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Le marché politique et les partis

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Par   •  29 Septembre 2017  •  Cours  •  2 988 Mots (12 Pages)  •  602 Vues

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Séance 3 – Le marché politique et les partis

Chapitre 1 – La division du travail politique

La démocratie parlementaire qui s’est imposée dans les société occidentales n’a pas toujours existé.

On a une rupture avec l’arrivée du parlementarisme puisqu’à cette époque les intrigues de pouvoir ne se jouent plus devant la cour et le Roi, mais devant le parlement.

La formation d’un groupe de professionnels politique va être le fruit d’une division du travail et une différenciation des fonctions.

Dès lors que la politique n’est plus une activité occasionnelle mais qu’elle devient une carrière, elle conduit à l’émergence « d’intérêts professionnels spécifiques chez les politiciens individuels, ainsi que d’intérêts collectifs distincts, propres à la profession politique en tant que telle » (Schumpeter, 1942)

Cette professionnalisation politique résulte de la rationalisation et de la spécialisation d’activités partisanes sur la base d’élections de masse.

Elle est en effet une construction de longue durée qui façonne la conversion d’élites sociales en élites politiques après la révolution.

        Section 1 – L’émergence d’une profession

Même après la révolution, ce sont les notables qui exercent les professions politiques sous la forme d’une « politique sans cause », c'est à dire une politique défendant l’intérêt des notables. Lors des élections législatives de 1846, 84% des députés sont élus avec moins de 400 voix → l’élection s’apparente à une opération mondaine et vient ratifier l’autorité sociale de notables influents.

Même lorsque le corps électoral a été élargi à 9 millions d’individus en 1948, le système électoral notabiliaire ne change pas trop.

Ce que les notables peuvent faire ou non est lié aux ressources qu’ils peuvent mobiliser, leur élection dépendant de leurs ressources (capital familial notamment). L’élection sert à défendre un prestige local et familial.

Avec le second empire, les notables ne font plus campagne, car c’est l’administration qui va le faire pour les candidats soutenus par le gouvernement. On a donc une administration préfectorale en voie de professionnalisation, mais également des agents qui deviennent de véritables acteurs politiques à savoir les notables.

Les élus n’ont à l’époque que peu de positions différentiées : c'est à dire que l’on tir au sort les élus en charge des bureaux parlementaires → cela ne tient alors pas compte de la compétence des élus ni de leur orientation politique. Cette pratique diminue les chances de réussite d’une action coordonnée.

Toutefois, l’édification des grandes commissions permanentes dans les années 1900 permet de moderniser le travail parlementaire.

En France, l’installation des républicains aux commandes à partir de 1877 donne lieu à une luttez politique contre les mœurs des notables conservateurs (basés sur les dons de biens privés pour être élus et non sur une campagne).

L’entrée en politique d’acteurs d’origine sociale plus modeste alimente cette dynamique de novelle vertu politique et contribue à l’autonomisation de l’espace politique parlementaire.

Ces entrepreneurs politiques ne disposent pas de moyens comparables aux notables car ils ne peuvent pas distribuer de biens privés. Contrairement aux notables, ils se présentent alors comme les défenseurs d’une cause. Contre des suffrages, ces candidats offrent d’autres types de biens : les discours et les programmes politiques. La création d’un recueil des professions de foi à partir de 1881 constitue un indice de cette évolution. Désormais les notables doivent développer une véritable communication. La loi sur la liberté de la presse de 1881, sert aussi de vecteur d’idées pour les candidats.

La transformation des assemblées de notables en assemblées de professionnels entraine des conséquences sur le travail parlementaire. Les groupes parlementaires sont reconnus à la chambre en 1910, leur pouvoir est renforcé en 1935. On voit ici les prémices des partis politiques. Petit à petit, ces groupes vont devenir des groupes de force qui vont influer sur les politiques publiques. Leur influence et leur action va se substituer à celle des bureaux parlementaires et peser sur les carrières politiques. De la même manière, les grandes commissions permanentes gagnent en influence et favorisent une spécialisation du travail des élus selon leur compétence dans l’action publique.

L’organisation administrative de la chambre parlementaire permet de faire progresser les services administratifs car il y a une diversification des fonctions.

Avec le temps, des candidats que tout opposait initialement finissent par adopter des manières de faire de la politique très similaires → rationalisation des cursus, standardisation des savoir-faire et formation d’une image publique légitime d’homme politique.

L’invention du métier politique prend forme autour d’une double dynamique :

  1. La conversion des notables à la politique
  2. La notabilisation des entrepreneurs politiques

Les transformations politiques du 19ème et du 20ème siècle vont dans le sens de la construction d‘un espace de compétition et de transaction spécifiquement politique.

On observe une unification des marchés politiques grâce à l’implantation des partis sur l’ensemble des territoires et leur souci de présenter le plus grand nombre de candidats à toute les élections.

Aujourd'hui, la quasi-totalité des députés appartient à l’un des 5 grands partis, et est tenu de respecter la discipline de son parti, ce qui favorise les clivages politiques. Cela va aussi avoir tendance à assigner les mêmes enjeux politiques à toutes les élections. Il y a donc un travail systématique de construction de camps politiques qui est tenu par les journalistes comme évident. Cette discipline de partis renforce aussi la dépendance des hommes politiques au sein du parti.

Cette spécialisation des rôles, politiques s’est également faite avec d’autres changements et pas seulement avec ce que l’on a exposé (exemple de la révolution industrielle).

        Section 2 – Les rétributions politiques

L’invention du métier politique soulève la question des rétributions de cette activité.

On a souvent considéré que les anciens notables vivaient « pour la politique », alors que les nouveaux professionnels vivent « de la politique ».

Cependant, la séparation n’est pas si claire que cela, car dès 1789, les parlementaires ont une rémunération. Cette rémunération est à relativiser avant les années 1900, car c’est seulement à cette période qu’elle permet de vivre de la politique.

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