Cas Kering corrigé
Étude de cas : Cas Kering corrigé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Ocarin • 7 Mars 2018 • Étude de cas • 1 976 Mots (8 Pages) • 3 756 Vues
CAS KERING
PARTIE 1 : Apprécier l’influence des parties prenantes et évaluer les enjeux qui y sont liés
1 Retrouvez les raisons pour lesquelles KERING souhaite céder la Redoute et décrivez la modalité envisagée.
Le repositionnement stratégique de Kering sur le luxe, le sport et lifestyle amène Kering à se séparer de toutes les autres activités.
La Redoute est en perte de 50 millions d’euros.
La Redoute pèse sur les comptes du groupe et plombe ses performances.
Cette vente est qualifiée de vente à l’envers car c’est le vendeur qui finance la vente : Kering souhaite céder La Redoute pour un euro symbolique.
Avant cette vente, Kering recapitalisera l’entreprise à hauteur de 300 millions d’euros, d’après les syndicats et les analystes.
Cette somme devrait permettre à l’acquéreur d’effectuer les investissements nécessaires pour moderniser la logistique et le système informatique, financer le plan social (plan de sauvegarde pour l’emploi) et faire face aux premières années de perte.
Le groupe Kering choisit de procéder ainsi car il lui est très difficile de trouver un acquéreur.
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2 . Repérez les différentes parties prenantes concernées par ce projet de cession.
• Les salariés et les syndicats : parties prenantes internes.
• Les actionnaires : parties prenantes internes.
• Les dirigeants : parties prenantes internes.
• La ville de Lille et toute la région Nord - Pas-de-Calais : parties prenantes externes.
D’autres partenaires (fournisseurs, institutions financières, clients, État) sont également concernés par cette opération même s’ils ne sont pas cités dans ce texte (Martine Aubry a rencontré à ce sujet le Président F. Hollande).
• Les repreneurs sont aussi des partenaires puisqu’ils influencent la prise de décision :
• La foncière « Altarea-Cogedim ».
• Le fonds d’investissement Gorres.
• Un entrepreneur du secteur dont on ignore le nom, présente l’intérêt d’être impliqué dans l’économie locale et de connaître le secteur.
• La dirigeante de La Redoute depuis 2009, Mme Balla, associée avec des investisseurs et dont le projet implique d’autres cadres de l’entreprise.
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3. Identifiez leurs intérêts et expliquez les logiques sous-jacentes.
Les actionnaires sont évoqués dans le texte mais ils ne s’expriment pas directement, le dirigeant M. Pinault défend leurs intérêts et les siens propres, il cherche à améliorer les performances de l’entreprise. Il met en avant le changement d’orientation stratégique et le fait que La Redoute ne s’accorde plus avec la nouvelle orientation.
Les salariés veulent préserver leur emploi.
Les syndicats souhaitent obtenir que le plan social englobe aussi une garantie de salaires pendant dix ans pour les employés repris par le futur repreneur. Ils craignent un dépeçage des activités, c’est-à-dire l’externalisation des activités les plus coûteuses par le repreneur. Ils veulent des garanties.
Martine Aubry, actuelle (2016) maire de Lille, présidente de la communauté urbaine de Lille et responsable aux niveaux local et national socialiste, cherche à préserver les emplois dans sa région déjà durement touchée par le chômage. Elle se montre sceptique sur les efforts financiers effectués précédemment par Kering pour améliorer la situation de La Redoute.
Les arguments des repreneurs ne sont pas évoqués dans le texte mais il est fort probable qu’ils cherchent à obtenir les meilleures conditions de reprise. On peut cependant différencier 2 types de repreneurs :
• les repreneurs qui représentent des fonds d’investissement dont on suppose que le but sera de privilégier les actionnaires et de faire fructifier l’investissement aux dépens de l’emploi et des salariés ;
• les repreneurs « entrepreneurs » (Mme Balla et l’entrepreneur nordiste) dont l’objectif est de pérenniser l’activité en effectuant les investissements nécessaires de modernisation sans privilégier la rentabilité de façon excessive. Même s’il paraît évident que l’emploi va être impacté, cette solution est sans doute un moindre mal.
Ces parties prenantes ont donc des intérêts individuels et collectifs et cherchent à exercer pouvoir et contre-pouvoir.
4 Expliquez l’influence de ces différentes parties prenantes sur les décisions de
Kering (vente à l’envers et cession à Mme Balla).
La vente à l’envers est un moyen de contenter les parties prenantes inquiètes pour l’emploi et pour la pérennité de l’entreprise. En cédant pour un euro et en apportant une dot, Kering montre qu’il ne se désintéresse pas du sort de ses salariés. Il envoie un message rassurant auprès de toutes les autres parties prenantes, espérant en même temps attirer les repreneurs, soigner son image et protéger aussi ses autres « entreprises ».
Les autres parties prenantes exercent sur Kering une forme de pression sociale, sociétale et même économique qui l’amène à prendre cette décision.
Début décembre 2013, on apprend que la cession se fera à Mme Balla, mais les détails de la transaction ne sont pas révélés (montant de la fameuse dot…).
Cependant on peut penser que sous la pression salariale, populaire, politique et médiatique, Kering a privilégié cette proposition. Mme Balla croit en l’entreprise qu’elle dirige depuis 4 ans et s’engage pour elle. C’est porteur d’espoir et de cohésion pour les salariés. Cette solution est la plus rassurante pour les autres parties prenantes car Mme Balla n’incarne pas la volonté de maximiser la rentabilité pour rémunérer des actionnaires au détriment de la pérennité de l’entreprise et des emplois. Les salariés, les syndicats et les pouvoirs publics ont bien conscience que la cession est inévitable et leur préoccupation première est la préservation de l’emploi. La pression et le contre-pouvoir qu’ils exercent en ce sens influencent la prise de décision de Kering.
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