Sociologie des médias
Cours : Sociologie des médias. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Anaïs Crozet • 30 Avril 2019 • Cours • 3 592 Mots (15 Pages) • 813 Vues
michel.moatti@univ-montp3.fr
Sociologie des médias
Quelques journalistes :
- Florence Aubenas : journalisme d’infiltration/d’investigation (Libération puis Le Monde)
- Gilles Caron : mai 68 et guerre du Vietnam
- Daniel Pearl : otage des talibans et assassiné en 2002
- Anna Politkovskaïa : enquête sur la corruption en Russie
Quelques lectures :
- Les nouveaux chiens de gardes, Serge Halimi
- Le quai de Ouistreham, Florence Aubenas
- Les gourous de la com’, Aurore Gorius & Michaël Moreau
- P. Bourdieu + Annie Ernaux
- Faire l’opinion
Quelques problématiques :
- Informations contestés, médias à l’image dégradée, défiance à l’égard des journalistes, confusion grandissante entre infos, fakes news et rumeurs
- Evènements forts (Charlie Hebdo, Bataclan) rétablissent, momentanément, une image positive des médias/du politique/des forces de l’ordre.
- Najat Vallaud-Belkacem, 2015 propose la mise en place d’un cours d’éducation aux médias et à l’information.
- Janvier 2018 : Emmanuel Macron veut proposer une loi sur les fakes news.
Qui fera le choix entre « vraies » infos et fakes news ? Eliminer des contenus, n’est-ce pas une forme de censure de l’information ?
- L’information, et le savoir académique, font reculer l’obscurantisme et le fanatisme
- Flux médiatique : notion de « fond d’écran » (permanence, « veille », influence, …et manipulation)
- L’info indéchiffrable : trop d’informations ? submergé, forme de nausée ? Ex-ministre NVB : « magma d’information »
- Le flux média, accéléré par l’émergence des NTIC, des web-rédactions et des réseaux sociaux impose une vision répétitive et fugitive de l’actualité et de l’information : imposition de l’actualité + répétition mécanique de propos = imposition d’une réalité (médiatique)
- Rubriques « People » et « Affaires » : rubriques qui entretiennent le sentiment d’un malaise général et d’une volonté de dissimuler
- Incertitude portée par la profusion des médias et de l’information : paradoxe puisqu’avec la quantité et la qualité de l’information on devrait pouvoir tout comprendre (rôle prométhéen du journaliste)
17 octobre 1961 : manifestation algérienne à Paris, environ 200 à 300 morts ou disparus passés sous silence médiatique (sauf Humanité, Libération, Le Monde, et France Observateur (L’Obs) en avaient vaguement parlé avant de définitivement dénoncer les faits). Cet évènement disparaît tout de même de la conscience collective, avant qu’un communiqué de l’Elysée sous la présidence de F. Hollande ne reconnaisse les faits et la culpabilité de l’Etat.
Maurice Papon, préfet de Paris à cette époque et ex-Vichy (organisateur de rafles), n’avait pas été condamné et avait même retrouvé sa légitimité politique.
- L’information : narrateur incertain
Histoire incertaine/voilée/occultée par les médias lorsque le sujet est sensible : médias = narrateurs incertains. Ils proposent des récits en permanence 24/24 et 7/7, mais des récits débattables, non-certain, qui porte à confusion et incite la division.
L’image sans médiation journalistique fiable devient un simple outil de propagande : l’affaire Timişoara (ville) en Roumanie (le dirigeant est accusé de centaines d’assassinats dans la ville et est immédiatement fusillé et remplacé => coup monté, corps de cimetières, révolutionnaires voulaient hâter l’insurrection).
L’évènement est simple, cependant l’information est double/triple ou plus => Fukushima interprété différemment par Le Monde et Les Echos. Confusion => Désarroi => Désintérêt => Déviance. Manipulateurs de consciences, falsificateurs d’informations.
L’info « peut-être » (La presqu’info) : des éléments incertains, évoqués au conditionnel VS des éléments absents, reconstruits ou modélisés (et donc retransmis à l’indicatif). Prudence et réserve sont mises de côté (BFMTV pour M. Merah ou les quotidiens de Londres en 1888 pour Jacques L’éventreur).
La dimension objective, neutre et factuelle de l’information disparaît au profit d’une info spectacle, d’une info divertissement => « La revue de presque » (Europe 1), « Les guignols », « Groland », « Le Gorafi », « Nordpresse ».
« Ce n’est pas vrai mais ça aurait pu l’être » => permet, de façon justifiée, de soupçonner qui on veut
- Un nouveau paysage médiatique
Les médias sont beaucoup plus nombreux aujourd’hui, et beaucoup plus diversifiés. PQN + PQR (presse quotidienne nationale et régionale) : hebdos et magazines d’info-générale médias audiovisuels classiques publics et privés. + presse gratuite, spécialisée, NTIC, nouveaux « médias ». Les « nouveaux » médias papiers, radio, puis télé naissent à la libération d’après-guerre (Dauphiné Libéré, Charente Libre, Libé, Midi Libre…).
Mise en accusation globale du journalisme (exagérations, déformations, ils illusionnent/manipulent) : le discrédit médiatique est devenu un lieu commun, en même temps qu’un référant populiste.
Kander sondage Lacroix médias baromètre (PDF)
« Là où on brûle des livres, on finit aussi par brûler des hommes. »
Vu l’état actuel du monde, de la complexification + multiplication des informations/évènements, le rôle prométhéen du journaliste n’a jamais été aussi indispensable. « Infox » (info + faux) polluent les réseaux afin de finir parfois dans les médias. Un grand principe de la rumeur est son démenti qui ne fait que renforcer la rumeur => donne un surplus de vie à une infox en la niant.
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