Résumé « Outsiders ; Études de sociologie de la déviance » de Howard S. Becker
Résumé : Résumé « Outsiders ; Études de sociologie de la déviance » de Howard S. Becker. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar niqueiseg • 22 Mars 2020 • Résumé • 1 792 Mots (8 Pages) • 1 601 Vues
Résumé « Outsiders ; Études de sociologie de la déviance » de Howard S. Becker
Chapitre 1 :
Au sein d’une société, les normes délimitent et caractérisent les comportements à adopter ou non. Ainsi, un délinquant se définirait par des comportements officieusement illégaux au regard de la société. Mais le délinquant est à différencier de l‘outsider : Celui-ci est convaincu par ses propres idéaux, son propre monde et un retournement de jugement s’opère : l’outsider est juge (car concepteur), de nouvelles normes sont créées et les juges deviennent étrangers à ce monde qui est le sien.
En outre, les normes se présentent sous différents aspects, officiels ou informels. Celles-ci, pour persister, doivent être appliquées et se faire appliquer. Nait alors un flicage constant et plus ou moins acharné pour trouver les délinquants qui ne respectent pas toutes ces normes, propres à la société. Becker précise bien qu’il y a deux sens pour l’appellation Outsider : celui qui est sait que son comportement est déviant, en est embarrassé et peut même éprouver du remords ;
Le deuxième sait qu’il est déviant mais a agi de manière consciente : sa conduite est un choix assumé qu’il cherche par ailleurs à défendre.
On s’intéresse ensuite aux définitions de la déviance. La première, simpliste, invite à penser que la déviance se mesure. En effet, « est déviant ce qui s’écarte par trop de la moyenne ». Ainsi, les faits communs deviennent un critère de normalité sur lequel la société se base pour juger. Or, cette définition invite à considérer les déviants passifs (qui n’ont pas eu de comportements déviants à proprement parler mais qui sont plutôt déviants par nature) au même niveau que les déviants actifs (dont le comportement qui transgresse les normes est choisi). La deuxième définition justifie la déviance par des pathologies diverses ; Mais avec le temps, l’appellation ‘maladie’ s’est estompée pour englober tous les dysfonctionnements, quels qu’ils soient. Alors, cette définition devient paradoxalement moins définissable, sans compter qu’elle n’inclut pas dans sa constitution une composante importante de la déviance : le jugement en lui-même. En effet cette définition indique que le générateur de la déviance est pathologique et donc seulement constatable, pas justifiable. Également, la déviance pourrait être mise en lien avec l’aspect politique d’une société. En effet, les gouvernements politiques évoluent et certaines normes et certains climats avec. Alors, les comportements déviants doivent être redéfinis ponctuellement et la définition est instable. Enfin, une définition associe déviance et désobéissance : Elle avance que, au sein d’une société, des règles informelles sont fixées et que ce sont ces normes qu’il faut respecter. Or, une société n’est pas un bloc d’individus mais plutôt une multitude de groupes qui s’entremêlent ou s’opposent. Alors, un individu doit être fidèle aux normes de chaque groupe, et ce même si les normes d’un groupe s’opposent aux normes d’un autre. Il faut alors se demander si l’individu doit être jugé déviant ou non ; même si certains s’accorderont à dire que certaines normes sont communes à tous et ainsi indiscutables.
Par ailleurs, Becker explique que si la déviance existe, c’est parce que les normes existent. Or, si les normes existent, c’est bien parce que la société les a fait naître. On comprend ainsi que la société instaure indirectement la notion de déviance de par sa réaction : les déviants ne sont donc pas une catégorie homogène de la société puisque l’évaluation varie pour un déviant ou un autre. C’est ce jugement qui tranche, pouvant par ailleurs étiqueter déviant un individu qui n’a pas transgressé de normes. De plus, certains déviants peuvent échapper au regard de la société, et ainsi demeurer anonymes. Cela favorise l’idée que les déviants ne sont pas une catégorie homogène. La seule chose qui les rassemble est le titre de ‘déviant’ ainsi que tout ce que cela entraine. Becker indique qu’il se basera sur ça pour débuter son analyse, voulant étudier le processus qui cause l’exclusion et la réaction des individus déviants quant à cette sentence.
En outre, on nous fait part d’une expérience auquel Malinowski a assisté : dans un village des îles Trobriand, un jeune homme s’était suicidé car, suite à un comportement dépassant une norme, la pression avait été trop conséquente. Il est bien précisé qu’ici, si les déviances sont assez fréquentes, elles ne sont réellement sanctionnées que lorsque l’information vire au scandale et que tout le monde s’en mêle officiellement. Par conséquent, le déclencheur n’est pas le comportement déviant en lui-même, c’est plutôt la réponse de la société qui, selon son envergure, mènera à telle ou telle issue. La tendance à considérer un acte comme déviant peut être influencée par des « campagnes » visant tel ou tel acte de déviance ; En se concentrant sur un acte en particulier, la société se montrera plus intransigeante. Mais, la tendance peut également être influencée par la situation de l’individu fautif. En effet, selon la classe sociale, la couleur de peau, le statut… le jugement s’adapte aux individus et non plus aux actes constatés. Donc, la déviance est plus complexe qu’une simple désobéissance ; elle doit inclure d’autres facteurs qui participent à sa construction finale : l’individu, le contexte et le groupe sont des éléments-clés de la déviance dans sa tournure. Celle-ci ne pourra être réellement appréhendée qu’après réaction de la société.
En outre, les groupes sociaux sont nombreux au sein d’une société, et sont tous sources de normes diverses en fonction de ce qui définit le groupe. Donc, le respect des normes d’un groupe peut passer par l’irrespect des normes d’un autre groupe : un problème de divergences d’opinions se pose. Mais la perspective diffère également puisque les individus peuvent juger que leurs actes sont justifiés et surtout que c’est ce qu’il faut faire, quand d’autres penseront l’inverse. Les individus ne se considèrent alors pas comme ‘déviants’, puisqu’ils n’acceptent pas les normes que la société veut les forcer à suivre. Il faut alors étudier l’envergure de la volonté d’obéissance à ces normes : soit seuls les membres du groupe y tiennent, soit c’est la société entière qui le demande, pour de questions de sécurité notamment. Par conséquent, il est normal de se demander comment certains groupes ont l’ascendant et arrivent à imposer leurs normes à d’autres groupes. Cette domination est justifiée par le pouvoir dû à la position sociale (politique et/ou économique) ; On comprend également que le pouvoir s’exprime sur les minorités, souvent décrédibilisées et juger inaptes à se cantonner seules, et qui n’ont d’autre choix que de s’adapter.
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