Exode rurale: de la campagne vers la ville

Exode rurale ; de la campagne vers la ville

Introduction

La personne interviewée est un homme de 65 ans qui occupe un poste de cadre supérieur, ingénieur en bâtiment travaux publics. Il est marié et est père de deux enfants. Il pratique le sport (la course à pied et le foot) et participe à plusieurs autres activités proposées par sa commune. Il habite Longjumeau, une ville de banlieue parisienne regroupant environ 21177 habitants pour une superficie de 4,84 km2, soit d'une densité de 4375,4 habitants par km2. Longjumeau est une commune française située à dix-huit kilomètres au sud-ouest de Paris dans le département de l’Essonne et la région Île-de-France. Elle est le chef-lieu du canton de Longjumeau. L'espace urbain construit est de 62,9 %, l'espace urbain non construit de 15,8 % et l'espace rural est de 21,4 %. C'est une ville agréable, avec de nombreux magasins, des petits commerces et des coins de natures. L'endroit est assez sonore car l'aéroport d'Orly est proche et la circulation routière y est importante, par sa proximité avec les autoroutes A6 et A10 et la nationale 20.

Mr X est d'origine rurale, il a été contraint de déménager en ville pour ses études et y est resté vivre. Il a passé sa jeunesse à Bonnefond, un lieu situé à 5km de la ville de Bussière-Poitevine dans la Haute-Vienne. Il vivait dans une maison isolée, située au bout d'un long chemin et entourée de champs et d'animaux. Il s'agit donc d'une zone rurale à dominante agricole, zone où la démographie a tendance à diminuer fortement. En effet, la ville la plus proche possédait une démographie de 1231 habitants en 1962 et seulement de 957 habitants en 2006. Longjumeau, où l'interviewé vit actuellement est une zone urbaine où l'on retrouve deux cours d'eau, la rivière de l'Yvette et celle de La Morte mais aussi une forêt située à 7,5 km. La ville possède des transports en commun et l'aéroport le plus proche, celui de Paris-Orly, se situe à 6,8km. Cette ville propose aux habitants de nombreux commerces et de nombreuses infrastructures.

Le changement de lieu de vie imposé par ses études et le service militaire ont été difficiles sur le plan familial, sa première femme et sa fille étant restées à la campagne, presque tout ce temps, soit pendant près de 8 ans. Cette séparation s'est soldée quelques années plus tard par un divorce. Cependant, il s'est remarié par la suite et vit aujourd'hui agréablement à Longjumeau avec sa nouvelle femme et ses deux enfants. Sur le plan financier il a eu des difficultés au début puisqu'il était étudiant et dépendait de ses parents qui subvenaient également aux besoins de sa femme, de sa fille puis de son fils. L'obtention de son diplôme lui a permis d'obtenir rapidement un poste intéressant, lui assurant des revenus très convenables. Le changement de niveau social n'a pas modifié son réseau relationnel fondé principalement sur le sport et non pas sur le travail.

Analyse

La sociologie de l'Ecole de Chicago, courant de pensée sociologique américain apparu au début du XXe siècle, s'est penchée sur les phénomènes de changement social et d'adaptation des individus au contraintes de leur milieu. Elle a fortement contribué à l'étude des villes en ce qui concerne la sociologie urbaine, l'urbanisme et l'étude sur les migrations. C'est ce dernier phénomène que l'on va étudier ici, puisque le champs d'analyse va porter sur la migration d'un individus de la campagne vers la ville. L'interview va être analysée selon trois axes. Le premier porte sur la différence entre ses modes de vie à la campagne et la ville. Le mode de vie, c'est-à-dire la manière de vivre d'une personne, comprend ses relations sociales, sa manière de consommer, ainsi que celle de se divertir et de se cultiver. Le mode de vie comprend donc plus généralement la manière de vivre, d'être et de penser. Cet axe sera le plus important de l'analyse. Elle se poursuivra avec le rapport à l'espace matériel que présentent les deux espaces, avec la représentation de cet espace matériel, donc des infrastructures locales, et l'attractivité des deux lieux dans lesquels l'interviewé a vécu. Enfin, nous nous attarderons sur la représentation de l'espace symbolique, de la réputation et du ressentit de l'interviewé quant à son milieu d'origine et son lieu de vie actuel.

Le mode de vie encercle un certain nombre d'éléments. La consommation de l'interviewé a radicalement changé à son arrivée en ville, il nous en fait la description. Il ne faut pas oublier qu'entre le moment où il a habité à la campagne et aujourd'hui s'est écoulée une quarantaine d'années. Ainsi pendant ce temps les modes de vie se sont développés à l'intérieur de la société, modifiant la conception de la consommation, que ce soit en ville ou à la campagne.

D'après l'interviewé la consommation à la campagne était limitée puisque la ville la plus proche possédait un nombre restreint de commerces. De fait, il se souciait très peu des divers produits de consommation, vestimentaires ou accessoires. Il affirme que la consommation culturelle était elle aussi réduite puisqu'il avait accès à très peu de livres et n'avait pas la télévision. Concernant l'alimentation, la plupart du temps il consommait essentiellement les fruits et les légumes du jardin, de la viande et rarement de superflu. Il est conscient de la différence des besoins en ville et à la campagne. Ils augmentent en fonction des commerces et des infrastructures mises à notre disposition, nous incitant à consommer. La consommation de Mr X a radicalement changé entre sa vie à la campagne et celle en ville. En effet la ville met à sa disposition un nombre considérable de magasins et d'infrastructures comme le cinéma, les clubs de sports, les musées etc. Ils sont présents pour répondre aux envies de tous mais aussi pour en faire naître de nouvelles. La consommation en ville est donc incomparable à celle de la campagne. Les technologies ont évolué en même temps que lui à l'intérieur de cette société de consommation, et cette évolution a fait naître en lui un intérêt pour celles-ci. S'est alors installé un besoin grandissant de toujours posséder plus et cela s'est intensifié avec l'arrivée de ses deux autres enfants, l'intégrant dans une consommation statutaire.

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