La société rurale

La société rurale 

La notion d ancien régime mise en avant par Alexis de Tocqueville ,et s étend du XVI eme siècle jusqu’à la révolution française en 1789.

Dans la France de l époque moderne , les campagnes tiennent la place essentielle , autant démographiquement qu’économiquement. Plus des 4/5 eme des habitant sont des ruraux , et ce sont eux qui produisent l essentiel des richesses du royaume. Ils en voient une partie s échapper au profit des rentiers , la plupart des citadins , et ils sont considérés par ceux ci comme une masse , située au plus bas de l échelle sociale.

Comment s’organise la vie dans la France des campagnes a l époque moderne ?

Ainsi nous verrons comment se déroule la vie des ruraux dans cette France d avant révolution a travers les cadres de vie (I) sur un fond de société inégalitaire (II)

1. les cadres de vie dans la campagne

Les ruraux de France moderne vivent a l intérieur de cadres relativement rigides et contraignants, mais dont certains sont en même temps protecteur : des cadres intégrés (A) et des cadres qui leurs sont imposés de l extérieur.

        A_ les cadres intégrés 

La famille et la communauté villageoise constituent les cadres essentiels a la vie des ruraux.

La famille d abord ,a cette époque la famille conjugale , fondée par le mariage est devenue la structure essentielle de la vie des individus. Il y a un lien entre cette évolution et la sacramentalisation réussie du mariage , a l issue d une longue stratégie menée par l Eglise depuis le début du moyen âge.

La plupart des familles de la France rurale sont des familles nucléaires , comprenant un couple et ses enfants , parfois élargies a des ascendants ou a des descendants. Cette réalité hégémonique n exclut pas des exceptions notables , surtout localisés dans le sud ou vivent majoritairement des familles multiples composées de plusieurs ménages , ces familles apparaissent surtout en Corse et en Provence.

Mais les familles se brisent précocement par la mort du père , de la mère , des enfants , elles sont donc peu peuplées , et les remariages consécutifs au décès du conjoint font naitre des familles complexes , instables.

Si la famille est une structure biologique , elle coïncide aussi avec le groupe de travail , le chef de famille et aussi le chef d exploitation, même si elle est minime. Ce qui amène a élargir le concept de famille a celle de maisonnée , dont font aussi partit les domestiques éventuels.

Le père de famille est le chef de la maison et son pouvoir ne cesse de se renforcer au cours de la période , si l on en croit la législation royale et la pratique juridique ( assimile le pouvoir du père dans sa maison a celui du roi dans son royaume) , ainsi que l enseignement de l Eglise.

La communauté villageoise est un cadre de gestion supervisé par l assemblée paroissiale elle constitue avant tout un groupement d individus liés par des rapports sociaux.

Les femmes par exemples se rencontrent devant les fontaines et rivières , près du four lors de la confection du pain.

D autres sont communs a toute la population , le cabaret en est le lieu par excellence , tout le monde le fréquente ( même le curé )

La place du village constitue aussi un lieu de sociabilité intense , d autant plus qu elle est souvent bordées par l église et le cabaret. Toute la communauté se retrouvent alors le dimanche après la messe.

La sociabilité culmine lors des fêtes , dont le nombre est considérable ( au minimum 50 par année ) et qui constituent des exutoires qui permettent de décharger la tension accumulée du labeur.

Ces fêtes correspondent au événements du cycle agricole : moissons , vendanges…

Les communautés rurales coexistent avec des institutions et des puissances qui limitent leurs autonomie et drainent la rente foncière, qui correspond en moyenne a un tiers de la production.

La seigneurie et la paroisse représentent les cadres imposés a la vie rural de l époque moderne

        B_ les cadres imposés 

Presque toute les terres du royaume font partie d une seigneurie ( sauf quelques exception ,en Auvergne par exemple ) , la seigneurie s inscrit alors de façon visible dans les paysages ruraux , tours , murailles de l ancien château…

Toute seigneurie correspond a une superficie délimitée qui peut s étendre sur plusieurs centaines d hectares ou se réduire a quelques terres.

Le seigneur a la propriété totale d une partie des terres de la seigneurie : c est la réserve , qu il exploite lui même ou fait exploiter par un fermier, sur laquelle ce trouve ça demeure , et parfois des mines , moulins , fours …

La superficie de la réserve est très variable , considérable en Bretagne , très limité en Hurepoix.

Le seigneur a aussi un droit de propriété dit éminente sur les autres terres de la seigneurie , les propriétaires réels sont supposés les tenir ancestralement de lui , d ou la dénomination des tenures , et le versement de la cens.

De plus en échange de la protection qu’il est supposé accorder aux paysans le seigneur dispose d un droit de commandement , le ban , et de la possibilité d exercer des droits seigneuriaux. Ils varient selon le lieux , mais partout le seigneur fixe le ban des vendanges.

Le seigneur jouit de privilèges comme le banc a l église et la girouette sur son toit. Pour assurer le maintient de ces droits il exerce un pouvoir de justice rendu par ses officiers seigneuriaux ( ne statuent que pour les petits délits )

Enfin partout dans le royaume le seigneur n est pas seulement un maitre , il est souvent perçu comme protecteur surtout pendant les périodes de troubles politiques et militaires.

La paroisse nous l avons vu , sert de cadres institutionnel a la communauté : les ruraux se présentent toujours comme étant de telles paroisses.

Mais la paroisse implique aussi des des sujétions , en particulier d ordre fiscal mais aussi social et moral. Le responsable de la paroisse , le curé , est un personnage fondamental du village , au moins aussi important que le seigneur , plus présent et plus proches des villageois ; il est le guide spirituel et le médiateur , il intervient dans la vie des villageois de leurs naissances a leurs morts.

...