La Complexification, restructuration et incertitudes des relations internationales
Recherche de Documents : La Complexification, restructuration et incertitudes des relations internationales. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar tory_18 • 14 Juin 2015 • 1 744 Mots (7 Pages) • 681 Vues
2ème PARTIE : Complexification, restructuration et incertitudes des relations internationales
Depuis 25 ans, l’échiquier des relations internationales a considérablement changé. On avait un monde qui s’était bipolarisé (Union soviétiques / USA). Il a résulté de l’effondrement du bloc de l’est, deux catégories de phénomènes.
D’une part, une complexification exponentielle des relations internationales due notamment à la multiplication des acteurs mais aussi à la mondialisation des problèmes. D’autre part, on a assisté depuis 20 ans à une restructuration des relations internationales, à des progrès importants du droit international.
Par contre, dans le même moment, la société internationale a vu apparaître de nouvelles formes de désordre qui l’exposent à de nouvelles formes de violence mais aussi aux limites du droit international. Il en résulte que le devenir de la scène internationale est aujourd’hui très incertain. Il est difficile de programmer ce qu’il va se passer, de savoir comment les choses vont évoluer, on a juste des points de comparaison qui nous font savoir historiquement qu’après chaque grand bouleversement de la scène internationale, suit une période de crise de façon quasi-systématique à moyen terme.
CHAPITRE INTRODUCTIF : La fin du monde bipolaire et la remise en cause de l’Etat
A la fin des années 80, le modèle et le système soviétiques s’effondrent. La scène internationale se voit privée subitement d’un des deux leaders de l’échiquier international, ce qui va entraîner l’hégémonie immédiate mais très provisoire du leader concurrent, les Etats-Unis. Mais très rapidement, le phénomène de propagation du modèle occidental a été contrebalancé par un autre phénomène nouveau : c’est ce qu’on appelle la crise de l’Etat.
I / La fin du modèle et du système soviétiques et la vocation universaliste de la démocratie de marché
Francis FUKUYAMA, La fin de l’Histoire et le dernier Homme
A. La fin du modèle soviétique
Au milieu des années 80, le régime politique de l’URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques) est en crise profonde. D’abord, sa valeur d’exemple a vécu. A l’époque, les américains financent des groupuscules qui deviendront des talibans pour que la guerre dure mais qu’ils ne la gagnent pas. La valeur économique de l’URSS est aussi déclinante, obsolète. Et la course à l’armement avec les américains est devenue ruineuse.
Les russes ont pris conscience de cet état de fait mais trop tard. Sous GORBATCHEV, au milieu des années 80, l’Union soviétique va même tenter une restructuration (pérestroïka). Toutes ces réformes se solderont par un échec patent et par la dislocation, finalement très rapide, de toute la zone d’influence soviétique, bientôt par l’abandon de tous les pays satellites et enfin, par l’éclatement de l’Union soviétique elle-même.
Dans un premier temps, les russes ont abandonné toute prétention dans leur zone d’influence périphérique (financements en Amérique latine, Afrique et Asie pour garder leur soutien). Dans un second temps, se sont les Etats satellites d’Europe de l’est (Roumanie, Pologne, Bulgarie…) qui vont être abandonnés. Concrètement, les uns après les autres, tous les pays d’Europe de l’est proclament leur indépendance.
Dans un troisième temps, c’est l’Union soviétique elle-même qui a commencé à imploser : d’abord dans les pays baltes (Lettonie, Estonie, Lituanie…), ensuite dans les pays du côté ouest de l’Union (Ukraine, Biélorussie…) et enfin, tous les pays du sud de l’Union (Kazakhstan, Ouzbékistan…).
De cette implosion au début des années 90, ont résulté des conséquences internationales immédiates. D’abord, il y a eu une pacification de la politique extérieure russe qui a conduit à la fin de grands conflits (Cambodge, Angola, apartheid…). Ensuite, le deuxième évènement immédiat a été l’acceptation par les russes du droit international. Enfin, la Russie intègre quasi-immédiatement le Conseil de l’Europe qui s’occupe de la préservation et de la protection des droits de l’Homme.
B. La propagation du référent démocratique et libéral
Au début des années 90, pour la première fois, la scène internationale s’est dotée d’un seul modèle, un seul référent : la démocratie occidentale. Ce phénomène a tenu essentiellement à l’effondrement du bloc de l’est, mais il doit beaucoup à l’accélération de la mondialisation économique provoquée par cet effondrement.
En effet, cette mondialisation de l’économie a véhiculé les valeurs de la société occidentale mais aussi les techniques de cette société, mais encore et enfin, les structures. Les moyens de communication ont amplifié le phénomène. Ce dernier a été accompagné d’une évolution très marquée des politiques extérieures occidentales. Les pays occidentaux (USA, UE, Japon…) pourvoyeurs de fonds qui alimentent les organisations internationales ou un certain nombre de pays indépendants, ont commencé à assortir les aides de contreparties plus contraignantes. Jusqu’ici, ils se limitaient à demander aux Etats bénéficiaires de jouer le jeu de l’économie de marché. Dorénavant, il leur faudra aussi souscrire au principe démocratique et à ceux des droits de l’Homme (ex : 53 pays africains sur 54 ont changé de Constitution entre 1990 et 1993). Il faut ajouter à cela que la période coïncidait avec la création de géants médiatiques internationaux et que certains peuples, voyant les autres se libérer, ont réclamé à leur tour la démocratisation de leur propre pays.
Malgré ces processus, de nombreuses difficultés et de multiples incertitudes ont commencé à surgir. D’abord, une fois disparue la distinction est/ouest, on s’est rendu compte qu’au-delà du filtre de l’Etat existaient partout sur la planète des pays complexes, multiethniques, multiculturels, auxquels
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