Cours particuliers, prépa privées... L’école est-elle devenue un marché ?
Cours : Cours particuliers, prépa privées... L’école est-elle devenue un marché ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar linaabbbb • 10 Novembre 2023 • Cours • 2 928 Mots (12 Pages) • 1 515 Vues
Grand oral : SES
Sujet 1 : Cours particuliers, prépa privées… L’école est-elle devenue un marché?
Le secteur de l'enseignement privé est en croissance en raison de la demande accrue des familles. En effet, celle-ci se concentre très tôt sur la réussite de leurs enfants afin qu'ils puissent s'engager dans la meilleure carrière professionnelle. De ce fait, les familles qui en ont les moyens sont prêtes à débourser des sommes importantes pour l'éducation de leurs enfants, tandis que d'autres ne peuvent pas se le permettre, faute de moyens financiers. Cela traduit donc des inégalités importantes entre les étudiants qui n'ont pas les mêmes chances de poursuivre leurs études. Ainsi, on peut se demander si l’accroissement des cours particuliers, des prépa privées, ne fait pas de l’école un marché ? Tout d'abord, nous verrons que le secteur privé est en plein essor, puis, que celui-ci est un marché vecteur d’inégalités supplémentaires.
I. L’essor du secteur privé
A) La marchandisation de l’école
Premièrement, l’essor du secteur privé s’explique par la marchandisation de l’école qui fait référence à la tendance croissante à considérer l'éducation comme un bien de consommation, plutôt que comme un droit universel et un service public.
En effet, dès la maternelle, certains élèves se retrouvent confrontés à des difficultés que l'on pourrait rencontrer dans un système scolaire classique.
Pour pallier ce système scolaire classique qui ne convient pas à certains élèves, des alternatives éducatives ont été mis en place, telles que les écoles hors contrat, en présentiel ou en ligne, utilisant la méthode Montessori. Ce système éducatif consiste à donner plus d’autonomie pédagogique et financière aux établissements d’enseignement afin qu’ils répondent de façon plus adaptée et plus «efficace» à la demande diversifiée d’une clientèle dotée d’un «libre choix» de l’établissement. Aujourd’hui un peu plus de 20% des écoles indépendantes l'utilisent.
En plus de ce système d’école indépendante, les familles ayant des enfants scolarisés dans des établissements qui sont sous la tutelle de l’éducation nationale, sollicitent aussi les cours
particuliers dans le but d’obtenir de meilleurs résultats.
B) Réussite comme objectif majeur des familles
La pression des parents et des étudiants pour réussir dans un monde de plus en plus compétitif est l'une des principales raisons de la commercialisation de l'éducation.
La France est le pays européen où le recours au soutien scolaire privé est le plus actif et lucratif. Selon le CAS (Centre d’Analyse Stratégique), les familles françaises sollicitent 40h
de cours privés par an et par enfant et y consacrent un budget de 1 500 € (avant déduction fiscale).
- Les familles qui choisissent les écoles hors contrats, souhaitent éviter l’échec scolaire à leurs enfants en leur donnant un cadre de travail plus souple que dans l’enseignement classique.
- Pour celles qui choisissent les cours particuliers, leur but est d’aider leurs enfants à obtenir les meilleurs résultats scolaires
De manière générale, les parents veulent que leurs enfants aient une éducation de qualité supérieure pour augmenter leurs chances de réussite dans leur vie professionnelle future. De leur côté, les étudiants sont également sous pression pour obtenir des résultats académiques élevés afin d’entrer dans des programmes d'études prestigieux et accéder à des emplois bien rémunérés.
II. Un marché vecteur d’inégalités
A) La commercialisation de l'éducation a des implications socio-économiques importantes
A présent, nous allons voir que ce secteur est un marché vecteur d’inégalités. Premièrement, la commercialisation de l'éducation engendre des conséquences négatives sur l'égalité des chances et l'accès à l'éducation pour tous les élèves. Elle contribue à la perpétuation des inégalités socio-économiques en créant des divisions entre les écoles publiques et privées et en favorisant ceux qui ont les moyens financiers de se payer une éducation de qualité supérieure, c’est-à-dire comme le dit Bourdieu les catégories sociales avec le capital économique le plus élevé.
Par ailleurs, la marchandisation de l'école peut également conduire à une réduction de la qualité de l'éducation, car les écoles privées peuvent être motivées par le profit plutôt que par l'excellence académique et la satisfaction des besoins des étudiants.
Enfin, cette commercialisation a un impact sur le marché du travail car elle favorise les étudiants ayant des diplômes d'écoles privées ou prestigieuses. Cela entraîne donc une augmentation des inégalités salariales et une ségrégation professionnelle.
B) Est ce que cette marchandisation ne remet-elle pas en question la méritocratie ?
Enfin, on peut se demander : est-ce que cette marchandisation ne remet-elle pas en question la méritocratie ?
La marchandisation peut effectivement remettre en question la méritocratie si elle permet aux personnes les plus riches d'acheter des diplômes, des postes, ou des opportunités qui ne sont pas accessibles aux personnes moins fortunées. Cela peut fausser la notion de mérite et favoriser la réussite de ceux qui ont le plus d'argent plutôt que ceux qui ont le plus de compétences ou de talents.
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