Manuel SCHOTTÉ : « Le jeu des dispositions des coureurs marocains en France »
Compte rendu : Manuel SCHOTTÉ : « Le jeu des dispositions des coureurs marocains en France ». Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar 427716 • 8 Mars 2023 • Compte rendu • 1 396 Mots (6 Pages) • 810 Vues
CHARRIER Manoa, L1 I, TD n°2, 2022
SOCIOLOGIE :
Note de synthèse TD n°2 :
Manuel SCHOTTÉ : « Le jeu des dispositions des coureurs marocains en France » (p157-166)
- Présentation de la référence :
Il s’agit d’un chapitre d’ouvrage collectif écrit par Manuel Schotté, en 2004, qui s’intitule « Le jeu des dispositions des coureurs marocains en France », paru dans l’ouvrage Dispositions et pratiques sportives édité par L’Harmattan dans la collection « Sports en Société », pp. 157-166.
- Thématique générale :
Dans cet extrait, l’auteur cherche à montrer à quoi est dû la réussite des performances des coureurs marocains dans l’athlétisme français. Il va notamment se focaliser sur l’histoire des athlètes marocains pour appuyer ses propos.
- Méthodologie d’étude :
L’auteur se base sur des méthodes qualitatives, avec notamment des monographies (archives, également beaucoup de références bibliographiques), mais aussi sur un travail d’observation et d’entretiens. De plus, l’auteur a mené son étude sur des hommes (82) et des femmes (10), sur le territoire Marocain (3 mois) et Français (3 ans). Il a d’ailleurs poussé son terrain d’enquête en se rapprochant du mode de vie des athlètes en hébergeant des coureurs immigrés. Cette enquête ethnographique (domaine des sciences sociales qui étudient directement sur le terrain la culture et le mode de vie des groupes d’individus dans des milieux sociaux donnés), qui a duré plus de 3 ans, montre à quel point l’auteur a cherché à récolter un maximum d’informations pour approfondir son sujet. Cependant, l’auteur aurait pu comparer ces résultats avec des coureurs d’un autre pays venant faire carrière en France pour mettre en lien les similitudes et/ou différences. De plus, son analyse décrit l’histoire des coureurs qu’à une certaine époque, des années 80 jusqu’aux années 95 environ. Aujourd’hui, elle peut être contesté car les nouveaux coureurs immigrés marocains ont pu se voir la tache facilitée notamment grâce aux coureurs compatriotes déjà installés en France. Leur insertion et leur intégration sociale se font donc plus rapidement.
- Problématique :
Dans son œuvre, Manuel Schotté évoque les difficultés que rencontrent les athlètes marocains pour se créer une carrière professionnelle dans l’athlétisme français. Dans le texte, il reconstruit le passé des coureurs pour trouver ce qui les font réussir ou non, il souligne beaucoup de fois le fait de l’importance des relations sociales pour réussir et du travail constant que doit effectuer l’athlète pour améliorer ses performances. Dans quelle mesure la création de lien sociaux est un élément primordial pour le coureur marocain d’accéder à l’Elite française dans l’athlétisme ? telle est la problématique sociologique centrale que pose l’auteur.
- Développement et mise en lien conceptuelle :
Dans un premier temps, pour comprendre ce phénomène de réussite, l’auteur se penche sur le vécu antérieur du coureur marocain avant d’arriver en France. Il précise que chacun d’entre eux ont débuté leur carrière au Maroc avant d’émigrer. L’histoire de l’athlétisme au Maroc débute avec la colonisation française et la transmission de cette discipline sportive. A l’époque de son enquête, « l’athlétisme compétitif français est actuellement en crise » (page 158), alors que contrairement au Maroc, ce dernier a fait de l’athlétisme son domaine sportif national le plus poussé avec une création « d’une élite extrêmement compétitive » (page 158). Cette situation a permis un meilleur développement sportif dans cette nation et a permis d’ouvrir des portes à un grand nombre d’athlètes. Cependant, cette élite est très limité et difficile d’accès. Effectivement, Manuel Schotté annonce qu’il est très difficile pour les coureurs de réussir s’ils n’ont pas de contact. C’est ici qu’entre en jeu la socialisation (processus par lequel il apprend et intériorise les valeurs et les normes de son nouveau groupe social) du coureur. Se créer un réseau relationnel au Maroc pour ensuite pouvoir s’insérer sur le territoire Français est primordial.
Ensuite, une fois arrivé en France, l’auteur évoque encore l’importance de la création de relations. Il annonce qu’il est fondamental que : « les coureurs marocains à se lancer dans l’aventure ne pouvait compter à leur arrivée que sur des contacts familiaux ou amicaux susceptibles de faciliter leur installation sur les plans matériel, administratif et affectif » (page 160). Il fait comprendre que la réussite est très dépendante du « capital social » (page 160) que se construit l’individu, une sociabilisation (action de sociabiliser pour la recherche et l’entretien de relation aimable) très décisive pour faciliter leur introduction dans le domaine sportif en leur apportant de meilleures conditions de vies. Puis pour se faire repérer, ils vont devoir pratiqués leur discipline sur route, une étape très importante pour se faire détecter par un club, une association… . Enfin, une fois les bons contacts trouvés, leur objectif étant donc d’atteindre l’élite française, il faut d’abord qu’ils grimpent les échelons en passant par une reconnaissance locale/régional. Cette première reconnaissance va leur amener des sponsors et donc améliorer leurs conditions de vies avec par exemple de nouveaux matériaux, des conseils nutritionnels, des pistes ou même de nouvelles modalités d’entraînement. Pour ceux qui réussissent à passer ce stade-là qui dure en moyenne 3 à 4 ans et à la suite de leur stabilité financière et sociale, ces coureurs vont pouvoir accéder plus profondément dans l’univers de l’athlétisme en se créant de nouveaux liens. Des nouveaux liens qui connaissent purement la pratique et vont les suivre pour les conseiller ce qui va permettre aux athlètes de montrer le meilleur de soi. Ces contacts vont notamment pouvoir leur faire accéder à des compétitions sur le territoire hexagonal pour qu’ils prouvent leur talent et espérer se faire une place à l’échelle nationale.
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