Effet placebo en Maison de retraite

Effet placebo en Maison de retraite

Situation

Je suis en 3ème où j’effectue mon stage S5 de rattrapage au sein d’une Ehpad. Je suis à ma première semaine, c’est deuxième jour et ma tutrice me demande de l’accompagner dans la tournée des traitements per os car elle souhaite me voir évoluer avec les patients, mais aussi continuer la formation sur les spécificités du lieu.

L’après midi l’infirmière s’occupe seule des 60 résidents et les soins sont principalement la distribution des traitements, gérer les consultations faites par les médecins traitants. Mais aussi, les problématiques diverses les commandes de pharmacies, la préparation des bilans pour le lendemain. A cela , elle est constamment sollicitée par les résidents tôt pour une cigarette, une douleur, un désir de parler. Celle-ci gère les priorités et son aisance communicationnelle à apaiser les tensions lorsqu’elles se présentent.

Cependant nous arrivons près de la chambre de Mme A. 92 ans autonome, elle me prévient du caractère très exigeante de cette dernière. Dès qu’elle voit L’infirmière Mme A commence a se plaindre de sa journée : de l’agent qui après le nettoyage de sa chambre n’a pas refermé sa porte, de sa voisine de chambre, Alzheimer qui déambule, du repas qui était pas terrible … tout cela sans s’arrêter jusqu’à ce qu’elle me regarde et demande à l’infirmier mon identité, en effet elle se méfie des nouvelles personnes. Ma tutrice la rassure et lui explique que je suis en stage et qu’elle me forme pour mon futur métier. Mme A écoute et me sourit elle me souhaite « de bien faire mon travail ». Elle poursuit en nous expliquant qu’elle a besoin d’un traitement pour la mal au ventre.. R l’infirmière regarde son plan de soin et lui donne un antalgique de palier 1 . Mme A lui dit que ce n’est pas cela qu’elle prend habituellement mais une gélule de couleur beige. R lui explique qu’il n’a pas de traitement prescrit pour la douleur. Aussi le médecin ne passera pas avant après demain dans les meilleurs des cas.

Mme A s’énerve hurle à l’incompétence et verbalise des propos grossiers envers R qui reste très calme . mais semble déstabilisée car malgré les explications Mme A ne cède pas et exige une autre gélule.

R. voyant l’état hystérique de Mme A. va vers son chariot de soin et prend une gélule vide. Elle m’explique que dans ce genre de situation, elle pouvait donner un placébo.

Quelques minutes après, Mme A accepte la gélule et fini par se calmer en disant sur un ton sarcastique : « faut que je vous apprenne votre travail en plus. » et elle fixa le poste de télévision.

En continuant notre tour R . m’expliquait que même si elle était déstabilisée , que ce type de situation était récurrente car les personnes âgées se comportent parfois ainsi car elles ont besoin d’attention particulière, ou encore face à la douleur elle pouvait être agressive. C’est à nous soignant de prendre de la distance. Ici le placébo à permis de désamorcer la situation et Mme s’est par la suite plus plainte des ses maux de ventre.

Observations et étonnements

Cette situation m’a particulièrement affecté tant sur le plan émotionnel que professionnel. En effet, ma tutrice malgré l’attitude de la résidente a su se contenir et a pu grâce à ce placebo sortir de cette « impasse réactionnelle » . En effet, cette professionnelle avec plus de 30 ans d’expériences a su traduire rapidement l’état émotionnel de la résidente et y apporter une solution.

Pour ma part je la questionnais sur ce placébo que je n’avais jamais vu auparavant dans mes précédents stages. Peut-on donner à n’importe qui un placébo ? Peut-on le considérer comme un traitement ? a-t-on le droit d’agir ainsi en tant qu’infirmier, est-ce éthique ?

Difficultés et points à approfondir :

Je

...