Le Second Empire, 1852-1870. D’un régime autoritaire à une libéralisation progressive

II  Le Second Empire, 1852-1870. D’un régime autoritaire à une libéralisation progressive

A  Un régime autoritaire : « le césarisme démocratique »

Un régime autoritaire et une nouvelle dynastie. Napoléon III devient empereur le 2 décembre 1852 (date importante dans la tradition napoléonienne avec le sacre de 1804 et Austerlitz 1805). Il épouse Eugénie, une noble espagnole. L’Empereur concentre les pouvoirs exécutif et législatif et a l’initiative des lois. Il nomme les membres du Conseil d’État et du Sénat qui préparent et contrôlent les lois. L’Assemblée du Corps législatif élue au suffrage universel masculin vote la loi sans la discuter et beaucoup de députés sont des candidats officiels.

Le « césarisme démocratique » ou bonapartisme [on parle aussi de « démocratie illibérale »]. Le régime prétend s’appuyer sur le peuple (populisme) par le suffrage universel et les plébiscites (souveraineté populaire) tout en assumant un pouvoir autoritaire et personnel (restriction des libertés). La surveillance et la répression policières, l’absence de liberté de la presse (l’avertissement), le droit de réunion très limité, la propagande (qui met en avant le retour à l’ordre et à la prospérité), la surveillance des élections et les candidats officiels empêchent l’opposition, d’où le succès des plébiscites.

B  Un État fort et répressif

Une administration renforcée. Le nombre de fonctionnaires (qui doivent prêter serment) et de policiers augmente (notamment pour la police politique). Les pouvoirs des préfets sont renforcés et ils nomment les maires (les « empereurs aux petits pieds » ; « on peut gouverner de loin mais on n’administre que de près »).

La répression des opposants républicains. Elle est forte dès le coup d’État et pendant les années 1850: arrestations, jugements expéditifs, emprisonnements et déportations. Les opposants républicains qui ont fui sont proscrits (bannis du territoire). C’est le cas de Victor Hugo qui écrit les Châtiments contre « Napoléon le petit ». L’apogée de la répression est atteinte avec la loi de sûreté générale en 1858, après l’attentat d’Orsini. L’opinion publique critique de plus en plus la répression et en 1859, l’Empereur annonce une amnistie générale  Hugo refuse : « Quand la liberté rentrera, je rentrerai ».

C  Les ambitions du régime impérial

Le développement économique. Napoléon III veut stimuler l’industrie, les sciences et les techniques (Exposition universelle à Paris en 1855), favorise le développement des infrastructures (chemin de fer), mène une politique de libre-échange (avec le R-Uni).

Une politique intérieure de prestige. La vie de cour se développe dans les palais impériaux (Fontainebleau, Saint-Cloud). Construction de l’opéra de Paris. Politique de restauration du patrimoine et de rénovation urbaine (transformation de Paris avec le préfet Haussmann).

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