Accompagnement Social Individuel dans un Centre Médico-Psychologique
Dissertation : Accompagnement Social Individuel dans un Centre Médico-Psychologique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nessatb98 • 8 Février 2022 • Dissertation • 3 958 Mots (16 Pages) • 538 Vues
- Contexte institutionnel
Les premiers CHU ont été créés suite à l’ordonnance du 30 décembre 1958[1]. Ils accomplissent des missions de soins, prévention, enseignement et recherche. La tarification à l’activité (T2A) est le mode de financement unique des établissements de santé, publics et privés. Lancée en 2004 dans le cadre du plan « Hôpital 2007 », elle repose sur une logique de mesure de la nature et du volume des activités et non plus sur une autorisation de dépenses. En 2009, la loi « HPST[2] » a pour objectifs de moderniser des établissements de santé, améliorer l’accès à des soins de qualité, la prévention et la santé publique, et l’organisation territoriale du système de santé et crée ainsi les Agences Régionale de Santé.
Le CHU de X est structuré autour de sa direction générale en pôles d’activités regroupant toutes les activités du CHU et répartis selon trois grandes catégories de pôles : 14 pôles médicaux, 5 pôles médico-techniques et 3 pôles ressources, dont les ressources humaines et la direction des soins auquel est rattaché le service socioéducatif du CHU.
Ce dernier se compose d’un directeur des soins, d’une équipe d’encadrement ainsi que d’assistants de service social, conseillers en économie sociale familiale et éducateurs spécialisés répartis sur les différents sites. Les missions des professionnels sont régies par les décrets du 26 mars 1993 et du 4 février 2014[3], et le décret du 21 août 2018[4].
Les missions du service social sont d’informer les patients sur leurs droits et les dispositifs légaux auxquels ils peuvent prétendre, les accompagner dans leurs démarches d’accès aux droits et à la santé, les aider dans l’organisation de leur sortie de l’hôpital, les orienter, les écouter et les soutenir pendant l’hospitalisation, proposer aux patients un accompagnement personnalisé, et enfin les accompagner dans des situations qui peuvent nécessiter une protection (enfance en danger, adultes vulnérables ou violences conjugales par exemple).
J’effectue mon stage dans un Centre Médico-Psychologique[5] pour enfants et adolescents rattaché au CHU de X, dont le territoire d’intervention.
Créé par la circulaire du 15 mars 1960, les CMP sont le maillon central de l'approche psychiatrique, dont les soins sont sectorisés. Le CMP constitue la "porte d'entrée" vers les soins de pédopsychiatrie. Les enfants/adolescents âgés de de 0 à 18 ans sont accueillis sur la structure avec leurs parents en consultation médicale en premier lieu. Après un travail de synthèse mené en équipe pluriprofessionnelle (pédopsychiatre, infirmières, psychologues, psychomotriciennes, orthophoniste, éducatrice spécialisée, assistante de service social et secrétaire), un projet individuel de soin est élaboré, dans lequel le suivi social est intégré.
L’Assistant de Service Social[6] intervient dans le cadre de ses missions en lien avec les politiques sociales telles que la protection de l’enfance (loi de 2016), le handicap (en référence aux lois de 2002 et 2005) et les exclusions (en rapport avec la loi du 29 juillet 1998). Bien que le travail en équipe soit au cœur de sa pratique, l’ASS étant soumise au secret professionnel[7], elle ne partage que les informations essentielles.
Les méthodologies d'intervention de l’assistante de service social sont diverses : dès l’admission du jeune, elle accompagne les jeunes et leur famille dans le cadre des différentes missions de la protection de l’enfance et accompagne également la famille dans leur accès aux droits fondamentaux, et assure un rôle d’interface entre le patient (et/ou sa famille) et les différents acteurs institutionnels.
Le CMP s'inscrit dans un maillage de partenaires, indispensables au bon déroulement du projet de vie de la personne accompagnée. Le Conseil Départemental est un partenaire important : le secteur oriente fréquemment des familles vers le CMP, et inversement. Nous sollicitons également souvent la MDPH [8] afin de faire valoir les droits des patients et leurs familles. De plus, le CMP et les établissements scolaires travaillent en étroite collaboration afin d'élaborer un projet d'accompagnement pertinent et dans l'intérêt du patient. Les différents établissements médico-sociaux sont également des partenaires importants, car des jeunes peuvent être orientés vers des établissements spécialisés pour une prise en charge plus adaptée.
- Contexte de la rencontre
Concernant l’accompagnement social individuel, je souhaiterais présenter la situation de Laetitia[9], âgée de 12 ans. La patiente a été orientée vers le CMP après un passage aux urgences psychiatriques et une courte hospitalisation en juin 2021. Début novembre, la mère de la patiente, Mme B, interpelle l’infirmière en conduisant sa fille au rendez-vous car elle souhaiterait rencontrer l’assistante sociale. L’infirmière sollicite donc ma référente, qui me propose de recevoir Mme en autonomie. J'ai donc reçu la mère de Laetitia en entretien pour la première fois le 17 novembre 2021 sur le CMP à sa demande.
Madame n’étant pas véhiculée et accompagnée de son benjamin d’un an, je l’ai reçue pendant que sa fille était en consultation avec l’infirmière afin de limiter ses déplacements.
- Recueil de données
Suite à un lien médical, la pédopsychiatre a rencontré trois fois Laetitia en consultation pendant l’été, puis a présenté la situation à l’équipe lors d’un temps de synthèse le 11 octobre 2021 afin de déterminer la prise en charge la plus adaptée. Après un échange pluridisciplinaire et l’accord de la famille, nous décidons d’un suivi infirmier hebdomadaire pour cette patiente.
Lors de ce premier entretien avec la mère de Laetitia, j’effectue un recueil de données complet afin de mieux cerner la situation dans son ensemble et de faire émerger une demande.
Ce recueil de données est également issu des liens avec l'équipe de l'hôpital des enfants ainsi que de l'assistante de service social scolaire.
La situation familiale :
Les parents de Laetitia se sont séparés lorsqu’elle avait un an et demi. Depuis, ils ont chacun refait leur vie. Le père habite à Lyon, s’est remarié, et deux enfants (9 et 6 ans) sont nés de cette union. De même pour Mme B, qui partage sa vie avec un homme. Ils ont un jeune enfant d’un an. Laetitia et le couple parental sont portugais. Son père est arrivé en France le premier sur Lyon il y a cinq ans, et Laetitia et sa mère sont arrivées il y a quatre ans dans la ville de X. La situation administrative de chaque membre de la famille est régularisée, ils disposent d’un titre de séjour VPF[10]. Laetitia parle couramment le français et le portugais. Quant à sa mère, elle présente des difficultés à s’exprimer et à comprendre le français. Elle dit solliciter régulièrement sa fille afin qu’elle puisse traduire.
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