Le Transhumanisme
Recherche de Documents : Le Transhumanisme. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar hyuna • 16 Janvier 2015 • 417 Mots (2 Pages) • 920 Vues
FORUM DE MONTPELLIERLes technologies nous permettront-elles un jour d’échapper à la mort ? Le philosophe Jean-Michel Besnier dénonce cette utopie d’immortalité, qu'il juge dangereuse.
L’homme est-il perfectible à l’infini ? L’immortalité est-elle envisageable dans un futur proche ? Oui, répondent les partisans du transhumanisme, qui considèrent le handicap, la souffrance, le vieillissement ou la mort comme des caractéristiques humaines indésirables. Les biotechnologies et les nanotechnologies sont en train de prendre possession de nos corps pour en faire des machines performantes qui défient les lois de la nature. L’homme augmenté recevra des autogreffes grâce aux cellules-souches et pourra ainsi se renouveler indéfiniment. Voulons-nous devenir ces corps-machines aux pièces interchangeables, voués à l’éternité ?
Le philosophe Jean-Marie Besnier était invité au Forum Libé de Montpellier pour en parler. Il s’insurge : «on nous dit qu’on n’est pas très différents d’un robot. Quand va-t-on réagir à ce genre de propos ? La conception techniciste du corps pose problème : il manque la vision spirituelle de l’être humain. Nous ne sommes pas juste des containers à gènes.»
Les technologies promettent d’échapper à la condition d’humain biodégradable : en les intégrant dans leurs corps, les hommes pourraient se mettre à l’abri du hasard et de la fragilité de la vie.
«Nous ne supportons plus d’être vulnérables. Les technologies qui nous dominent ont toutes l’ambition mortifère de transformer la vie en un projet». La vie serait alors planifiable et contrôlable à l’envi. «Mais comme dit Sartre, seule la mort transforme la vie en projet. La fascination des technologies, qui abrogent l’imprévisible, lisse l’existence. La science veut programmer la vie, mais la vie n’est pas un programme, en faisant ainsi on tue la vie !»
LE CORPS INTERCHANGEABLE
«La conception mécaniste des transhumanistes est une représentation du corps fondamentalement immorale. Si mon corps est interchangeable, il ne m’appartient plus et je ne suis plus responsable de lui. Ce serait une catastrophe sur le terrain de l’éthique», prévient Jean-Marie Besnier.
Il va même plus loin : «ce mouvement de pensée est le symptôme de dépression qui se développe dans les sociétés technologiques. Plus les techniques sont puissantes et envahissantes, plus les hommes se sentent impuissants. Günther Anders, le premier mari de Hannah Arendt, disait déjà en 1950 que nous étions désemparés face à nos machines.»
Comment retrouver notre humanité ? Le philosophe : «Par la littérature, car là, l’homme est complexe. La philosophe américaine Martha Nussbaum le dit très bien : il n’y a rien de plus urgent que de réveiller les yeux intérieurs des étudiants par la lecture profonde de la littérature.»
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