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AU TOURNANT DU XXI° SIÈCLE : VERS UNE ÈRE DES DROITS ET DE LA CITOYENNETÉ ?

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Par   •  25 Novembre 2018  •  Fiche de lecture  •  1 968 Mots (8 Pages)  •  724 Vues

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Fiche de lecture du chapitre 3 de INTRODUCTION A LA SOCIOLOGIE DU HANDICAP, Histoire, politiques et expérience, par Isabelle VILLE, Emmanuelle FILLION et Jean-François RAVAUD (2014) , édition De Boeck supérieur.

Selon les auteurs, au cours des années 70, le handicap est devenu à la fois une notion et un champs d’action aux nombreux réagencement. On entend par là de nouvelles grilles d’analyse, des formes de mobilisations et d’engagements spécifiques. Ce qui est intéressant dans le champ du handicap, c’est qu’il s’étend à d’autres domaines de la vie sociale, et en ce sens, il concerne tout le monde. Pour les auteurs, il est devenu le lieu de mise à l’épreuve de nos sociétés contemporaines et de leur capacité à pouvoir “vivre ensemble”, faisant alors du handicap une question sociale et politique.

Ce chapitre est consacré à décrire les transformations politiques et conceptuelles relatives au handicap, mais aussi sa transversalité et son internationalisation, bref, à tous les réagencements réalisés relatifs aux questions sur le handicap. Ce que je trouve intéressant c’est que les auteurs en plus de relater toutes les évolutions en terme de lois, définitions, donnent aussi des limites à toutes ces transformations. Les auteurs offrent un panorama clair et synthétique en soulignant par moment des situations et des exemples concrets.

Approches et concept

Concernant les prestations sociales, nous pouvons dire qu’elles sont récentes (19°s). Elles seront ré-évaluées au cours des années 70s/80s. Elles sont évaluées en fonction d’un taux d’incapacité. Le modèle social du handicap donne une définition de ce dernier selon moi très intéressante : c’est un ensemble de barrières physiques et/ou socio-culturelles faisant obstacles à la pleine citoyenneté des personnes concernées.

Ce qui a également évolué, c’est l’approche avec laquelle nous abordons la question.

Approche universaliste et catégorisante (1975) : Jusqu’à tout récemment, nous essayions de faire en sorte que les personnes en situation de handicap puissent s’adapter à nos modes de vie. En fait, il a été reproché à la loi de 1975 de catégoriser de façon fixiste et naturalisante les personnes en situation de handicap et de créer un secteur spécialisé, celui du médico-social, qui marginalise cette population en l’intégrant dans un champ d’action bien précis. Nous parlons alors “d’environnement discriminant”. Selon l’approche universaliste, chacun peut potentiellement connaître la situation de handicap (accident, femme enceinte, poussette, personne âgée…). Bien que la loi de 1975 énonce un principe d’accessibilité, rien n’est décidé ni en terme de délai ou de sanction au cas où ce principe ne serait pas appliqué. La loi de 2005 renouvelle pourtant la politique du handicap en posant l’accessibilité comme un de ses principes fondateurs.

Approche personnalisée de situation (2005) : désormais l’idée qui prône, permis par la montée des luttes pour les droits fondamentaux et contre les discriminations, est que ce sont tous les citoyens qui doivent rendre accessible l’environnement pour tous les citoyens. De cette façon nous sommes passés d’une politique “en faveur des personnes handicapées” (loi 1975) à une politique “pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées” (loi 2005). Longtemps considéré comme un écart à la norme, le handicap est désormais définit comme le résultat d’une interaction entre les caractéristiques individuelles et un environnement, et non plus comme la conséquence de l’inaccessibilité de l’environnement. C’est pourquoi désormais, nous parlons de “situation de handicap”. L’outil “situation” permet de détacher la personne de son handicap pour éviter toute naturalisation de ce dernier, pour évaluer la situation, et non pas la “personne handicapée. Bien qu’elle ne retienne pas le handicap comme situation, la loi de 2005 met l’accent sur la citoyenneté et la participation. L’idée qui est défendue est le principe de non-discrimination. Ainsi, nous personnalisons l’accompagnement et le mode de traitement du handicap. Les auteurs soulignent un risque à faire du cas par cas : celui de mettre à mal une politique d’accessibilité généralisée.

Champs d’action

L’OMS rejoint l’approche universaliste puisqu’elle estime désormais que chaque individu à un moment ou à un autre de sa vie est susceptible d’être concerné par ces questions. Finalement, en terme de politique d’action sociale et médico-social, c’est surtout la loi de 2005 qui la refonde radicalement. La question de l’accessibilité, qui est au coeur de de cette loi transforme davantage les choses, car dans sa définition, elle touche à quasiment tous les domaines de la vie sociale. De cette façon, le handicap devient une question transversale qui ne concerne plus les seuls cadres du médico-social.

“Nous craignons pour notre capacité à maintenir la cohésion de notre société”. Pour Robert CASTEL (Les métamorphoses de la question sociale), la question du handicap est indissociable de la question sociale. En fait, il entend par là qu’exister en tant qu’individu tout en disposant de protections sont en rapport complexe parce que ces dernières découlent de la participation à des collectifs. Il admet que c’est l’Etat qui doit développer des capacités à assurer la sécurité des populations les plus éloignées des sphères de pouvoir. Les personnes en situation de handicap sont nommés selon R. CASTEL comme des sur-numéraires du capitalisme. A cela, Jacques ION (Le travail social en débat) ajoute “particulièrement dans notre pays où la tradition républicaine tout autant que l’expérience de l’état providence contribuent à exacerber la problématique du contrat social”. La cause du recul des formes de politiques de l’Etat protecteur se retrouvent dans un contexte économique mondial du capitalisme en crise. L’Etat a alors délégué à des agences publiques indépendantes des ministères un peu de ses missions, avec par exemple l’Agence Régionale de Santé qui comme son nom l’indique, s’occupe des politiques de santé de sa région en coordonnant les hôpitaux, la médecine de ville et le secteur médico-social. Les auteurs soulignent néanmoins un risque : la perte d’identité d’une proportion de professionnels (de la même façon que l’éducation spécialisée s’est construite indépendamment de l’Education nationale).

Aujourd’hui, les collectivités territoriales et plus généralement les Etats, souhaitent

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