Le suicide

« Le suicide comme fait social relève d’abord d’une microsociologie de la famille ». Expliquez cette citation extraite de l’article de Baudelot et Establet.

Rappelons que la microsociologie est l’étude des liaisons sociales des petits groupes sociaux (la familles, un couples, un groupe de jeunes...).

Dans leur article, Christian Baudelot et Roger Establet se réfèrent à l’ouvrage « Le suicide » d’Emile Durkheim. Ce livre est considéré comme l’acte fondateur de la sociologie. Avant ses recherches, le suicide était considéré comme un acte individuel et propre à chacun. Cependant, il démontrera grâce à des similitudes entre les cas de suicides, que cet acte est au final un fait social. En effet, les individus présentaient certaines mêmes caractéristiques en majorité (« les femmes et les jeunes sont ceux qui se suicident le moins »). Le sociologue aura alors recours aux statistiques qui confirmeront que cet acte n’est plus seulement un acte dû à des problèmes psychologiques car il existe une « relation constante et mesurable », c’est-à-dire qu’il y a une corrélation entre ces agissements et que tout en quantifiant le nombre de suicides dans le temps, les mêmes chiffres reviennent avec la même constante. Durkheim a également observé une régularité sur le nombre de suicide qui permet même de prédire à peu près le nombre d’actes suicidaires pour la prochaine année. Ces régularités ont également démontrées une relation entre le taux de suicide et d’autres faits sociaux, et caractéristiques (âge, sexe, lieu d’habitation, statut matrimonial...).

Dans leur article, les deux sociologues ont alors établi un tableau dans lequel ils montrent le taux de suicide entre 1968 et 1978 selon le sexe (homme ou femme), l’âge (de 15 à 69 ans) et la situation matrimoniale (mariés, célibataires, veufs, divorcés): ce sont des caractéristiques dites familiales. On retrouve alors les constantes selon ces caractéristiques. Par exemple, le taux de suicides des veufs est beaucoup plus élevés que chez les veuves, quelque soit leur âge (entre 35 et 39 ans on observe un taux de 158 chez les hommes mais de seulement19 chez les femmes). On voit également que quelque soit le statut marital, les hommes sont plus nombreux à commettre un acte de suicide entre 65 et 69 ans que les femmes (les hommes divorcés sont de 89 contrairement aux femmes divorcées qui sont de 26). Les hommes mariés sont aussi plus nombreux à se suicider que les femmes mariées, quelque soit leur âge (on observe que le taux de suicide chez les 45-49 ans est à peu près trois fois supérieur chez les hommes que chez les femmes).

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