. Cela permet une professionnalisation plus rapide des élus car leur capacité d’adaptation est plus rapide, ils abordent des sujets plus sectoriels, plus précis. Etant des maitres en la matière, ils arrivent à mettre en place des politiques publiques transversales et plurisectorielles, grâce notamment à une plus grande facilité de communication avec les différents représentants des institutions nationales. Cela ouvre ainsi la porte à une réélection pouvant entrainer « une ascension symbolique », en accédant ainsi à l’assemblée ou au sénat. Ce fut notamment le cas pour Jean-Vincent Placé et Cécile Duflot. Cependant, Vanessa Jérôme montre bien qu’à travers l’exemple de Robert, élu conseiller régional (qui a arête toute activité professionnelle pour se consacrer à son mandat), les élus vert se heurtent à certains problèmes autre que politique, qu’ils ne leur permettent pas d’aller au bout de leur action. En effet, malgré l’acharnement et l’implication colossale de ses élus, le parti vert ne bénéficie pas d’assez de moyen humain et économique, rendant ainsi la mise en œuvre de leur politique compliquée. De plus, ils font face à des adversaires politiques mieux formés et mieux préparés au monde politique. Ainsi ce n’est qu’une infime minorité des élus verts qui connaissent une véritable ascension symbolique, la majorité restant des élus locaux dans les municipalités ou les intercommunalités. La fin de chapitre nous montre qu’aux élections municipales de 2020 les choses ont commencé à changer. De grandes villes ont vu le parti EELV s’imposer aux élections municipales. En cherchant à se professionnaliser le parti EEVL risque de remettre en cause sa particularité et son identité.

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