Eldorado de Laurent Gaudé.
Fiche de lecture : Eldorado de Laurent Gaudé.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar perrludo • 19 Avril 2022 • Fiche de lecture • 4 249 Mots (17 Pages) • 418 Vues
Note de lecture.
J’ai fait ma note de lecture sur le livre : « Eldorado » de Laurent Gaudé. Ce roman de 220 pages est sorti le 18 août 2006 et il l’a écrit juste après : « Le soleil des Scorta », prix Goncourt 2004. Il a été publié en coédition chez Actes Sud et aux éditions Barzakh.
Romancier, nouvelliste et dramaturge, Laurent Gaudé est né le 6 juillet 1972 à Paris. Il a suivi des études de Lettres Modernes et d’Etudes Théatrales à Paris.
En 1997, il publie sa première pièce, Onysos le furieux, à Théâtre Ouvert. Il poursuivra quelques années durant l’écriture théâtrale et publiera : Pluie de cendres, Combat de Possédés, Médée Kali, Les Sacrifiées, Caillasses, ou Danse, Morob. Ces pièces seront jouées en France, par exemple au Théâtre National de Strasbourg ou au Studio de la Comédie Française, mais aussi en Allemagne ou à Dublin.
Il sort son premier roman, Cris, en 2001. Un an plus tard, il obtient le prix Goncourt des Lycéens et le prix des Libraires avec La Mort du roi Tsongor. Puis le prix Goncourt pour Le Soleil des Scorta, en 2004, roman traduit dans 34 pays.
Il travaille également avec des compositeurs contemporains depuis 2008, pour qui il écrit des textes : Roland Auzet (Mille Orphelins), Thierry Pécou (Les Sacrifiées), Kris Defoort (Daral Shaga), Thierry Escaich (Cris) et Michel Petrossian (Le Chant d’Archak).
Laurent Gaudé a aussi publié deux recueils de nouvelles, Dans la nuit Mozambique et Les Oliviers du Négu et collaboré avec des photographes : Oan Kim (Je suis le chien Pitié) et Gaël Turine (En bas la ville).
Il a également participé depuis 2013, à la création de reportages en collaboration avec Le Figaro et Arte (Port-au-Prince, le Kurdistan irakien, la jungle de Calais ou Dacca). Il en tirera d’ailleurs un premier recueil de poèmes, De sang et de lumière, publié en 2017.
Son dixième roman, Salina, les trois exils, paraît en 2018. L’année suivante, il publie le long poème Nous l’Europe, banquet des peuples, adapté à la scène par Roland Auzet.
Ce roman en 13 chapitres retrace les destinées distinctes de deux personnages, qui finiront par brièvement se croiser à la fin. Pour le récit de la première, le narrateur est externe avec un point de vue omniscient du personnage, le commandant Piracci. Pour celui de la seconde, celle de Soleiman, l’auteur a choisi une narration interne et l’emploi du « je ». On passe alors alternativement d’une histoire à l’autre à chaque changement de chapitre.
Cet ouvrage retrace les histoires croisées, en 2006, de Salvatore Piracci, 40 ans, commandant d’un navire chargé d’intercepter les émigrants clandestins, qui tentent de traverser la Méditerranée, depuis l’Afrique vers l’Europe, et du voyage migratoire entreprit par Soleiman, jeune soudanais de 25 ans qui quitte son pays pour rejoindre cette dernière.
L’action dans le chapitre I, commence un matin, à Catane en Sicile. Le commandant Piracci déambule dans un marché de la ville et est suivi par une femme qu’il finit par remarquer. L’après-midi même, en sortant de chez lui il tombe nez à nez avec elle. Elle lui rappelle son sauvetage par sa frégate 2 ans plus tôt, sur « le Vittoria ». Il l’invite à entrer chez lui et s’en suit une discussion dans laquelle cette femme lui raconte d’abord l’horreur de sa traversée en 2004, au cours de laquelle l’équipage les a abandonnés en prenant la fuite sur le seul canot du bateau. Puis la longue agonie et la mort pour de nombreux passagers et son bébé de 11 mois, que les survivants ont dû se résoudre à jeter par-dessus bord. Le commandant est bouleversé par ce récit.
Elle lui explique être venue ici pour qu’il lui donne une arme à feu, que si elle a choisi de rester en vie après cela, c’est uniquement pour pouvoir assouvir sa vengeance et tuer Hussein Marouk, l’homme qui a affrété et donné l’ordre d’abandonner le bateau en mer. Il finit, non sans avoir tenter de l’en dissuader, d’accéder à sa requête.
Dans le chapitre II, Soleiman, migrant soudanais, raconte ses dernières heures passées dans la ville qui l’a vu naître et les préparatifs, avec son frère pour leur départ vers l’Europe. Il décrit ce qu’ils ressentent à l’idée de tout ce qu’ils laissent derrière eux. Cette scène se termine au moment de leur départ.
Au début du chapitre III, Salvatore Piracci rejoint son ami Angelo emportant une lettre postée depuis Liban, par la femme à laquelle il a donné son arme. Une fois installé, il lui fait part de ses remords d’avoir donné son arme. Son ami le rassure à ce sujet. Ils continuent de parler et s’imaginent cette femme là-bas, en train de rechercher l’homme qu’elle veut abattre et ce qu’elle peut bien ressentir en allant assouvir sa vengeance. On sent le commandant ébranlé dans ses convictions personnelles. Cette conversation s’interrompt au moment ou le second de Salvatore vient frapper à la porte.
Avec ce dernier, ils partent précipitamment pour tenter de secourir des clandestins abandonnés en mer par l’équipage d’un cargo en détresse.
Ils embarquent pour le sauvetage et ne parviennent, malgré l’acharnement de Piracci, qu’à retrouver 2 canots sur 5. Tout au long de ce récit, le narrateur nous décrit cette scène en alternant entre les conditions du déroulement des opérations et le ressenti du commandant. Ce dernier s’interroge sur ce métier qu’il exerce depuis 20 ans. Il pèse ce qu’il aime ou n’aime pas dans celui-ci. On le sent affecté à l’idée de n’avoir pu tous les sauver cette fois.
Le chapitre IV fait état du passage de la frontière entre le Soudan et la Lybie par les deux frères. Jamal, le frère ainé qui a tout planifié apprend alors à Soleiman que leurs routes se séparent ici, que lui ne continuera pas car il est atteint du SIDA. Soleiman, dans un premier temps refuse d’accepter cette réalité, il ne veut pas abandonner son frère et tente de le convaincre d’accepter qu’ils rebroussent chemin tous les deux. Puis, devant la détermination de Jamal, il finit par accepter à contre cœur de continuer seul ce périple vers l’inconnu.
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