Existe-t-il un malaise de la jeunesse?
Dissertation : Existe-t-il un malaise de la jeunesse?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lucie Moulin • 31 Octobre 2016 • Dissertation • 1 820 Mots (8 Pages) • 909 Vues
« J’ai eu vingt ans et je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie », la phrase célèbre de Paul Nizan s’applique bien aux réactions de la jeunesse française, qui est l‘une des plus pessimistes au monde. En effet l’angoisse face à l’avenir, liée à un sentiment d’iniquité entre les générations, est enracinée dans la jeunesse française depuis 15 ou 20 ans, mais la crise, que le marché du travail fait payer très cher aux jeunes, contribue encore à l’accentuer. Ainsi nous allons essayez de voir s’il existe un malaise de la jeunesse ?
Pour cela nous verrons dans un premier temps comment se perçoit ce malaise dans le monde du travail puis dans un second temps nous évoquerons le malaise des jeunes au travers de la société.
- Le malaise des jeunes dans le monde du travail
- A l’école
Le système scolaire actuel français tend à favoriser un malaise de plus en plus profond chez les jeunes. En effet la société française est resté sur le modèle élitiste de l’école républicaine qui sélectionne et élimine pour en faire ressortir les pépites qui formeront l’élite, au lieu de s’attacher à promouvoir la réussite de chacun à son niveau. L’enseignement actuel ne prend pas en compte la diversité des talents et des aspirations des nouveaux publics ; il assigne à une compétition individuelle qui entraine l’échec de beaucoup de jeunes. Ainsi 20% des étudiants sortent de l’école sans diplôme. Ce système à pour conséquence d’augmenter le sentiment de découragement et de doute sur l’estime de soi chez les élèves moyens qui ont le sentiment d’être relégués dans tout un ensemble de filière dévaluées dans une école de masse, il faut, comme le disait le rapport Thélot, une inégalité de traitement pour générer l’égalité. Et comme les jeunes se conforment très fortement à ce que l’école dit d’eux, tous ces facteurs engendrent fatalisme et résignation.
Il existe une fétichisation du diplôme, qui fait que le classement scolaire semble déterminer le destin de chacun pour la vie de façon irrémédiable. De ce fait la période des études et de l’entrée dans le monde du travail est ressentie par les jeunes comme décisive pour tout le reste de leur vie, et donc par conséquent très anxiogène. De plus, en raison de cette fétichisation, les jeunes ont le sentiment de moins maitriser leur propre vie, de ne pas en être décideur, mais plutôt d’en être acteur. En effet, l’institution scolaire est perçu comme celle qui fixe, dès l’entrée dans l’âge adulte, le parcours professionnel.
On constate également une peur accrue de l’échec qui est présente chez la jeunesse.
Le système de note présent tout au long de la vie scolaire et universitaire de l’étudiant est très anxiogène. En effet celui-ci évalue l’étudiant en continue, et provoque chez lui du stress. Ce dernier ne voyant pas les notes comme une manière de progresser en comprenant les erreurs qu’il a pu commettre, mais plutôt comme un moyen de jugement de sa personne, de son intelligence… Encore une fois il est ici question de compétition, il veux être meilleur que les autres, et ne veux surtout pas être jugés comme une personne moi intelligente par ses camarades et professeurs. Ici, la peur de l’échec et bel et bien présente.
Chez moi cette peur de l’échec existe. En effet savoir si je serai à la hauteur de ce que j’ambitionne de devenir professionnellement parlant, de ce que je pense être et de ce que les autres attendent de moi… Ce rapport entre ce que j’ai envie de devenir et ce que je deviens vraiment, est réellement angoissant. J’ai ainsi toujours peur d’échouer dans cette quête.
- La peur de l’avenir
Les jeunes ont perdu confiance dans les diplômes et leur capacité à les insérer dans la vie active.
En effet de plus en plus de jeunes ont du mal à trouver des emplois correspondant à leur niveau de diplôme et à leurs acquis. Ainsi 70% des jeunes ont le sentiment que la société française ne leur donne pas les moyens de montrer ce dont ils sont capables. Beaucoup ne voit plus d’utilité à faire des études longues et favorise les études courtes ou encore les formations professionnalisantes, même si cela n’était pas leur premier choix. Ceci à tendance à former un sentiment de frustration chez ces derniers. A contrario certains préfèrent poursuivre des études longues par peur de devoir affronter le marché du travail. Il y a une réelle peur de l’échec scolaire.
Par exemple, je ressens moi même une réelle peur quant à ma future entrée sur le monde du travail. Ainsi je préfère poursuivre des études longues afin de retarder cette entrée le plus longtemps possible.
Il est également difficile pour les jeunes d’entrée sur le marché du travail. A leurs débuts ils doivent souvent enchainer des stages, CDD, période d’essai… Et même souvent, ne trouvent pas d’emploi, leurs manque d’expérience étant donné comme motif de non recrutement. Ils ont ainsi le sentiment que les entreprises ont tendance à favoriser les plus âgés, ce qui nourrit aujourd’hui un sentiment d’iniquité. Par exemple je connais un étudiant qui a obtenu un bac +5 dans le marketing, et qui a, pour l’instant seulement réussi à trouver un emploi de vendeur dans un magasin de prêt à porter. Ceci est vraiment très frustrant pour lui car il a l’impression d’avoir travailler dur pendant 5 longues années pour obtenir finalement un travail qu’il aurait pu décrocher sans diplôme.
De plus, la crise et la montée du chômage augmente l’angoisse des jeunes faces à leur avenir.
Près d’un tiers des jeunes sont persuadés qu’ils ne connaîtront jamais autre chose que la crise. En effet en vue de la situation économique actuelle, et plus précisément du fait que les jeunes soient les plus touchés par le chômage, ces deniers ont perdu confiance et ne pense pas que leur condition matérielle va s’arranger. Beaucoup de jeunes pensent d’ailleurs, qu’ils auront un niveau de vie inférieur à celui de leurs parents et ne sont plus aussi impatient de devenir indépendant car ils ne sont pas convaincus qu’ils réussiront. Ceci pose d’ailleurs un réel problème pour la société en général, car sans motivation il est difficile de progresser, et le progrès est devenu presque indispensable dans notre économie actuelle.
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