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Quotidien éducateur spécialisé - les temps de repas

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Par   •  27 Avril 2022  •  Analyse sectorielle  •  1 505 Mots (7 Pages)  •  919 Vues

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Le quotidien constitue le travail d’un éducateur spécialisé. Ce quotidien j’ai pu le constater lors de mon stage actuel.

En effet, je réalise un stage de 24 semaines dans un foyer éducatif. Ce foyer est particulier puisqu’il se situe dans un immeuble. Il accueille neuf jeunes de 16 ans à 21 ans dans trois appartements différents. Ils sont séparés en étant trois jeunes par appartement, il y a deux appartements de filles et un de garçons. Il existe un autre appartement pour les éducateurs et la maîtresse de maison où les jeunes peuvent aussi se rendre. Dans cette structure il y a seulement quatre éducateurs spécialisés, une maîtresse de maison ainsi qu’une femme d’entretien.  

Au travers de mes observations et au vu du fonctionnement de la structure, j’ai décidé d’effectuer mon écrit sur la thématique des temps de repas. Il faut savoir que la vie des foyers se structure aussi autour des repas qui constituent des évènements quotidiens importants.

Le quotidien peut être considéré comme le lieu essentiel de l’action éducative. Il se définirait par la répétition des actes, un déroulement toujours de la même manière, avec le même enchainement. En effet la vie quotidienne que partagent les professionnels avec les personnes accompagnées évolue sans cesse entre ordre, et désordre, création et reproduction, nouveauté et routine, règle et déviance. Ce quotidien est très prenant et représente une sollicitation permanente pour le travailleur social. Il l’est d’autant plus que des événements viennent s’introduire dans chacune des journées.

Chaque jour, lors du repas de midi, les jeunes ont le choix de manger avec les éducateurs et la maîtresse de maison, ou bien, dans leur appartement lorsqu’ils sont présents sur les appartements, ou ont le temps de rentrer le midi. Si ce n’est pas le cas, ils ont la possibilité de manger à l’extérieur ou au sein du self de leur établissement.

Quant au repas du soir, nous mangeons avec l’ensemble des jeunes présents. Les jeunes sont donc soumis à des contraintes préétablies et ne sont pas conduits à choisir eux-mêmes la répartition de leur temps. Ce temps de repas se déroule sur l’appartement des éducateurs, soit dans la salle à manger soit à l’extérieur. Il n’y a pas d’heure de repas précise, cela dépend de quand est ce que le repas est prêt. Les repas que j’ai pu observer et suivre ne peuvent s’assimiler ni à un repas familial ni à un repas en cantine. Ces derniers permettent de travailler plusieurs objectifs éducatifs. Tout d’abord, c’est le moment où les jeunes peuvent acquérir des capacités de socialisation. L’équipe éducative utilise donc les repas comme un support de médiation pour la mise en place ou le calibrage de comportements sociaux appropriés, autour par exemple, des règles du savoir-vivre ensemble : rester à table pour manger, rester assis, manger dans le calme pour favoriser la convivialité, demander avant de se servir, s’exprimer poliment, et tout ce qui s’en suit.

Les repas constituent aussi des moments privilégiés pour développer chez les jeunes l’apprentissage du goût, par la découverte d’aliments dont ils n’ont pas l’habitude, notamment les légumes, les fruits et les épices. Une approche concrète est impliquée, par des aliments diversifiés et des explications, permet aux jeunes de les mémoriser. L’ensemble de l’équipe s’efforce aussi de rappeler aux jeunes qu’ils doivent manger des fruits et des légumes et essaie de renforcer la part de végétaux par un panier à disposition de tous dans lequel on peut venir puiser des fruits, mais aussi d’autres petites choses :  il faut des barres de céréales, des goûters.

 Le temps du repas offre aussi aux jeunes une occasion d’expérimenter un moment de plaisir associé au goût et au climat propice aux échanges. Les repas sont en effet l’occasion d’échanger, par exemple, sur le fait de ne pas manger tous les jours la même chose même si on l’aime beaucoup. Ils sont aussi un moyen de parler santé au travers de l’intérêt nutritionnel de tel ou tel aliment ou des effets sur le corps de ce que l’on mange et de la façon dont on le mange.

La nourriture représente un enjeu de satisfaction ou de doléances. La maîtresse de maison doit savoir faire attention à la nourriture servie dans les murs du foyer, car l’humeur des pensionnaires en dépend.

L’alimentation est aussi source de maintes attentions et de la nécessité de tenir compte des goûts des pensionnaires, mais la dimension éducative demeure centrale. Effectivement, on ne prévoit pas des menus pour leur faire plaisir ; il s’agit avant tout d’une question de santé et d’éducation.  Ainsi l’alimentation contribue, de conserve avec d’autres tâches et postures, au développement de l’autonomie, combat privilégié de tout placement juvénile.

Plus fondamentalement, les activités liées à l’alimentation permettent de remettre en question, à partir d’un support très concret, les missions du foyer. Celles-ci varient quelque peu entre les différents foyers qui accueillent des adolescents, mais elles sont en général définies comme telles : inscrire les jeunes dans un projet de formation ou les aider à trouver un emploi. Les responsabiliser et favoriser leur autonomie ; réguler les relations qu’ils entretiennent avec leur famille, leur entourage et, plus globalement, la collectivité. Il existe deux types d’autonomie : l’autonomie matérielle et l’autonomie de la volonté.

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