Analyse de situation module 5

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Camille VIGNON

Promotion Aide-soignante 2017-2018

Module 5

Croix-Rouge Française IRFSS Rhône-Alpes Site de Valence

SOMMAIRE

INTRODUCTION        1

CONTEXTE         2

DESCRIPTION DE LA SITUATION         3

ANALYSE DE LA SITUATION …………………………………………………………………………   6

CONCLUSION :        12

BIBIOGRAPHIE :        14

INTRODUCTION :

J’ai choisi le métier d’aide soignante pour veiller au confort physique et moral de la personne qui selon moi passe par la bienveillance, le respect, l’écoute et la communication.

Nous passons énormément de temps auprès des patients, et il est important d’établir une relation de confiance entre soignant /soigné pour que le soin se déroule dans les meilleurs conditions possible.

Dans le cadre du module 5 « Relation – Communication » de la formation aide soignante je vais vous proposer une situation qui m’a interpellé lors de mon premier stage dans un SSIAD (Service de Soins Infirmiers A Domicile).

Cette situation m’a marqué car celle-ci m’a fait prendre conscience de l’importance de notre travail auprès des personnes et de l’empreinte psychologique que ça pouvait laisser dans leur esprit, ainsi que dans le nôtre.

Elle m’a beaucoup interpellée car je ne pensais pas en tant que personne en situation de handicap pouvoir transmettre du courage à une personne qui n’a plus envie d’avancer, juste avec de simples mots et en témoignant de mon combat au quotidien.

Dans un premier temps je vous présenterais le service et la personne soignée puis je décrirais cette situation, et dans un second temps je l’analyserais. Par soucis de confidentialité et respect du secret professionnel j’appellerai le patient monsieur G.

CONTEXTE:

La situation se déroule au cours de mon premier stage dans un SSIAD (Service de Soins Infirmiers A Domicile) au domicile d’un patient.

Je vais vous parler d’un moment d’échange avec Mr G. âgé de 90 ans. C’est un préparateur en pharmacie, actuellement à la retraite.

Mr. G est une personne très ouverte et avec qui on peut très facilement communiquer. Il est diabétique non insulinodépendant depuis 2004 mais traité par insuline depuis 2014. Il a fait également un AVC (Accident Vasculaire Cérébral) en 2004 qui lui a laissé d’importantes séquelles.

Aujourd’hui, il est en GIR 2 (Groupe Iso Ressources). Il est  incontinent urinaire total et porte des protections jour et nuit. Il nécessite une aide partielle pour la toilette et l’habillage. Mr G. se déplace avec un déambulateur dans son appartement mais ne sort plus du tout à l’extérieur.

Il habite en centre ville dans un immeuble au 3e étage avec un ascenseur qui ne s’arrête pas à son étage donc l’obligation pour lui d’emprunter les escaliers pour atteindre le palier du 3e. Cela lui est impossible.

Mr G. vit dans un appartement de 6 pièces avec un salon, une cuisine, une salle de bain, un WC et 2 chambres. A l’entrée de l’appartement, vous avez le salon sur la gauche qui donne sur le parking de l’immeuble ce qui permet de voir le marché le jeudi matin et la cuisine sur la droite.

La salle de bain et le WC se trouvent au bout du couloir à droite et les deux chambres à gauche.

J’ai été présente pour ce monsieur tout au long de mon stage afin de l’accompagner au mieux dans les actes de la vie quotidienne et l’aider également à maintenir son autonomie.

Au début de notre rencontre, Mr G. a déjà refusé plusieurs fois de faire sa toilette, sa rééducation avec la kinésithérapeute et aussi de s’habiller.

DESCRIPTION DE LA SITUATION :

Ce matin, il est 8h30 lorsque je me rends en voiture au domicile de Mr G. avec l’AS. Arrivée devant la porte d’entrée, je tape à la porte et attends la réponse de Mr G.

• Mr G. : « Entrez ».
• Moi : « Bonjour Mr G. c’est Aurore et Camille, les aides-soignantes pour votre toilette ».

Mr G. est seul dans appartement, assis dans son fauteuil du salon. Il est en robe de chambre et en pyjama. La télévision est éteinte. Le journal est posé sur l’accoudoir du fauteuil.  

• Mr G. avec un sourire : « Oui, bonjour à vous deux ».
• Moi : « Vous allez bien ? Vous êtes seul ce matin ? Mme G. n’est pas là ? »

D’une voix souriante et avec un ton joyeux:

• Mr G. : « Non non, madame est allée très tôt au marché car notre fils vient pour le repas de midi ».
• Moi : « Très bien. Je vous propose alors que nous allions faire votre toilette pour que vous soyez beau pour votre fils et puis si je ne me trompe pas la kiné vient vers 10h, c’est bien çà ? ».

Sur un ton déterminé et en fronçant les sourcils:

• Mr G. : « Oui c’est exact mais je ne veux plus la voir. Je n’ai rien contre vous mademoiselle, bien au contraire, mais je ne veux ni faire ma toilette ni m’habiller et surtout pas faire tous ces exercices qui ne servent à rien ».

Je me suis à ce moment là tournée vers l’AS qui était entrain de consulter le dossier de soin posé sur la table pour savoir si je pouvais prendre le temps de parler avec lui. Elle a alors levé la tête pour me regarder et m’a alors répondu positivement en hochant la tête avec un grand sourire d’approbation et d’encouragement.

Je me mets accroupie :

• Moi : « S’il vous plaît, Mr G. vous voulez bien me faire plaisir. Je vous fais simplement une petite toilette pour être beau pour votre fils qui vient vous rendre visite ».

D’une petite voix :

• « Je veux bien vous faire plaisir parce que je vous aime bien mais vous me promettez que l’on ne fait pas de douche aujourd’hui, d’accord ? »

Je me redresse et me place face à lui :

• Moi : « Ne vous inquiétez pas, je ne vous fais qu’une petite toilette au lavabo ».

Je lui tends son déambulateur :

• Moi : « Aller je vous laisse venir à votre rythme dans la salle de bain pendant que je prépare vos vêtements et que je commence à faire chauffer l’eau ».

Après 5 minutes, j’ai été rejoint par Mr G. qui une fois entré dans la salle de bain s’est assis sur la chaise que j’avais installée devant le lavabo. Je commence à le déshabiller.

D’une voix douce et gênée :

• Mr G. : « Merci, vous êtes si gentille et attentionnée. Je peux vous poser une question un peu indiscrète ».

Sans hésiter :

• Moi : « Bien sûr, dites moi et je vous répondrai au mieux ».
• Mr G. : « Que vous est-il arrivé ? Est-ce un accident ou une maladie de naissance ? »

Un peu mal à l’aise, ne sachant par quoi commencer :

• Moi : « C’est une malformation congénitale de type neuropathie. C’est héréditaire et génétique ».
• Mr G. : « Je comprends. Vous avez une sorte de poliomyélite ? »
• Moi : « Pas tout à fait, c’est plutôt une amyotrophie de type spina bifida. Vous en avez déjà entendu parler ? »
• Mr G. : « Oui oui. J’en ai déjà côtoyé quand je travaillais comme préparateur en pharmacie. Mais cela ne vous gêne pas au quotidien ? »
• Moi : « Vous savez Mr G. j’ai au fil des années fais de mon handicap une force qui me permet d’avancer chaque jour ».

Je voyais le regard admiratif et plein de compassion de Mr G. pendant que je faisais sa toilette.

• Moi : « Ce n’est pas facile tous les jours mais cela ne m’empêche pas de vouloir devenir aide-soignante, d’avoir deux beaux enfants et de profiter de la vie ».

D’une petite voix avec la gorge serrée et le regard larmoyant :

...