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Enjeux et fondements d'une sociologie de l'environnement : penser les interrelations entre nature et société

Cours : Enjeux et fondements d'une sociologie de l'environnement : penser les interrelations entre nature et société. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  10 Octobre 2017  •  Cours  •  2 622 Mots (11 Pages)  •  1 078 Vues

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Enjeux et fondements d’une sociologie de l’environnement : penser les interrelations entre

nature et société

I) Des conceptions prémodernes à la conception moderne de la nature

A) Les conceptions prémodernes de la nature

La pensée grecque a produit trois conceptions. Deux sont anthropocentriques = l’homme est au

centre, et finalistes = la finalité de l’univers.

1) Platon

Natura naturata : nature créée par le Démiurge. Une « nature-artifice », « mathématisée ». Elle a

aussi une âme (le vivant) dotée par le démiurge.

2) Aristote

Natura naturans : la nature-processus ou nature progrès. La nature se créée elle-même ? chaque être

naturel tend à réaliser l’excellence.

3) Epicure

L’univers est infini, incréé, composé d’atomes et de vie. Une Natura naturans non anthropocentrique

et non finaliste. Conception processuelle et antireligieuse.

B) La conception moderne de la nature

Le modèle mécaniste de la nature s’impose. Lois éternelles du mouvement. Idée d’harmonie,

d’équilibre. Mais la Terre n’est plus au centre de l’univers.

La mécanique, idéal de rationalité : classement, ordre et inventaire. L’homme extérieur à la nature.

Anthropocentrisme non finaliste qui permet l’émergence du paradigme industriel.

Il y a un sens à l’histoire : elle est proprement humaine, c’est le progrès.

La nature a une valeur instrumentale mais aussi objet de souci moral : protection, conservation.

L’homme est une menace pour la nature qui l’entoure ; la nature mérite donc une protection.

II) Comment penser sociologiquement l’idée d’environnement : la critique de Marx de larupture métabolique

« Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l’homme est la nature. L’homme y joue luimême le rôle d’une puissance naturelle. En même temps qu’il agit par ce mouvement sur la nature extérieure et la modifie, il modifie sa propre nature et développe les facultés qui y sommeillent. »

« Avec la prépondérance toujours croissance de la population de la population urbaine qu’elle

entasse dans les grands centres, la production capitaliste amasse d’un côté la force motrice

historique de la société et perturbe d’un autre côté le métabolisme entre l’homme et la terre, c’està-dire le retour au sol des composantes de celui-ci usées par l’homme sous forme de nourriture et de vêtements, donc l’éternelle condition de fertilité durable du sol… Mais en détruisant les facteurs d’origine simplement naturelle de ce métabolisme, elle oblige en même temps à instituer systématiquement celui-ci en lui régulatrice de la production sociale, sous forme adéquate au plein développement de l’homme… Et tout progrès de l’agriculture capitaliste est non seulement un progrès dans l’art de piller le travailleur, mais aussi dans l’art de piller le sol ; tout progrès dans l’accroissement de sa fertilité et en même temps un progrès de la ruine des sources durables de cette fertilité… si bien que la production capitaliste ne développe la technique et la combinaison du procès de production social qu’en ruinant dans le même temps les sources vives de toute richesse : la terre et le travailleur. »

Evolution de la pensée de N. Elias

La société des individus (1939) : « Aucun des témoignages dont nous disposons ne montre que se soit produit dans les siècles d’essor de la civilisation occidentale aucun changement comparable de la constellation naturelle, par exemple du climat ou de la nature organique de lui-même. »

Du temps : (milieu des années 60) : « Des mouvements comme celui de la protection de

l’environnement pourraient bien annoncer une compréhension croissante du fait que les hommes ne vivent pas isolés mais sont insérés dans le devenir de la nature et que, en fonction de leur nature spécifique, la responsabilité leur échoit de prendre en charge, dans leur intérêt même, cette relation. »

III) Emergence et problèmes posés par la sociologie de l’environnement

Deux moments de l’évolution de la sociologie vers la prise en compte de l’environnement : (a) les années 1960-1970 : regard anthropocentrique ; (b) les années 1975-1980 : regard plus

environnementaliste.

Reconnaissance d’une « ingénierie écologique et sociale », qui légitime une approche gestionnaire de la nature et des hommes.

Comment prendre en compte ce nouvel objet qu’est l’environnement ?

Une foule « d’êtres nouveaux » peuplent nos préoccupations.

Une place importante de la science dans la construction de l’objet : réticence de la sociologie. Repenser les disjonctions opérées entre l’homme et la nature par la connaissance scientifique et par le politique).

Trois auteurs importants : Edgar Morin, Augustin Berque et Bruno Latour.

Du fait de la complexification de l’objet, la relation entre science et politique doit être redéfinie.

Deux conditions : une démocratie scientifique, l’émergence d’une éthique de la responsabilité

partagée.

Le risque de la bureaucratisation experte de l’environnement et de la nature.

De l’environnement au développement durable : les relations entre la nature et la ville

I) L’environnement : une pluralité de sens

Trois conceptions irréductibles de l’environnement :

1.1 Une conception objective et biocentrique

Une liste d’objets naturels (nomenclature de la compatibilité patrimoniale française). Exemple de la nomenclature des écozones. Des systèmes d’objets en interaction. Approche biocentrique des relations homme-nature (l’homme et la société dépendant ou sont assimilés au fonctionnement de la nature). Une conception commode qui mobilise les sciences mais une conception trop « froide », éloignée du sens commun. La société est « incluse » dans la nature. Les problèmes d’environnement sont « en soi » : l’homme doit s’adapter.

1.2 Une conception subjective et anthropocentrique

Commodité pour la proximité mais qu’en est-il avec la distance : biosphère, générations futures ? et des relations conflictuelles ? Typologie des relations : exemples : usage, prélèvement, rejet (pollution), aménagement (changement de fonction ou de forme), accès (libre, limité, interdit),

voisinage (près d’une forêt, d’un court d’eau), relations symboliques (manière dont nous envisageons notre relation avec la nature). Régulations fondamentalement politiques : système de sens lié à une

culture, à un système social. La société « englobe » la nature. L’environnement n’existe que dans la mesure où l’homme est affecté.

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