Sociologie Des Organisations
Mémoire : Sociologie Des Organisations. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 26 Juillet 2014 • 436 Mots (2 Pages) • 5 416 Vues
De prime abord l’organisation, entendue au sens d’unité ou de centre de décision et non au sens abstrait de caractérisation d’un ensemble économique et social 65, est une réalité qui s’impose à l’évidence en raison des rapports que chacun entretient avec elle : insertion effective ou désirée, confrontation, relations d’échange, etc. Notre société est une société de l’organisation, observe A. Etzioni : « Nous sommes nés dans des organisations, nous avons été éduqués par des organisations et la plupart d’entre nous consacrent une grande part de leur existence à travailler pour des organisations. Beaucoup de nos loisirs se passent à dépenser de l’argent à jouer, à prier au sein des organisations. La plupart d’entre nous mourront dans une organisation et quand viendra le temps de l’enterrement, la plus grande de toutes les organisations, l’État, devra délivrer un permis officiel » 66. Et H.A. Simon d’ajouter que notre économie qualifiée « de marché » devrait plutôt être appelée « économie organisationnelle » 67.
L’organisation est pourtant une notion ambiguë dont la définition ne fait pas l’unanimité pour toute une série de raisons.
Tout d’abord parce qu’elle est un objet d’analyse qui intéresse de multiples disciplines, chacune apportant ses grilles de lecture, ses interprétations et ses préoccupations dominantes : gestion, économie, histoire, sociologie, psychosociologie, voire psychanalyse. Bien entendu, cette diversité de regards disciplinaires se conjugue avec les débats internes ou les clivages qui ne manquent pas d’exister au sein de telle ou telle discipline.
À cela s’ajoutent les aspects paradoxaux de l’organisation, qui retiennent diversement l’attention des analystes. L’organisation apparaît en effet comme un ensemble structuré, sinon figé, contraignant pour les individus qui y participent et en même temps comme une construction collective dynamique qui autorise l’accomplissement de projets communs. Elle peut être considérée tantôt comme lieu d’épanouissement, tantôt comme source de frustration, comme un espace de coopération mais aussi de tensions et de conflits.
Notion ambiguë enfin dans la mesure où elle n’est pas nécessairement facile à distinguer d’autres concepts ou réalités, comme les institutions. Et même si, comme on le verra, la distinction peut être précisée, la compréhension du fonctionnement et de la dynamique de l’organisation ne peut se concevoir sans le croisement de plusieurs niveaux d’analyse dont la hiérarchie est déjà en soi un objet de débats.
C’est sur cette toile de fond d’ambiguïté qu’il convient de s’intéresser à deux questions faussement naïves : qu’est-ce véritablement qu’une organisation, qu’est-ce qui en constitue l’essence ou les traits distinctifs, et pourquoi existe-t-il des organisations ? Le traitement de ces deux questions fournira la trame de ce premier chapitre et permettra de donner un aperçu des multiples débats que suscite cet objet d’analyse.
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