Les politiques monétaires et bugétaires
Commentaire d'arrêt : Les politiques monétaires et bugétaires. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Arnaud Yermia • 27 Janvier 2018 • Commentaire d'arrêt • 1 120 Mots (5 Pages) • 490 Vues
Cours
La difficulté de nombreux pays à sortir de la crise économique montre que si l’objectif des politiques monétaires et budgétaires est de réguler l’activité économique, leur mise en œuvre est rendue complexe du fait de nombreuses contraintes.
1. Repérer les limites de la politique budgétaire
La crise de la dette souveraine a souligné le problème des États à maîtriser leurs dépenses budgétaires face à une économie de plus en plus morose avec des effets réels de plus en plus incertains.
- Les limites liées au risque d’endettement excessif
L’utilisation de la politique budgétaire pour relancer l’économie pose le problème du financement de cette relance. La baisse des impôts ou l’augmentation des dépenses de l’État entraînent régulièrement une augmentation du déficit budgétaire. L’État trouve alors les ressources nécessaires sur les marchés financiers en émettant des bons du Trésor. Ce faisant, il augmente son endettement et les intérêts à rembourser (charge de la dette).
Tant que la croissance économique est suffisante, le surplus de richesse créée permet d’absorber cette augmentation mécanique des dépenses de l’État. Mais lorsque la croissance ralentit, le poids de la dette peut vite devenir insoutenable, entraînant un nouvel endettement pour faire face aux échéances et donc des charges d’intérêts supplémentaires. C’est l’effet « boule de neige » de la dette. L’État doit alors mener une politique budgétaire très restrictive pour assainir sa situation financière et réduire progressivement son endettement.
De plus, les pays de la zone euro sont soumis à une contrainte supplémentaire. Pour éviter les problèmes de surendettement et le risque de faillite des États, illustrés notamment par la crise grecque de 2011, la « règle d’or » du pacte budgétaire (TSCG entré en vigueur le 1er janvier 2013) prévoit que le déficit budgétaire structurel d’un pays ne peut dépasser 0,5 % de son PIB. Les États s’engagent dont à moyen terme à parvenir à un équilibre budgétaire.
- Les limites liées au comportement des agents
L’efficacité des politiques budgétaires peut être amoindrie par le comportement des agents.
1. Le paradoxe de Laffer : « Trop d’impôt tue l’impôt »
L’augmentation des impôts a pour finalité première d’accroître les ressources de l’État. Mais ce choix peut aboutir à un effet contraire. En effet, un taux de prélèvement trop élevé peut amener les individus à modifier leur comportement pour échapper à l’impôt. Les agents économiques peuvent alors mettre en place des stratégies d’optimisation fiscale (par exemple fraude fiscale ou fuite de capitaux vers des pays où les taxes sont moins élevées). Les individus peuvent aussi choisir de moins travailler (arbitrage entre le travail et les loisirs) ou de moins épargner. Ils limitent ainsi le montant des revenus soumis à l’impôt. On arrive ainsi à une situation paradoxale où l’augmentation des prélèvements conduit à une baisse des recettes.
2. Les politiques de relance en économie ouverte
La mondialisation des échanges et l’ouverture croissante des économies rendent les politiques de relance moins efficaces. Le principe du multiplicateur keynésien pose pour principe la réutilisation du surplus de revenus dans l’économie. Or, si l’agent économique décide d’utiliser une part de ces revenus supplémentaires pour consommer des produits importés, ce sont alors les entreprises étrangères qui bénéficient de l’effet de relance.
3. Les anticipations des agents
L’efficacité des politiques budgétaires est aussi limitée par la capacité des agents à anticiper les conséquences des mesures mises en œuvre. Ainsi, lors d’une politique de relance, les individus peuvent prévoir que la hausse des dépenses publiques nécessaire à la relance s’accompagnera d’une future hausse des impôts ou de l’inflation. Ils anticiperont donc cette hausse en épargnant et rendront ainsi moins efficace l’effet du multiplicateur keynésien.
4. L’effet d’éviction
Les impôts sont de plus en plus souvent insuffisants pour couvrir l’ensemble des dépenses des États. Ceux-ci doivent alors financer une partie de leur déficit sur les marchés financiers par l’intermédiaire des obligations d’État. Or, ces produits financiers sont considérés par les investisseurs comme plus sûrs que les obligations émises par les autres agents économiques. En effet, un État présente moins de risques de faillite qu’une entreprise. En période de crise, les obligations d’État drainent donc une part importante de l’épargne disponible, rendant plus difficile le financement des agents privés.
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