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Sociologie Des élites

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Par   •  9 Octobre 2012  •  3 246 Mots (13 Pages)  •  1 604 Vues

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Sociologie des élites

Compte rendu

INTRODUCTION

Introduction générale

Le terme d'élite est polysémique. En effet, il suggère deux définitions différentes bien que ressemblantes. Il s'agit là de différencier l'individu « meilleur » de l'individu « bien placé » dans la société. En effet, un premier sens au terme d'élite est de la concevoir comme excellence dans un domaine. Cependant, pour faire parti de l'élite et donc être « bien placé » dans la société, l'excellence n'est pas le seul critère valable. La prééminence peut faire foi d'intégration à l'élite.

Aujourd'hui, la conception d'élite(s) se voit vêtir plusieurs masques : antidémocratique, la reconnaissance de l’inégalité (etc.). Tous ces termes fournissent une vision négative de ce groupe social, de par son opposition constante avec la masse populaire dans sa construction identitaire.

Il convient donc de comprendre sa construction en tant que groupe à travers le filtre d'un contexte spatio-temporel précis : celui d'un épisode communiste marquant, d'un ancrage démocratique historique dans les mémoires collectives qui renforce la volonté égalitaire au sein de la masse.

L'idée d'une classe dominante qui se reconnaît comme telle paraît donc réelle.

Dans les faits, il existe dans toutes les sociétés une ou plusieurs catégories de personnes qui se considèrent ou sont considérés comme appartenant à une élite, à l’échelle de la société ou dans un domaine d’activité particulier. Néanmoins, l'homogénéité du groupe peut-elle être affirmée seulement à travers son caractère d'opposition à la masse ? Y a-t-il une élite ou des élites ?

Pratiquement tous les sociologues s’accordent pour dire que l’hétérogénéité sociale (ou distinction élite / masse) demeure un trait structurel de toute société connue au cours de l'Histoire de chacune de celles-ci.

Cette question, que nous aborderons à travers les travaux de différents sociologues, est un point central de l'ouvrage de Coenen-Huther. Afin d'y répondre, nous aborderons dans un premier temps l'approche théorique faites sur les élites en sociologie et la complémentarité du singulier et du pluriel d'élite(s) qui apporte une conception hétérogène à cette strate. Puis, dans un second temps, nous traiterons des caractéristiques communes aux élites et donc de leurs traits homogènes.

PLAN

I. L’étude des élites : vers une conception hétérogène de l’objet

A) Fondements théoriques de la sociologie des élites : Pareto

B) En réaction a une vision des élites déjà existante : Marx

II. Homogénéité et dynamique des élites

A) Quelques traits communs

B) Exemples d’organisation des élites : entre sélection, reproduction et circulation.

Conclusion

I : L’étude des élites : vers une conception hétérogène de l’objet

A) Fondements théoriques de la sociologie des élites : Pareto

Comme traité en introduction, il semblerait que deux visions s'opposent : l'élite et les élites.

Au début de son ouvrage, l'auteur traite de la nécessité de comprendre les différences auxquelles renvoient chacun de ses emplois à travers les travaux du sociologue Vilfredo Pareto (1848-1923).

Celui-ci va en effet faire émerger deux définitions. La première, qui conduit plus particulièrement à l'emploi des élites au pluriel, est celle à caractère général et que l'on pourrait qualifier de non-politique. Cette définition est présentée comme étant l'expression d'un taux d'excellence de chaque individu dans son domaine. « Par exemple, à celui qui excelle dans sa profession, nous donnerons 10. A celui qui ne réussit pas à avoir un seul client, nous donnerons 1, de façon à pouvoir donner 0 à celui qui est vraiment crétin » (Traité de Sociologie Générale, V. Pareto).

Dès lors, la notion d’élite n'englobe qu'un sens, celui de la meilleure performance selon la spécialisation de chaque individu. En ce sens, en prolongeant la définition, nous obtenons au sein de la société un ensemble d'élites, chacune propre à la spécialisation individuelle. Ainsi, « A l’habile escroc qui trompe les gens et sait échapper aux peines du code pénal, nous attribuerons 8, 9 ou 10, suivant le nombre de dupes qu’il aura su prendre dans ses filets, et l’argent qu’il aura su leur soutirer. Au pauvre petit escroc qui dérobe un service de table à son traiteur et se fait encore mettre la main au collet par les gendarmes, nous donnerons 1. »

L'idée d'une hétérogénéité du groupe social des élites reste donc parfaitement valable dans la mesure où chaque individu fait partie de son élite grâce à sa performance personnelle au sein de son activité de prédilection.

Cela va de pair avec la parabole des « abeilles et des frelons » de Sain Simon (1819) qui montre que les élites ne sont pas seulement celles aux mains du gouvernement, mais aussi dissimulées dans tous les secteurs d’activité d’une société.

Pareto a une vision plutôt pessimiste de l’histoire : ainsi, une révolution ne fait qu’amener une autre élite au pouvoir : les bases du système ne changent pas, seuls les rôles se distribuent différemment. C’est ce que montre Robert Michels (socio-économiste 1876-1936) et sa  « loi d’airain de l’oligarchie » (p 41, la « tendance à l’oligarchisation des démocraties »).

Ces nouveaux regards (fin 19ème) sur les élites naissent en opposition à une conception singulière de l’élite, dont Marx fut le précurseur.

B) En réaction a une vision des élites déjà existante : Marx

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