Marché Vin Roumanie
Dissertation : Marché Vin Roumanie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar decks • 3 Avril 2013 • 2 052 Mots (9 Pages) • 1 044 Vues
La Roumanie est un pays viticole depuis l'Antiquité. Au flanc des contreforts des Carpates, il existait de vastes plantations de vignes il y a 2 700 ans, bien avant la colonisation du bord de la mer Noire par les Grecs (7e siècle av. J. C.). Certains vestiges archéologiques attestent même une activité viticole remontant à six millénaires. Quant au vin, il a été produit ici depuis le 7ème siècle av. J-C. Plusieurs sources écrites nous apprennent que la vigne et le vin ont joui d’une grande attention parmi les ancêtres des Roumains, les Daces (des Thraces septentrionaux).
L'abondance et la qualité des vins avaient une grande notoriété parmi les Thraces qui, d'après les témoignages des anciens grecs, "buvaient du vin non mélangé avec de l’eau". Au I siècle av. J-C., sur l'actuel territoire de la Roumanie s'est établit le premier État Dace. Son roi Burebista (82 – 44 av. J-C.), souhaitant que ses guerriers restent en permanence en éveil pour s'opposer aux incursions des peuples migrants, a ordonné la destruction des vignobles. Ainsi, on peut lire dans la "Géographie" de Strabon, contemporain du roi dace que, en signe de soumission, le peuple s'est laissé convaincre "de couper la vigne et de vivre sans vin". Pourtant, ceci était sans doute valable uniquement pour des territoires restreints.
Au début du II siècle après J.C., au moment où cet Etat se trouvait à son apogée sous le règne du roi Décébal (87 – 106), les armées romaines conduites par l'empereur Trajan ont conquis la Dacie qui est devenu une province romaine, dénommée Dacia Felix. Sur la monnaie battue par les vainqueurs, la nouvelle province de l’Empire Romain était représentée par une femme à laquelle deux enfants offrent des épis de blé et du raisin, symboles des principales richesses de ces territoires. Pendant cette période, la viticulture est devenue la principale occupation dans les régions sous carpatiques. L'occupation romaine était assez brève (165 ans), mais elle a laissé en héritage la langue latine comme base du roumain. La plupart des termes utilisés dans le domaine de la viticulture, tels que vie (vignoble), viţă (vigne), must (moût), vin (vin), călcător (presse) sont d’origine latine.
Au Xe siècle se constituent de petits États féodaux roumains, les Voévodats : les principautés de Transylvanie, puis de Valachie et de Moldavie. Leurs princes (voïvodes) régnants ont fait du vignoble et du vin un véritable blason de leur règne. Ils possédaient des vignobles étendus. Au cours des siècles, en Moldavie et en Valachie, l’échanson (celui qui était chargé de remplir de vin la coupe du prince lors des banquets et des autres cérémonies) représentait une des dignités les plus importantes au niveau de l’Etat. A la cour princière, on buvait des vins de la plus haute qualité, frais et âgés, majoritairement de cépages autochtones.
Au cours des siècles suivants, l'histoire roumaine était très tourmentée. Les Hongrois ont conquis la Transylvanie en XIe siècle, puis les Empires Ottoman et Austro-Hongrois ont occupé ou annexé successivement ces territoires. En 1812, la Bessarabie (l'est de la Moldavie) est cédée à la Russie. Finalement, les principautés de Valachie et de la Moldavie s'unissent en 1859 pour former la Roumanie. Son indépendance vis-à-vis de l'Empire ottoman était conquis en 1877 et le pays était proclamé royaume en 1881.
Pendant toute cette époque, le vin n'a pas cessé de jouir d’une attention spéciale. Les vignobles représentaient une importante source de revenus. Produit d’export très apprécié, le vin était envoyé en Russie, en Pologne, en Hongrie, en Autriche et dans bien d’autres pays. Ainsi, vers 1173, les vins de Transylvanie jouissaient d’une telle appréciation dans le Duché de Venise qu’ils étaient exemptés de certaines taxes. Nous détenons certaines des informations les plus importantes sur les vignobles et les vins grâce au prince érudit Dimitri Cantemir, auteur de l’ouvrage „Descriptio Moldaviae”, écrit au début du XVIII-ème siècle à la demande de l’Académie de Berlin. Les voyageurs étrangers, parcourant les provinces roumaines, ont laissé de nombreuses notes sur l’étendue des vignobles et la qualité des vins qu’ils ont connus. Le consul autrichien Raicevich notait, vers 1788 : « La colline célèbre en Moldavie est celle d’Odobeşti, qui produit un vin similaire au champagne, transporté en Russie. Le vignoble, si utile pour son produit, mérite de se classer ici en première position, aussi bien pour les grandes quantités qu’il produit que pour l’excellente qualité de ses vins ».
Au XIXème et au début XXème siècle, le vin roumain était reconnu au niveau international. En 1883, un ravac (vin de première cuvée) de Furmint, obtenu d’un vignoble près d’Alba Iulia, a reçu les plus nombreuses appréciations à la Compétition Internationale des vins de Vienne.
Pendant cette période, les liaisons avec la France étaient très fortes. La culture française, l'éducation, l'ingénierie et la langue française était très appréciée par les classes instruites. Quand le phylloxera a frappé la Roumanie dans les années 1880, il était naturel que les vignerons roumains cherchent le conseil et l'aide pratique des Français lors du repeuplement des vignobles. Les cépages autochtones, largement cultivés avant cette date, ont été remplacés avec des variétés internationales. En résultat, la plus part des vignes plantées après le phylloxera ont été des cépages "français", comme le Pinot noir, le Cabernet Sauvignon, le Merlot, le Chardonnay et le Sauvignon Blanc. D'autres variétés, comme le Riesling italien, ont été importées de l'Allemagne et de l'Italie.
Au XX siècle, la réunification de la Roumanie est consacrée sur le plan international par les traités de paix de 1919 et 1920. En effet, entre 1918 et 1920, la Dobroudja, la Bessarabie, la Bucovine, la Transylvanie et le Banat étaient rattachés au pays. Entre les deux guerres, des liaisons étroites avec l'Allemagne et l'Autriche se sont établies. En 1940, la Russie a annexé la Bessarabie et la Bucovine du Nord, la Hongrie a récupéré le nord de la Transylvanie, et la Bulgarie, la Dobroudja méridionale. Une des conséquences du changement dans les liens en faveur de l'Allemagne et l'Autriche pendant cette période était l'introduction en Roumanie du "spritzer" : vin mélangé avec de l'eau pétillante minérale. Même aujourd'hui, ceci reste pour les Roumains une façon populaire de boire le vin et par conséquent, les vins blancs secs sont préférés
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