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Le lien social - Pierre-Yves Cusset.

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Par   •  18 Novembre 2016  •  Fiche de lecture  •  3 473 Mots (14 Pages)  •  1 668 Vues

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Pierre-Yves Cusset :

LE LIEN SOCIAL

Pierre-Yves Cusset, l’auteur de ce livre, est agrégé de sciences économiques et sociales.

La question du lien social est abordée en France en faisant référence à sa crise supposée. Se sont les bouleversements que traversent les sociétés européennes du XIXe siècle qui sont à l’origine des réflexions aux fondements d’un lien individu/société qui ne va plus de soi aujourd’hui.

Ainsi, l’une des premières caractéristiques de la notion de lien social est d’être aussi souvent convoquée que rarement utilisée. Elle désigne des réalités multiples, qui vont de l’ensemble des relations concrètes que l’on entretient avec sa famille, ses amis, ses collègues ou ses voisins, jusqu’aux mécanismes collectifs de solidarité, en passant par les normes, les règles, les valeurs et les identités qui nous dotent d’un minimum de sens d’appartenance collective.

La première partie de cet ouvrage reviens sur la façon dont la tradition sociologique a appréhendée la notion du lien social et ce par les fondateurs de la sociologie qui ont analysé les relations des individus entre eux et avec la société dans son ensemble.

Dans une société en plein bouleversement, toutes ses institutions au cours du XIXe siècle connaissent des transformations sans précédent, lorsqu’elles ne disparaissent pas purement et simplement. Cela est dû essentiellement aux deux révolutions :

1. La révolution industrielle avec ses cinq aspects qui ont profondément marqué les sociologues et ont influencé la définition des problèmes et des concepts de la sociologie. Il s’agit de la transformation des conditions de vie et de travail des ouvriers, du changement de nature de la propriété, de la naissance des cités industrielles, des découvertes scientifiques et de l’organisation du travail en usine.

2. La révolution démocratique : pour Nisbet, la révolution française constitue le modèle de la révolution démocratique, car elle semble bien marquer l’avènement d’un nouvel ordre social. Cette révolution est la première proprement idéologique.

Ces deux révolutions, industrielle et démocratique, sont à l’origine d’une floraison de réflexions nouvelles sur ce qui fonde ce lien qui ont donné une nouvelle conception de la société. De ce fait, l’auteur avance que la société devait reposer sur le consentement, la volonté et le contrat. Elle devait aussi reposer sur l’individu naturel, et non sur le paysan ou le membre d’une quelconque corporation. Pour Rousseau, il s’agit de trouver « une forme d’association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle, chacun s’unissant à tous n’obéisse pourtant qu’à lui-même et reste aussi libre qu’auparavant ».dans cette perspective, il faut comprendre le rejet par les Lumières de toute forme d’associations traditionnelles et communautaires.

Les sociologues ne sont pas les premiers à bâtir une typologie autour de l’opposition entre liens communautaires et liens non communautaires. Ainsi, philosophes et polémistes de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle, opposent souvent la société légitime traditionnelle, reposant sur la famille, la religion, la propriété, à la société moderne, foncièrement instable, caractérisée par l’affairisme et un rationalisme sans fondement.

Ce qui caractérise « la communauté » dans sa forme pure, c’est son unité absolue, qui exclut la distinction des parties. Elle constitue un agrégat de consciences si fortement agglutinées qu’aucune ne peut se mouvoir indépendamment des autres, dans de telles sociétés, tout le groupe travaille et s’occupe en commun. Il n’existe pas de propriété au sens moderne du mot, mais une possession collective des lieux et des choses. Pour Ferdinand Tönnies, c’est la tension incessante entre individus qui caractérise « la société », où s’établissent des liens éphémères essentiellement commandés par l’intérêt de chacun au détriment de toute concorde véritable.

En revanche, une relation sociale est définie par Max Weber comme « le comportement de plusieurs individus en tant que, par son contenu significatif, celui des uns se règle sur celui des autres ». Sa typologie des relations sociales s’inspire pour beaucoup de celle de Tönnies, à laquelle il se réfère explicitement. La communalisation repose donc sur le sentiment d’une appartenance commune et non, seulement, sur le fait d’avoir en commun certaines qualités.

Durkheim dans ses analyses, étudie la société à travers le droit et les mœurs. Et c’est parce que la solidarité n’est pas directement observable, il a choisi donc de l’approcher par un indicateur : le droit, qui, selon lui, « reproduit les formes principales de la solidarité sociale ». Le droit répressif qui comprend l’ensemble du droit pénal, sanctionne un crime constitué par la rupture du lien de solidarité sociale. Le droit restitutif qui comprend le droit civil, le droit commercial, le droit des procédures, le droit administratif et constitutionnel, est tout autre. Il ne mobilise qu’une partie localisée du corps social.

Le processus de socialisation est lui-même décomposable en deux processus fondamentaux : d’une part un processus d’intégration sociale, d’autre part un processus de régulation sociale.

L’intégration sociale désigne la façon dont le groupe social attire à lui l’individu. Elle passe par des interactions fréquentes entre les membres du groupe et par l’existence de passions uniformes au sein du groupe et par la poursuite de buts communs. La régulation sociale fait référence au rôle modérateur joué par la société sur les passions individuelles qui nous poussent par exemple à rechercher plus de confort, plus de luxe, etc. en effet, si les passions individuelles sont illimitées, ce n’est pas le cas des moyens fournis à l’individu par la société pour les assouvir.

Alors que les fondateurs de la sociologie plaçaient au cœur de leurs réflexion la question des relations entre individus et du lien individus-société, par la suite une grande partie des analyses sociologiques se sont concentrées sur les attributs des individus en cherchant à les relier à des pratiques spécifiques. En fait, la sociologie des réseaux emprunte deux grandes voies qui mobilisent des méthodologies différentes, la première voie est celle de la sociologie structurale des réseaux, elle s’appuie sur l’étude de réseaux complets et sur une méthodologie qui atteint aujourd’hui un haut niveau de sophistication. Mais elle relève aussi de la sociologie

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