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La Constitution révisée, exercice n°3

Selon certains auteurs et dans les débats sur la nation et le nationalisme, la Suisse est souvent présentée comme une exception. Ce phénomène s'explique par le fait que la Suisse ne possède pas d'éléments naturels pour former une nation de part ces quatre langues officielles, et ces différences cultuelles entre cantons. Nous allons donc tenter de comprendre à travers la chromolithographie de Johann Will « Constitution révisée » datant de 1874 comment se crée un sentiment national et de quelle manière le cas suisse prouve que l’unité de la langue est une condition nécessaire mais non suffisante au renforcement de ce dernier.

Tout d’abord afin qu’une nation jouisse d'une certaine stabilité et ne soit donc pas en proie aux révoltes, il faut que ses citoyens se sentent lui appartenir. Cependant, étant donné que souvent les pays comme la Suisse sont composés de régions où les groupes n'ont de manière générale pas de points communs, cela peut s’avérer être une tâche difficile. C’est donc afin de créer une image normative du pays qu’un certain nombre de caractéristiques sont rassemblées, participant ainsi à la construction d’ une identité nationale .

Dans la Chromolithographie de Johann l’on remarque que quatre petites images représentant tout d’abord l’école, l’église, la justice puis enfin la paysannerie et les paysages montagneux, encadrent Helvetia, l’allégorie de la Suisse. Comme le montre l’oeuvre, l’apprentissage d’une réinterpretation de l’ histoire souvent tournée de manière héroïque, d’une culture uniforme via des institutions telles que l’école, semblent fondamentales afin de, dans une sphère commune, donner un sens aux échanges entre individus. Selon Anne Marie Thiesse cette histoire presque fabriqué contriburait à une “homogénéisation de l’Etat” .

Puis, la seconde image sur la droite symbolise l’Eglise et la liberté de culte. En effet, si le "libre exercice du culte des confessions chrétiennes reconnues" est inscrit dans la Constitution fédérale en 1848, il faudra attendre celle de 1874, date de la seconde revision de la Constitution, pour constater une pleine reconnaissance de la liberté de conscience et de croyance.

Suite à cela, l’on retrouve, en bas à droite, une représentation des paysages et de la paysanerie suisses. L’hélvétisme ayant rapidement integé le cliché des paysages montagneux symbolisant la force et buccoliques, fait que la diffusion des representation du paysage national devient, peu à peu, un instrument pour inculquer l’amour de la nation à ses habitants .

Finalement, la dernière image semble être une personification de l’égalité. En 1848 suite à la guerre du Sonderbund (opposant les catholiques aux protestants) et à la ratification de la nouvelle Contitution, le pacifisme prend de l’importance. S’installe alors un refus de montrer l’image d’un peuple guerrier et, à l’inverse, se développe l’idée d’égalité entre les habitants, laquelle est renforcée par un système qui n’est pas monarchique mais égalitaire. En outré, cette représentation d’égalité se rapporte également au fait que cette revision de la Constitution s’est faite par un processus légitime; soit par la démocratie directe.

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