Les fondements du socioculturel dans le management des organisations
Analyse sectorielle : Les fondements du socioculturel dans le management des organisations. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar tabbakh • 30 Décembre 2014 • Analyse sectorielle • 4 917 Mots (20 Pages) • 733 Vues
Les organisations évoluent dans un environnement de plus en plus compétitif dans le cadre d’un phénomène général de mondialisation qui accentue leur interdépendance. Cela induit des relations interentreprises basées sur une coopération qui va jusqu’à l’intégration verticale ou horizontale dans le but de faire face aux contraintes de l’environnement et augmenter la compétitivité de l’entreprise. Les multinationales constituent d’ailleurs l’émanation de ce phénomène de mondialisation qui a donné lieu aussi à des processus d’activité qui transcendent les frontières nationales dans une recherche permanente de l’organisation qui assure la création de valeur. Une telle organisation nécessite l’abolition non seulement des frontières classiques à caractère juridique, politique ou financier mais aussi des limites et obstacles inhérents aux spécificités culturelles de chaque organisation.
Pour faciliter la coordination d’activités ‘mondialisées’, ces organisations n’hésitent pas à investir dans les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) qui ont permis l’interconnexion des filiales entre elles, avec la maison mère et avec les entreprises partenaires. Les Systèmes d’Information intra et inter- organisationnels ont connu un grand essor avec l’explosion des frontières classiques des entreprises (Romelaer et all., 2000) et ont donné lieu à la modification des pratiques organisationnelles et des méthodes de management dans les entreprises.
Il est donc tout a fait opportun de s’interroger sur les pratiques et le management des TIC qui sont devenus plus que jamais soumis à des contraintes de mondialisation qui mettent la culture en première ligne d’analyse. Pour cet objectif, nous nous attelons à déceler les facteurs culturels qui ont un effet sur le management dans un contexte d’introduction des TIC dans l’organisation et ce, en nous appuyant sur la revue de la littérature et sur notre expérience professionnelle en Systèmes d’Information dans deux pays respectivement du sud et nord de la méditerranée.
Un premier paragraphe sera accordé aux éléments essentiels à l’analyse du socioculturel avant de passer en revue, dans un paragraphe suivant, la place des TIC dans le management des entreprises et les postures qu’elles occupent dans la recherche en sciences de gestion. Cela nous permettra de choisir un cadre d’analyse du sujet dans une vision sociotechnique des TIC et de discuter ensuite des facteurs culturels déterminants dans le management des TIC.
1- Les fondements du socioculturel dans le management des organisations
La culture est un concept qui tire ses origines des sciences sociales et dont l’utilisation en management vise à comprendre l'expérience sociale dans l’organisation. Celle-ci étant considérée comme une ‘société en miniature’ (Silverman, 1970), elle possède des caractéristiques liées à son histoire à au vécu des acteurs ce qui suppose une influence sur les pratiques organisationnelles et le management de l’organisation. Ainsi pour marquer l’ancrage de la culture dans son environnement social, le terme socioculturel a pour vocation de rendre compte de phénomènes sociologiques qui s’expliquent par référence à la culture qui prévaut dans l’organisation.
La culture est un concept tellement complexe (Straub et all., 1998) que plusieurs définitions lui ont été données par les chercheurs. Nous en retenons celle de (Hofstede, 1991) qui introduit la notion de ‘programmes mentaux’ pour désigner, par analogie aux programmes informatiques, tous les processus acquis. Il définit ensuite la culture comme ‘la programmation collective de l’esprit qui distingue les membres d’un groupe ou d’une catégorie de personnes par rapport à un autre’.
Il est à signaler que peu de recherches dans la littérature se sont intéressées à l’étude du lien entre l’environnement socioculturel et le management des TIC si l’on exclut quelques travaux comme ceux de (Straub et all., 1998), (Cooper, 1994) ou (Straub, Keil et Walter, 1997). Cela s’avère lié à la difficulté de l’appréhension de tous les aspects relatifs à l’utilisation des TIC qui se rajoute à la complexité du phénomène socioculturel en tant qu’objet d’étude.
Pour construire notre grille d’analyse, nous nous appuyons sur les niveaux de la culture définis par (Hofstede, 1991) et (Bollinger et Hofstede, 1987) dont nous retenons trois niveaux qui serviront par la suite pour l’analyse de l’alignement du socioculturel avec la stratégie et l’organisation de l’entreprise. Des choix qui portent aussi sur les facteurs appartenant à chaque niveau seront opérés afin de maintenir les éléments déterminants dans l’analyse de l’alignement dans un contexte d’introduction des TIC. Ces trois niveaux sont : la culture nationale, la culture du groupe d’appartenance et la culture organisationnelle.
La culture nationale :
Dans l’étude de (Hofstede, 1991), l’auteur se base sur la comparaison de 64 filiales de la firme IBM et identifie quatre facteurs qui expriment 49% de la variance des données et représentent la dimension nationale de la culture :
- La distance hiérarchique qui signifie le degré des inégalités sociales y compris les relations avec les autorités
- Le degré d’individualisme, versus collectivisme, qui caractérise les sociétés dans lesquelles les liens entre les personnes sont lâches
- Le degré de masculinité qui fait appel à des valeurs communément associées dans les pays à l’homme comme la performance, le succès et la compétition. Cela s’oppose à la féminité qui regroupe des valeurs comme les relations personnelles, le service, le soin apporté aux faibles et la solidarité
- Le contrôle de l’incertitude qui réfère au degré de préférence des situations structurées par rapport aux non structurées
Dans une étude ultérieure l’auteur, fait appel à une analyse du comportement des étudiants dans 23 pays et ajoute un cinquième facteur :
- L’orientation sur le long terme qui décrit la vision centrée sur le futur tandis que l’orientation court terme porte sur le passé et le présent (exemple du respect des traditions et obligations sociales)
La culture du groupe d’appartenance :
Dans ce niveau de culture, l’auteur identifie des facteurs liés à l’appartenance régionale, ethnique, religieuse ou linguistique qu’il considère à l’origine de différences à l’intérieur d’un même pays. Il donne l’exemple des
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